Il y a trois ans, le bagad de Lann Bihoué avait déjà défilé dans les rues de Bayonne. Cette fois, à l’occasion d’une tournée mondiale pour ses 65 ans, Michel Loupien et Entractes Organisation le font passer ce dimanche 17 juin à 17h par la Gare du Midi de Biarritz dans un spectacle exceptionnel avec plus de 40 artistes, musiciens et danseurs, en scène.
Ambassadeur de la musique celtique et de la Bretagne, cette exceptionnelle formation, créée en 1952 est, à ce jour le seul ensemble de musique traditionnelle de l’Armée Française, depuis 60 ans au service de la Royale, de la Bretagne et de la France.
Ces musiciens, recrutés sur concours, ont joué avec les plus grands : Alan Stivel, Tri Yann, Carlos Nunez… leur répertoire sans cesse renouvelé, est constitué de compositions et de morceaux traditionnels, témoin de la richesse du patrimoine celtique.
Plus de 40 artistes sur scène : Bagad, danseurs, chanteurs, pour un spectacle unique, véritable voyage d’un peuple qui, comme chez nous au Pays Basque, sait maintenir ses traditions et son patrimoine culturel bien vivants.
Entre succès… Et « jalousies »…
Officiellement, c’est en août 1952 sur la Base Aéronautique Navale (BAN) de Lann-Bihoué, près de Lorient, que le bagad va naître grâce à une facétie, selon la légende, du maître principal Pierre Roumegou. À l’heure de l’apéritif, le « cipal » malicieux chipe une bombarde sortant de la poche d’un visiteur. Il se met alors à en jouer, entraînant le carré des officiers mariniers supérieurs dans une folle gavotte. Une habitude est née.
Progressivement, une poignée de sonneurs de cornemuses et de bombardes rejoignent la troupe. Le recrutement se fait dès lors tout naturellement parmi les marins de la base qui jouent pendant leurs temps libres. Des civils venant des villages voisins se joignent de temps en temps au groupe. Aux premières répétitions sur la base aéronautique succèdent d’autres dans les environs de Lorient. Première représentation publique à Scaër en 1953 pour le carnaval de la mi-Carême.
Septembre 1956, le secrétaire d’État aux forces armées pour la Marine approuve la création officielle de la formation musicale militaire, estampillée « Bagad de Lann-Bihoué ». Les membres appartiennent aux différents services de la base et jouent le week-end en « service commandé », ce qui leur octroie 48 heures de repos à l’issue de celui-ci. Premières singularités, premières jalousies mais premiers succès.
1969, l'Amiral Patou, chef d'état-major de la Marine, tranche. La dissolution du bagad est entérinée pour le mois suivant. Levée de boucliers et de cornemuses en Bretagne. La décision de la rue Royale est contestée. Le pen sonneur (le chef d’un pupitre), Marcel Faure, passe outre la hiérarchie militaire en écrivant à quatre ministres pour faire état de la situation. « Que l'on fasse défiler une dernière fois le bagad dans les rues de Lorient, et 50.000 Lorientais seront là pour l'applaudir », s’indigne le maire de Lorient. Députés locaux et ministres d’origine bretonne demandent audience au ministre de la Défense. Paris se ravise finalement. La dissolution est suspendue et rendue publique par le M. le Préfet du Morbihan. Le Bagad est sauvé.
Plusieurs mesures sont néanmoins prises. Le groupe est désormais réduit à 23 musiciens. Les représentations sont limitées, sauf autorisation expresse à la Bretagne. Celles à l'étranger sont d'office exclues. Autre obligation assignée, celle pour le bagad de gommer les références au gwen-ha-du breton sur les couleurs de la base de Lann-Bihoué et de le remplacer par le pavillon tricolore.
Changement de cap, trois ans plus tard. Dix matelots supplémentaires viennent intégrer les effectifs. Si des problèmes de direction du groupe surgissent ainsi que d’inhérents problèmes de gestion du personnel avec la base et parfois des manquements à la discipline, les prestations du bagad œuvrent à la bonne tenue de cérémonies militaires et civiles, contribuant ainsi à l’aura de la Marine.
1976. Nouveaux changements de statuts. Le Bagad est constitué en compagnie lors de sa saison de représentation s’étalant de mars à octobre. Ses hommes ne sont plus extraits des différents services de la base mais affectés au groupe.
Printemps 1984, le groupe emménage dans ses locaux définitifs, le bâtiment 29 de la base d'aéronautique navale. En contrepartie incombe la charge aux bagadous de «la sauvegarde et de la nourriture des canards» présents sur zone !
À partir de la seconde moitié des années 1980, le groupe va gagner en consistance ainsi qu’en reconnaissance. Son statut est une nouvelle fois révisé en 1989, lui faisant même gagner en autonomie.
Noël 1986 de l’Élysée, défilé militaire du 14 Juillet en 1991 et 1999, inauguration de l'année de la France à Tokyo en 1998… Le Bagad de Lann-Bihoué devient un outil à part entière de représentation que les politiques n’hésitent pas à utiliser en France comme à l’étranger.
Le Bagad s’affiche également dans les médias. Enregistrement et édition d’un premier CD en 1989 après plusieurs albums vinyles 33 tours. La même année, la formation bretonne participe à l'émission de télévision « Champs Élysées », l’occasion de rencontrer enfin Alain Souchon, l’auteur-compositeur du tube « Le Bagad de Lann-Bihoué » !
Le bagad de Lann Bihoué dimanche 17 juin à 17h à la Gare du Midi de Biarritz.
Tarifs réduits autocaristes, troisième âge. Billetterie dans les offices de tourisme, à la librairie Elkar à Bayonne ou en ligne sur : www.biarritz.fr – www.fnac.com – www.ticketnet.fr / Renseignements et location par correspondance : Entractes Organisation à Bayonne, tél : 05.59.59.23.79 ou e-mail : entractes-organisations @wanadoo.fr - site : www.entractes-organisations.com