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« Au son des constellations lyriques » de la musique de Lucien Durosoir (1), l’artiste sculpte un monde entre le réel et l’imaginaire en hommage à ce compositeur disparu en 1954 à Bélus.
C’est dans ce même petit village du pays d’Orthe qu’Aitor de Mendizabal (2) et son épouse Maria del Mar avaient restauré il y a plus d’une vingtaine d’années une belle demeure où l’artiste avait installé un grand atelier.
Un nouvel univers landais s’offrait ainsi à ce Basque originaire de Saint-Sébastien, mâtiné d’italianisme par ses études à Rome et son travail du marbre à Carrare. Le sculpteur fit la connaissance du fils du compositeur le Dr Luc Durosoir qui avait gardé la propriété familiale et de son épouse Georgie, musicologue reconnue. Le couple mélomane lui dévoila la richesse de l’œuvre musicale de leur ancêtre.
« Quand j’écoute ses quatuors, j’ai l’impression que c’est Goya qui me parle (…) Sa musique m’a interpellé, longtemps, souvent par la force qu’elle dégage, la puissance de ses messages, elle est soulignée par une étrangeté figée des êtres, des ombres, mais en même temps une musique lisible, visible, matérielle », expliquait Aitor dans l’ouvrage que la famille Durosoir a édité pour accompagner sa sculpture monumentale.
Exposée au Sud, face à la vallée et voisine de la vigne hybride de Baco récemment plantée (3), l’œuvre en acier inoxydable, imperméable aux intempéries par sa forte concentration de cadmium, à côté de la colonne en granit, mesure 3 m de hauteur et pèse près de 3 000 kg. Le granit bouchardé de Grédos, scintillant, rigide et plutonique côtoie la subtile dentelle ciselée de l’acier inoxydable résistant à l’image de la musique inaltérable et profonde de Lucien Durosoir
Une phrase manuscrite « Mais n’espère rien de l’homme s’il travaille pour sa propre vie et non pour son éternité » d’Antoine de Saint Exupéry, telle une musique intérieure inaltérable, a été découpée sur sa face Nord-Est : depuis un fil invisible, un lien lie encore plus la pensée et le travail du sculpteur à celui de Lucien Durosoir.
L’œuvre d’Aitor de Mendizabal, mise en place mercredi 20 mars dernier à Bélus, sera inaugurée dimanche 5 mai. A cet occasion, un discours sera prononcé par Benoît Duteurtre, romancier, essayiste et critique musical. Un livre consacré à la biographie de Lucien Durosoir, accompagné d’illustrations avec la présence d’un CD intégré, sera également proposé. Pour ceux qui souhaitent aider de leur générosité cet hommage à Lucien Durosoir, vous pouvez consulter : https://www.ulule.com/durosoir-present/.
(1) Lucien Durosoir, violoniste et compositeur français (1878-1955).
Né à Boulogne-sur-Seine en 1878, il est décédé à Bélus (Landes) le 5 décembre 1955. A Paris, sa vie le mena, dès l’âge de vingt ans, dans les itinérances d’une carrière de soliste international. La mobilisation d’août 1914 va l'interrompre et les quatre années de guerre vont mettre un terme à tous ses espoirs de la reprendre (il avait 41 ans lors de sa démobilisation, en février 1919). C’est alors qu’il partit à la recherche d’un ermitage, Il s’installa dans sa demeure des Landes en 1926 et c’est là qu’il mourut, le 5 décembre 1955.
(2) Aitor Mendizabal, né à Caracas en 1949, sculpteur, peintre et graveur basque, vit et travaille aujourd'hui entre San Sebastián et Arcangues au Pays Basque.
Études superieures universitaires:
- Etudes supérieures des Beaux Arts à l’Academia Di Belle Arti de Rome
- Etudes supérieures des Beaux Arts à l’Academia Di Belle Arti de Carrara (Toscane)
- Université Internationale d’Arte – Fiesole - Firenze Etude d’Art et Muséologie.
1979. Premier prix du concours « Jeunes sculpteurs » de Saint-Sébastien Donostiako « Zizelkari gazteen » lehiaketaren lehen saria
1986. Exposition au palais Barberini à Rome Erakusketa Erromako Barberini jauregian
1994. Exposition « langages des ombres » à la casa de Goya de Bordeaux « Itzalen mintzaira » erakusketa Bordaleko Goyaren etxean
1998. 2000. Exposition « Arboles por la paz » à Barcelone et Madrid « Arboles por la paz » erakusketa Bartzelonan eta Madrilen
2007. Installation de la sculpture publique « monument aux victimes du terrorisme » face à la mairie de Saint-Sébastien Donostiako Herriko Etxearen parean « terrorismoko biktimentzako monumentua » eskultura publikoaren instalazioa
(3) François Baco (1865-1952), instituteur, viticulteur et "hybrideur”
Indissociable de l’histoire de Bélus où un monument de J.Dulau lui rend hommage, François Baco fut un enfant du pays, né à Peyrehorade en 1865. Le vignoble du terroir armagnacais sera sauvé par le remplacement de dizaines de milliers de pieds de vigne issus de l’hybridation de François Baco.