Après une belle série de triomphes instrumentaux, les Samedis Musicaux de la Cathédrale reviennent à leur ADN, le concert « à Chœur et à Orgue », leur concept fondateur il y a déjà 10 ans. Petit évènement puisque samedi, à la proue du grand vaisseau, se tiendra l’élite du chant choral du Pays Basque avec le chœur Itsasoa, qui avec Oldarra et – très peu – d’autres, fait partie du très sélectif peloton de tête des formations à rayonnement international.
Cette enviable notoriété vient-elle de la taille exceptionnelle du chœur (60 chanteurs et chanteuses, mixité paritaire exceptionnelle en Euskara), de la qualité de son chef, Frédéric Sorhaitz (aussi soliste et professeur d’alto), de la grande variété du répertoire abordé et constamment renouvelé ? Sûrement tout cela, ajoutons-y l’extrême régularité d’un chœur qui, depuis 2010, ne laisse pas à ses voix le temps de se refroidir, sollicité partout et toute l’année, en concert ou répétition.
Créé en 1990 le chœur Itsasoa a effectué de nombreuses tournées dans le monde : à Saint-Pétersbourg en Russie, en Géorgie, à New York, à Madrid, en Belgique, à Barcelone et au Portugal, ainsi qu’en France, tout en ayant enregistré plusieurs CD. Mais, parmi ses souvenirs les plus marquants, demeure sans doute son voyage en Italie en 2006 : reçu à Parme par le magnifique chœur d'hommes C.A.I Mariotti qui avait organisé un concert dans le célèbre théâtre Reggio, les choristes d’Itsasoa s’étaient joints aux voix de leurs hôtes et à celles des chœurs professionnels de Verdi pour interpréter en leur compagnie le « Va, Pensiero » final !
Et ce n’est sans doute pas un hasard si les costumes des choristes sont à l'image de ceux revêtus lors des cérémonies dans le Roncal, cette vallée apparemment perdue aux confins de la petite province de Soule dont elle partageait également le dialecte, vallée « musicale » entre toutes qui compte parmi les plus beaux orgues baroques du Pays Basque – ils datent du début du XVIIIe siècle – et qui a vu naître le célèbre ténor Gayarre, à l’origine un simple berger, dont la retentissante carrière mondiale a attribué son nom au théâtre de Pampelune !
Pour sa prestation, samedi, Itsasoa a bien l’intention de valoriser à plein la plus belle acoustique de la Côte Basque en se fondant dans la majestueuse sonorité du Grand-Orgue, aux mains d’Olivier Mathieu, pour un duo royal au service d’hymnes des plus grands compositeurs basques, Madina, Guridi, Olaizola, et de l’émouvante et grandiose cantate Gernika, composée par Pablo Sorozabal à la mémoire du village martyr. Le Grand-Orgue prendra l’avant-scène avec Bach, Couperin et Brahms.
L’entrée sera libre samedi 26 août à 19h30, à la Cathédrale de Bayonne.
P. M. / ALC