Auto-condamné à une surenchère tant dans la qualité que la notoriété de ses solistes, le festival Biarritz en Chamades va atteindre, dimanche, en l’église Saint-Martin, un sommet difficilement surpassable : 8 premiers prix au Conservatoire National Supérieur de Paris, 4 Victoires de la Musique, une centaine d’œuvres composées, tel est le modeste CV de Thierry Escaich, organiste de l’église Saint-Etienne-du-Mont à Paris.
Comme son prédécesseur à cette prestigieuse tribune, Maurice Duruflé, il a toujours consacré à la composition une part essentielle de sa vie de musicien. Ecrivant pour tous instruments ou formations, orchestrales ou vocales, sa musique s’est nourrie chez Ravel, Messiaen et Dutilleux, s’inspire aussi du sacré et de musiques populaires, pour un produit final particulièrement original, de puissantes architectures où un lyrisme incandescent s’appuie sur un élan rythmique implacable, parfois obsessionnel, cette alchimie ayant valu à Thierry Escaich une moisson de récompenses et une notoriété mondiale.
L’orgue tient évidemment une place de choix dans son catalogue de compositions, en solo ou avec orchestre (trois concertos, un poème symphonique, joués par les orchestres de Lyon ou Philadelphie). L’orgue qui a révélé, exalté, un talent exceptionnel pour l’improvisation, passage obligé – ou recommandé – dans la liturgie, qu’il enseigne, avec l’écriture, au CNSM de Paris, grande tradition française, devenu un label, passeport pour les plus grandes salles et églises du monde entier.
C’est ce « noble art », autant qu’exercice de haute voltige, que Thierry Escaich va développer dimanche sur les trois claviers de l’orgue de Saint-Martin au travers de formes savamment construites autant qu’improvisées, prélude et fugue, choral, suite variée, mouvement symphonique sur des thèmes donnés.
Début du concert à 17h, église Saint-Martin de Biarritz, avec entrée libre et vidéo-projection au public.
Rédaction