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Cambo : Jean-Marie Rouart revient à Arnaga pour évoquer ses derniers ouvrages
Cambo : Jean-Marie Rouart revient à Arnaga pour évoquer ses derniers ouvrages

| Alexandre de La Cerda 697 mots

Cambo : Jean-Marie Rouart revient à Arnaga pour évoquer ses derniers ouvrages

Jeux Floraux 3 mai 2000.jpg
Jeux Floraux 3 mai 2000 (J.M. Rouart à droite) ©
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Samedi 14 mai à 17h30 au grand salon d'Arnaga, nouveau rendez-vous sous l'égide des "Amis d'Arnaga et d'Edmond Rostand" : Alexandre de La Cerda mènera un entretien avec l'académicien Jean-Marie Rouart à propos de ses derniers ouvrages "Ce pays des hommes sans Dieu" et "Mes révoltes".

Beaucoup de nos lecteurs apprécient les livres que Jean-Marie Rouart vient chaque année présenter et commenter dans les salons de la belle demeure d'Edmond Rostand à Cambo grâce à son amitié avec les « Amis d'Arnaga », au cours de ses réguliers séjours à Sare. Et combien de dîners amicaux nous ont réunis dans l'accueillante salle-à-manger d'« Arraya »... réunions confraternelles, devrais-je même dire, puisque notre amitié date du 3 mai 2000, lorsqu'à l’hôtel d’Assézat à Toulouse je recevais, en présence du regretté prince Henrik de Danemark (devenu ainsi mon "confrère" en littérature) les Lettres de Maîtrise accompagnant mon admission à l’Académie des Jeux Floraux, alors que le gérant (à l’époque) de la Société des rédacteurs du Figaro était honoré d'un "Liseron d’or", la plus haute récompense de ce cénacle littéraire réputé le plus ancien d'Europe, pour l’ensemble de son œuvre, déjà très importante.

"Ce pays des hommes sans Dieu" est le livre d'un "chrétien déchiré" qui a du mal à se reconnaître, comme beaucoup, dans l'Église de l'après-Vatican II. L'auteur y stigmatise l'abandon de notre modèle de civilisation. Pour lui le véritable défi à relever n'est pas seulement d'ordre religieux, c'est notre civilisation qui est en cause. Rappelant que notre nation s'est constituée autour d'un État, du Livre, de la littérature et d'une religion porteuse de valeurs universelles, il rappelle l'importance de ces piliers de la civilisation chrétienne pour faire contrepoids à d'autres modèles et préserver notre identité. 

Une laïcité impuissante à constituer, demain, l’âme de notre pays

Dans un entretien publié l'année dernière dans l’hebdomadaire « La France Catholique », Jean-Marie Rouart « constatait la faiblesse que représente le christianisme aujourd’hui et l’orgueilleuse faiblesse que représente la laïcité. Je crois que les laïcards s’imaginent, avec une prétention coupable, qu’ils représentent un rempart, mais en fait c’est une ligne Maginot face à l’islam. Ils pensent qu’ils peuvent remplir les besoins et les aspirations d’une religion. C’est pour moi une erreur coupable. L’aspiration humaine sur le plan individualiste comme sur le plan collectif n’est pas seulement de l’ordre de la raison. Et sur le plan individuel, la religion n’est pas seulement de l’ordre de la croyance.
Comme Français, nous avons un héritage qui s’inspire de ce que nous sommes : les fêtes de Noël, Pâques et Pentecôte, les jours fériés… Nous sommes imprégnés de nos origines chrétiennes. Et contrairement à ce que pensent les laïcards, la France n’est pas née avec la République. Elle est née du baptême de Clovis. Elle a quinze siècles d’imprégnation chrétienne. Un écrivain aussi peu pratiquant que Romain Gary disait au moment de sa conversion que le catholicisme était les papiers d’identité de la France ».

Le christianisme a-t-il perdu trop de terrain dans la société ?
« Je dis que tous les facteurs sont présents pour qu’il soit supplanté par l’islam. Pas qu’il disparaisse. Je mets en cause à la fois l’État qui méconnaît ce que nous sommes, nos racines judéo-chrétiennes, avec le refus de les inscrire dans la Constitution européenne, et la défiance du religieux vis-à-vis de l’islam, qui s’étend malheureusement à tous les religieux. Le projet de loi sur le séparatisme qui se refuse à désigner l’islam s’en prend à tous les excès du religieux. Et ce faisant, l’État ne s’aperçoit pas qu’il ne pourra jamais donner un projet spirituel, une cohérence dans un pays qui part à vau-l’eau »

En conclusion, dans cet entretien publié par « La France Catholique », face à ce vide spirituel laissé dans notre société et qui risque d’être comblé par l’islamisme, Jean-Marie Rouart en appelle à l’Église afin qu’« elle retrouve toute sa place dans cette société, en particulier par l’Art, par le Beau, ainsi que par la Liturgie »…
Car l'auteur du "pays des hommes sans Dieu" refuse de s'avouer vaincu : il s'interroge sur les moyens de conjurer le déclin d'une civilisation d'inspiration chrétienne menacée autant par l'islam que par elle-même.

Nous reparlerons, la semaine prochaine, de son ouvrage "Mes révoltes"...

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