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Exposition
La ville de Bayonne fête le centenaire de la mort de Léon Bonnat
La ville de Bayonne fête le centenaire de la mort de Léon Bonnat

| Anne de Miller-La Cerda 973 mots

La ville de Bayonne fête le centenaire de la mort de Léon Bonnat

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"Le Christ en croix" de Léon Bonnat ©
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A l'occasion du centenaire de la mort de Léon Bonnat (1833-1922), la ville de Bayonne rend hommage à celui à qui elle doit sa principale collection de chefs-d’œuvre en organisant une importante rétrospective « Léon Bonnat, peintre il y a cent ans » qui se déroulera du 8 au 31 Juillet au Musée Basque et d’Histoire de Bayonne. Cette exposition co-produite par le Musée Bonnat-Helleu a reçu le label "Exposition d'intérêt national" du Ministère de la Culture.

Pour cet évènement,  84 toiles de Léon Bonnat ont été réunies dans la maison Dagourette, le musée Bonnat-Helleu étant fermé pour travaux. Parmi les oeuvres prêtées, vingt-cinq d'entre elles venues de Paris ont été généreusement confiées par les musées du Louvre, d’Orsay et du Petit Palais, jusqu'au Château de Versailles. 
Devenu célèbre grâce à l'impératrice Eugénie, le peintre Léon Bonnat fut nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 1867 sous le Second Empire, élu membre de l'Institut en 1881, puis devint à Paris professeur à l'Ecole des Beaux-Arts en 1888, et directeur en 1905. Il présida le Conseil Supérieur des Musées qui acceptait ou refusait les œuvres qui devaient enrichir les collections nationales. Grand-croix en 1900, Léon Bonnat n’a cessé d’accumuler les titres. 

Natif de Bayonne (1833), Léon Bonnat, avait suivi à Madrid (de 1846 à 1853) son père qui s'y était établi à la suite de mauvaises affaires et y tenait une librairie. Il y apprit les prémisses de sa future vocation à l'atelier de Frederico de Madrazo à l'Académie de Beaux Arts de San Fernando. Revenu dans sa ville natale après le décès de son père, Léon Bonnat continua l' apprentissage   à l'Ecole de Dessin de Bayonne sous la direction de Romain Julien. Puis, Il partit étudier les Beaux-Arts à Paris avec l'aide d'une bourse offerte par Bayonne et devint l'élève à l'atelier de Léon Cogniet. Après deux, trois échecs au prix de Rome, sa "Résurrection de Lazare" ne lui valut en 1857 qu'un deuxième prix, aussi  une seconde bourse octroyée par sa ville natale de Bayonne lui permit de séjourner durant trois années consécutives dans la Ville Eternelle.
Ses compositions « italiennes » traitaient presque exclusivement de sujets religieux, tels le Martyre de saint Vincent, saint Vincent de Paul, et le Christ en croix, commande de l’Etat pour l’ornementation de la Cour d’Assises du Palais de Justice de Paris. Présentée au Salon de 1874, à l’époque d’un impressionnisme naissant, ce tableau provoqua un scandale par son « cruel réalisme » : cette œuvre majeure marqua un tournant qui sera considéré comme naturaliste. A la limite de la photographie, à la dominante de noir contrastant avec la blancheur ivoire de la chair du corps maigre du Christ dont les mains et les pieds ont été cloués sur la croix portant sur un écriteau avec la mention abrégée : I.N.R.I., un acronyme de l'expression latine « Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm » généralement traduit par : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs ». La tête cerclée d’une couronne d’épines, son regard est tourné vers la lumière venue du haut. Une scène d’un réalisme poignant à l’opposé de l’école iconographique byzantine qui sublime la douleur.

Durant la troisième République, dernière période de sa vie de 1870 à 1940, relatée par l'historien d’Art et ancien diplômé d'HEC Guy Saigne dans son livre « Léon Bonnat, portraitiste de La IIIème République » (1) qui a reçu le prix Jacques de Fouchier de l'Académie française, le gotha défile dans son atelier - hommes politiques les plus en vue, artistes, écrivains, actrices célèbres - parmi ses plus éminents clients Victor Hugo, le cardinal Lavigerie, le duc d’Aumale, auxquels s’ajoute la jet set américaine : Astor, Vanderbilt et le cercle des familles israélites…  portraits de personnalités aisées dont certaines feront partie de l'exposition.
Devenu riche et célèbre à partir des années 1880, le peintre et maître acquit une collection extraordinaire de chefs-d’œuvre composée des esquisses de Rubens, des dessins de Léonard de Vinci, de Raphaël et de Michel Ange.

A son décès en 1922 à Monchy-Saint-Éloi et sans descendance, Léon Bonnat s'était souvenu de l'aide octroyée naguère par sa ville natale et lui léguera sa collection exceptionnelle. Pour le centenaire de sa mort, Bayonne honore celui que la ville avait aidé à s'élever et qui lui en fut redevable. 
Durant sa vie, Léon Bonnat aura donc vécu les bouleversements politiques de deux monarchies (la Monarchie de Juillet, le Second Empire et sa chute en 1870, il avait 37 ans) et deux républiques : la seconde et surtout la troisième république. 
 
A partir du 8 juillet jusqu’au 31 décembre, exposition « Léon Bonnat, peintre il y a cent ans » au musée Basque et d’Histoire avec l’aide du musée Bonnat Un catalogue raisonné sur l'exposition composé par le Conservateur du Musée Bonnat-Helleu Benjamin Couilleaux sera prochainement proposé.
Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Le jeudi de 13h à 20h. Tarif : entrée. Gratuit le jeudi de 18h à 20h. Dépliant jeu en famille disponible gratuitement à l’accueil. À partir de 5 ans. Visite guidée Du 8 juillet au 4 septembre, du mardi au dimanche (sauf du 27 au 31 juillet) :16h. 1er dimanche du mois : entrée libre.
Le choix du conservateur : présentation par le conservateur d’une œuvre ou d’un objet. 15h. Tarif : 3€. Sur réservation. 

Légendes :
- Léon Bonnat - Autoportrait (1855) musée d'Orsay © Photo Col Musée d'Orsay
- Léon Bonnat - Le Christ en croix (1874) © Musée des Beaux Arts de la ville de Paris
(1) livre de Guy Saigne « Léon Bonnat, portraitiste de la IIIème République » publié aux Editions Mare et Martin Arts (700 pages, 175 €). Un second volume du catalogue raisonné de 350 pages, intitulé "Au-delà des portraits" également publié aux Editions Mare et Martin Arts et dont nous traiterons prochainement raconte les débuts de Léon Bonnat.  Par bon de souscription à adresser aux Editions Mare et Martin Arts, 16 rue Danton - 94270 Kremlin-Bicêtre  jusqu'au 30 septembre 2022 pour seulement 100,- € TTC au lieu de 150, -€ TTC.

Répondre à () :

DAGES | 02/07/2022 10:42

Merci pour l’organisation de cette exposition commémorative sur Léon Bonnat laquelle fera ,sans nul doute, date dans l’histoire de l’art locale en attente de notre futur magnifique musée .

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