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Patrimoine religieux
La Sainte Couronne interroge toujours !
La Sainte Couronne interroge toujours !

| François-Xavier Esponde 1087 mots

La Sainte Couronne interroge toujours !

Quel chemin mystérieux que celui de la Sainte Couronne depuis sa déposition, d'une épreuve de sang et d'abandon à la nuit de l'incendie de Notre Dame mêlé de suie et de cendres ! Quelle histoire exceptionnelle qui laisse le croyant, le plus mécréant des hommes, ou le plus incrédule en pamoison et en questionnement !

un Homme du feu, prêtre et pompier de Paris, monta au milieu des flammes pour arracher le Saint Sacrement et le trésor de Notre-Dame de son éradication et tirer la Sainte Couronne de la fournaise au cœur du sanctuaire en flammes !

Au détour unique d'un chemin de salut du long des siècles passés, de tant de secrets gardés et de silences, d'objets de marchandages et d'admiration pour cet objet sans autre identité que la sienne.

Depuis Jérusalem - actuellement plongé dans la guerre ininterrompue d'un jour morbide d'octobre 2023 -, suivant jusqu'à Constantinople, puis Venise er la terre bénie de France, un chemin de vie et de foi pour cette couronne que le monde nous envie et qui fascine toujours notre esprit !
Gardé par des témoins premiers pour son origine jusqu'à Louis IX qui en comprit le sens jusqu'à nous, que de secrets passés dont elle garde le mystère !

On pense à toute diversion et la regarde enveloppée dans quelque tissu oriental de rouge sang vermeil puis un jour déposé dans quelque coffret de bois, vénéré et prié pour ce qu'elle rappelle et rapporte de son histoire passée.

Saint Louis déposant la couronne d'épines dans la Sainte Chapelle de Paris.jpg
Saint Louis déposant la couronne d'épines dans la Sainte Chapelle de Paris ©
Saint Louis déposant la couronne d'épines dans la Sainte Chapelle de Paris.jpg

Le reliquaire qui a pu le conserver avant même la fin du premier millénaire du christianisme naissant, dès Constantinople l'orientale, garni d'or émaillé portant l'empreinte du nom de Constantin, l'empereur de ce temps d'exception, fils de sainte Hélène, l'horizon d'une mère aimante et adorante du Christ, se tourne vers cette croix unique et d'origine.

Mais l'histoire de France rappelle l'attachement de saint Louis qui dépensa une somme incroyable du budget de son royaume pour la rapatrier en France, la retirer des mains indécentes des marchands du temple,  et la porter tête et pieds nus ,portant une simple tunique conventuelle  en signe d'allégeance au roi du ciel jusqu'à Notre-Dame de Paris !

Un chemin de croix invincible qui mènera la Sainte Couronne jusqu'à la Sainte Chapelle, objet majestueux dressé pour y refléter la lumière céleste de l'Orient au cœur d'un Occident illuminé de sa beauté céleste.

Reliquaire de la Couronne d'Épines - Saint-Louis et Sainte-Hélène (1862).jpg
Reliquaire de la Couronne d'Épines - Saint-Louis et Sainte-Hélène (1862) ©
Reliquaire de la Couronne d'Épines - Saint-Louis et Sainte-Hélène (1862).jpg

La révolution ayant marqué l'histoire de France du sceau de l'infamie, le reliquaire médiéval que voilà sera détruit mais la sainte couronne considérée comme bien patrimonial unique préservé et déposé au Cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale .
Jusqu'en 1801 sa place sied davantage à Notre-Dame de Paris qu'aux rayonnages poussiéreux d'un musée de l'oubli !

C'est bien le reliquaire récent du XIXème siècle que les visiteurs contemplent, actuellement déposé en attente au Louvre, sous protection infinie, partageant avec d'autres biens patrimoniaux du site de ce privilège de la mémoire.
Alors, le plus naturellement du monde, la sainte couronne devrait revenir à Notre-Dame au détour d'un voyage incroyable, sous la patronage de Viollet-le-Duc qui dessina et répara en 1862 les fils de l'histoire passée en terre de France de cet objet sacré promis dans le futur au destin de la cathédrale de Paris.

Près d'un mètre de haut, cinquante centimètres de large de bronze, d'argent et de pierreries, le plateau le plus bas est soutenu par neuf chimères.
On y reconnaît trois personnages : sainte Hélène portant la croix, elle recueillit la couronne en 326 ; Baudouin II, empereur de Constantinople qui porte sceptre et globe ; Louis de France, qui acquit la couronne auprès de l'empereur byzantin et rapporta le précieux trésor en son royaume en 1239.
On le voit la tenir dans ses mains et lui prêter adoration.
Chacun de ces sujets si précieux tiennent place dans cet horizon mémoriel. Tous les détails comptent.

Au dessus d'eux se tient la "monstrance" sur un coussin de velours pourpre, le reliquaire s'achève, rapportent les esthètes du sacré, en une couronne fleurdelisée tendue vers le ciel et garnie de joyaux.

On rappelle pour l'histoire que vingt ouvriers - des plus qualifiés - y travaillèrent sous les ordres de Placide Ploussielgue-Rusand durant deux bonnes année.
Et les conservateurs du passé soulignent encore qu'en 1696, un nouveau cylindre de cristal de roche et d'argent doré se substitua à celui de 1806.
C'est bien cet anneau de 21 cm de diamètre qui contient la relique.
Scandé d'écussons émaillés représentant sur l'avers saint Denis, sainte Geneviève et les armes du Chapitre de Notre-Dame, au revers le visage du Christ, les Armes de la Ville de Paris, et le sceau de Saint Louis !

Mystère de la foi ! Objet culte de la mémoire !

Et le texte évangélique de Matthieu vient à saisir cet instant sublime de l'origine de la couronne d'épines.
... Avec des épines, ils tressèrent une couronne et la posèrent sur la tête, ils lui mirent un roseau dans la main droite, et pour se moquer de lui, ils s'agenouillaient devant lui en disant Salut roi des Juifs,-  Mt 27,29 !
Le décor du Golgotha transparaît dans sa version la plus première et l'environnement des âmes perdues viennent y déverser leur mépris, leurs moqueries et leurs insultes.
Le réalisme contenu dans cette couronne d'épines n'a besoin d'autre commentaire que celui du chemin de la croix dans sa version la plus immédiate.de la barbarie et de l'infamie !
Alors à QUOI  peut servir le reliquaire dans "sa monstrance" ? Sinon à faire parler les témoins du drame spirituel partagé de ce temps de l'histoire du Christ ?

Le Moyen Âge a su aimer et faire partager ce langage de la foi en acte.
Les révolutionnaires qui suivirent combattirent et détruisirent les reliquaires comme des suppôts du fanatisme et des idolâtries mais au détour d'une histoire tragique du royaume de France le pays ne renonça à réparer le passé et restaurer la mémoire des veuleries commises par des sujets incultes, ou sans âme :
On parle déjà d'un reliquaire revisité par les contemporains, artistes, créateurs en matériaux dits modernes, permettant une vénération plus directe que celle permise dans quelque musée.

On appelle la voix autorisée des artistes pour ce faire et d'imaginer une re-visitation du reliquaire mis au goût du temps présent pour ces millions de visiteurs à venir qui emprunteront le chemin de Notre-Dame, interrompu par un feu sacrilège mais réparé par des artisans d'exception, investis dans cette réhabilitation.
Le monde entier regarde et attend l'heure de ce retour en grâce de l'édifice parisien après une si longue absence.

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