En l’espace de quatre concerts, le festival Biarritz en Chamades, qui va clôturer ce dimanche un cru exceptionnel, aura affiché à son palmarès 2017 quelque 25 premiers prix du Conservatoire National Supérieur de Paris !
Mais, plus que la très belle carte de visite des artistes invités, c’est la qualité, le brio, la grande diversité de style et d’expressivité musicale qui a attiré un public toujours plus fourni autour des orgues de Biarritz.
Plus d’un spectateur, poussant la porte de l’église par curiosité, « pour voir », s’est piqué au jeu d’un instrument tour à tour sombre, mystérieux, éclatant, émouvant, toujours « transportant » dans un élan irrésistible vers des univers insoupçonnés cet auditeur d’un jour qui n’aura, finalement, raté aucun des concerts du festival !
Un festival qui se termine donc dimanche, dans une double flamboyance :
- L’éclat de l’orgue de l’église Saint-Joseph, entièrement restauré il y a deux ans, enrichi dans ses timbres, étendu dans le grave jusqu’aux 32 pieds, illuminé par une batterie de tuyaux « en chamade »… Le bouquet final de ce feu d’artifice annuel verra ainsi jaillir les torrents musicaux de deux grandes symphonies romantiques, celles de Widor et de Vierne (sa deuxième, tant appréciée par Debussy), encadrant des études de Schumann et une rhapsodie de Brahms…
- Et le faste venu de Notre-Dame de Paris, en la personne du dernier titulaire de son Grand-Orgue, Vincent Dubois, « accessoirement » cinq fois premier prix du Conservatoire de Paris, propulsé en quelques mois à l’affiche des plus grands orchestres français et internationaux (Los Angeles, Philadelphie, Hong Kong).
C’est au début de l’année dernière que ce jeune homme avait brillamment remporté le concours de recrutement qui avait débouché sur sa nomination comme titulaire des grands orgues de Notre-Dame de Paris, aux côtés de Philippe Lefèvre et Olivier Latry. Bien que sa passion pour l’instrument datait de l’âge de six ans, Vincent Dubois avait dû encore attendre cinq années de plus avant de pouvoir jouer de l’orgue à la tribune de la cathédrale Saint-Etienne à Saint-Brieuc avec Yves Hillion qui était devenu son professeur : « Il n’avait pas les jambes encore assez longues pour atteindre le pédalier », s’amusait sa mère !
Une brillante carrière s’engageait dès lors : en 2002, Vincent reçoit au Canada le premier prix du concours « Royal Bank International Organ compétition », et à Toulouse, le premier prix du concours international d’orgue de Xavier Darasse. Il se produit un peu partout dans le monde et enregistre plusieurs disques : œuvres de Vierne et Dupré, de Mozart, Liszt, et Bach, sur le nouvel orgue de Guignicourt dans l’Aisne. Successivement directeur du conservatoire de région de Reims en 2008 et de l’académie supérieure de Strasbourg en 2012, il sera artiste professeur en résidence à l’université de Michigan pour, à présent, participer activement à la vie liturgique et musicale de Notre-Dame de Paris, son « rêve d’enfant ! », admettra-t-il…
Dimanche 29 octobre à 17h, église St-Joseph de Biarritz, en face des Halles, en entrée libre et avec vidéo-projection.
ALC