Jusqu’au 4 juillet, une exposition d’art contemporain « La Beauté du Monde".
Au départ il y a juste une sensation fugace. Une envie de présenter la beauté comme un moment où les sens en éveil initient un sourire. Envie de faire pencher la balance du bon côté. Oser le ravissement d’être ici, dans l’infinie chance de pouvoir ressentir et penser. ! Ce projet n’a pas pour vocation d’exposer une beauté convenue, standardisée. Il s’agit davantage d’élaborer des conditions pour percevoir subtilité et émotions. En quelque sorte révéler la beauté qui assurément est là, autour de nous, pour peu que l’on y prête attention. Ou bien prendre des morceaux ça et là, les réunir, et créer une conjoncture d’émerveillement. ! Il y a ce désir de partager des formes artistiques, de montrer des affinités. La beauté n’est pas forcément apparente. Elle se cache parfois dans l’évocation de traditions, dans les témoignages du passé. Elle peut frôler l’invisible, être aux limites de la perception. Elle peut aussi nous échapper, garder une part de mystère et d’inconnu. L’exposition « La beauté du monde » tente, de manière légère et illusoire, de dévoiler une minuscule parcelle de ces douces connivences. ! En cela, l’art contemporain déjoue les envies de cloisonnement, s’amuse à assimiler des références étranges, surprend dans ses motifs, dans ses emprunts à la culture populaire, dans sa précision. Les artistes de l’exposition déploient ainsi des dispositifs propices à la contemplation et à l’introspection, avec des formes parfois minimales, discrètes ou répétitives. Et avec aussi une certain désir de joie simple et d’éblouissement. ! Ainsi, Emmanuelle Leblanc s’aventure dans des peintures chromatiques aux dégradés subtils, usant de nuances douces et atmosphériques. Jane Harris, dans ses formes circulaires d’une exquise délicatesse, introduit des motifs évoquant des éléments à la fois naturels et abstraits. Seulgi Lee détourne des tissus coréens traditionnels avec des figures géométriques colorées qui cachent des proverbes. Elba Martinez surprend avec une grande série d’oiseaux peints sur bois, d’une singulière naïveté. Grégory Cuquel, dans ses grands dessins au graphite, agglomère emprunts populaires et perspectives audacieuses pour une poésie improbable. Et un peu partout, discrètement, Régis Perray pose des fleurs issues de la Tapisserie de l’Apocalypse, pour toujours simplement émerveiller. ! Des connexions peuvent apparaître, dans les détails, dans les attitudes, dans les intentions. Le regard navigue entre abstraction géométrique et éléments décoratifs. Un fil invisible relie ces formes, suggérant une appartenance commune à une multitude de points de vue. ! Ainsi va le monde. Pour peu que l’on y regarde de près, ou en diagonale. Une douce beauté sommeille en lui.
Jusqu’au 4 juillet – Exposition : « La Beauté du Monde « à la Crypte Sainte-Eugénie - Ouvert tous les jours de 14h à 19h - Fermé le mardi – ENTREE LIBRE
Commissariat d’exposition: François Loustau / Exposition des 6 artistes : Grégory Cuquel, Jane Harris, Emmanuelle Leblanc, Elba Martinez, Seulgi Lee, Régis Perray (et d’autres surprises) Crypte Sainte-Eugénie, Biarritz . 26 mai - 4 juillet 2018