Depuis l'écrin de la Maison de l'Infante où elle peint, le parcours d'Odile Artéon entraîne dans les dédales d'un monde mystérieux, à l'image de ses sphères cosmiques aux reflets or et argent.
Une magie et une inspiration qui émanent de la Maison de l'Infante ? Composée de « briques roses et chaînage de pierres dorées » avec ses galeries en enfilades sur la façade principale, son architecture rappelle celle d'un palais vénitien. L'armateur basque Joannot de Haraneder l'avait faite construire vers 1640.
Aussi lors de son mariage avec Louis XIV en 1660, l'Infante d’Espagne Marie-Thérèse y grava à jamais son nom, rebaptisant la demeure qui initialement s'appelait maison "Joanoenia". Par la suite, beaucoup de têtes couronnées y séjournèrent : Anne d’Autriche, les petits-fils de Louis XIV, le Duc de Bourgogne, le Duc de Berry, le Roi Philippe V, roi d’Espagne et père de l’infante, Napoléon III et Eugénie. !
Après de multiple changements de propriétaires au XIXème siècle, Claude Descorps en hérita. Par la suite celle-ci épousa le bijoutier Artéon. Mère de quatre enfants, dont Odile Artéon, l'héritière fit restaurer l'édifice en cassant les faux plafonds et en y redécouvrant dans l'un des salons, les poutres de l'école de Fontainebleau, décorées de monstres mythiques et de fleurs exotiques. Les façades de la demeure avaient été classées en 1925. Soucieuse de ce patrimoine unique, elle l'inscrivit en 1992 dans son ensemble aux monuments historiques.
Comme sa mère, Odile Artéon préserve la Maison de l'Infante dont elle est propriétaire aujourd'hui avec ses frères et soeurs.
Il y a quelques années, l'artiste de la famille après avoir réalisé les portraits de son entourage, avait quitté momentanément la belle demeure pour voyager en Andalousie, puis en Californie où elle mit en scène dans les années 2000 de gigantesques fresques murales, des patines, des trompes l’œil… Suivit la période du « lin » où à l'île de la Réunion, en 2013, elle réalisa sur de grandes tentures des natures mortes aux fruits tropicaux en y rajoutant des piments verts et rouges évoquant le Pays Basque.
Depuis de retour dans son appartement de la Maison de l'Infante, Odile Artéon continue ses voyages sur des thèmes célestes qu'elle parsème de feuilles d'or sur de grands formats. « Quand je peins, je me sens guidé par l’énergie de la lumière du Roi Soleil, les matériaux que j’utilise jouent un rôle protecteur et l’or transcende la lumière », explique l’artiste.
Durant tout le mois de septembre, Odile Artéon exposera une dizaine de tableaux de sa série céleste "Lumière d'Or et d'Argent" à l'entrée de l'Hôtel - Thalasso de Saint-Jean-de-Luz.