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Musique
Tourbillon de valses & musiques viennoises… à Bayonne !
Tourbillon de valses & musiques viennoises… à Bayonne !
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| Alexandre de La Cerda 788 mots

Tourbillon de valses & musiques viennoises… à Bayonne !

 

 

Après le succès de l’année dernière – quand il avait remplacé Benjamin Levy, souffrant,  Victorien Vanoosten reviendra les 6 et 7 janvier prochains diriger à Lauga l'Orchestre Régional Bayonne – Pays Basque à l’occasion d’un concert du Nouvel-An qui fera la part belle aux valses et autres musiques viennoises, ainsi qu’à leurs emblématiques compositeurs, les Strauss père et fils. Considéré comme l’ambassadeur de la valse viennoise dans le monde entier, Johann Strauss I (1804-1849), compositeur et chef d’orchestre autrichien, est le père de Johann II, Josef et Eduard, tous compositeurs. Leur production est entièrement dominée par la danse : valses, polkas, quadrilles, marches… Johann Strauss II (1825-1899) est l’auteur de la plupart des pièces interprétées lors de ce concert. Sacré « Roi de la valse », il hérite, à la mort de son père, du monopole que Johann I exerce à Vienne sur les salles de bal et cafés dansants. Les institutions officielles réclament sa musique et c’est à lui que revient le mérite d’avoir mené la valse à danser, initialement destinée à de petits ensembles se produisant dans des parcs ou cafés dansants, à la valse symphonique pour grand orchestre et salle de concert un genre magnifiquement illustré par la majestueuse « Valse de l’Empereur » (1888).

On entendra également trois compositions du second fils de Johann Strauss père, Josef Strauss (1827-1910), qui avait abandonné une brillante carrière d’ingénieur pour remplacer son frère, Johann II, alors en tournée en Europe, et se mettre à la direction d’orchestre et à la composition (plus de deux cents œuvres). Le concert s’achèvera avec la célèbre marche Berliner Luft (Air de Berlin) tirée de l’opérette Frau Luna, composée en 1899 par Paul Lincke (1866-1946), musicien allemand considéré comme le « père » de l’opérette berlinoise.

Une musique authentiquement viennoise

Trouvant leurs racines dans les bals masqués de Carnaval que l’impératrice autrichienne Marie-Thérèse avait voulu confiner au XVIIIe siècle dans des palais ou demeures privées par souci de « bienséance » - la souveraine souhaitait éviter qu’à l’abri d’un masque l’on se comportât de manière inconvenante dans les rues de Vienne – ces festivités exploseront littéralement lorsque l’arrivée de la valse bouleversera traditions et préjugés ! Considérée au début comme « immorale et choquante » pour faire se serrer de trop près la femme et son cavalier - le duc du Devonshire ne déclarait-il pas qu’il « n'épouserait jamais une femme qui danse la valse » - sa popularité ne fit néanmoins qu’augmenter jusqu’à sa consécration avec la lignée des Strauss : en 1837, Johann Strauss père joua une de ses compositions pour le couronnement de la reine Victoria d’Angleterre avant de lui en dédier une autre lors du mariage de la souveraine avec le prince Albert de Saxe-Coburg. Ainsi, au XIXe siècle, toutes les couches de la société se laissèrent emporter par son flot tourbillonnant, depuis la haute aristocratie dans ses demeures ou au palais impérial jusqu’aux bourgeois et aux gens les plus simples qui valsaient dans des auberges au bord du « Danube bleu ». Vers la fin du XIXe siècle, nombre de professions et de guildes créèrent leurs bals. Les serviteurs, les chapeliers, les détectives, les marchandes de fleurs et les femmes de chambre, mais également les médecins, les juristes ou les cafetiers célébraient ainsi la saison du carnaval. La plupart de ces bals existent encore aujourd'hui à Vienne, et ils semblent promis à un bel avenir dans notre troisième millénaire !

Un jeune chef d’orchestre prometteur

Titulaire de dix premiers prix de conservatoire (dont Cor, Analyse et Histoire de la Musique), Victorien Vanoosten a obtenu au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, avec les plus hautes distinctions, ses diplômes de Piano (classe de Michel Béroff et Denis Pascal), d’Accompagnement vocal, d'Ecriture, de Direction d’orchestre (classe d’Alain Altinoglu). Musicien dynamique et éclectique, Victorien Vanoosten mène une double activité de chef d'orchestre et de pianiste. Il remporte en 2014 le concours de Chef d’orchestre assistant de l’Opéra de Marseille auprès de Lawrence Foster. Il est parallèlement invité à diriger divers orchestres régionaux, se produit à la Salle Pleyel, au Théâtre du Châtelet avec son propre orchestre « Les Solistes » et lors de la cérémonie d’ouverture à la Philharmonie de Paris, ainsi que dans l’Europe entière. Récemment nommé « Talent chef d’orchestre ADAMI », Victorien Vanoosten s’occupe également d’un orchestre destiné aux enfants en difficulté. Remarqué par Daniel Barenboim, le jeune chef d’orchestre s’illustre cette saison au Staatsoper de Berlin.

Concert du Nouvel-An de l'Orchestre Régional samedi 6 janvier à 20h30 et dimanche 7 à 17h, salle Lauga à Bayonne. Tarif plein / 25€ - Abonné SnSA /22€ - Groupe (à partir de 10 personnes) et étudiants / 15€ - 22 ans et élèves CRR (hors pratiques amateurs) / gratuit

Formule Piccolo / 15 ou 20€. Infos et billetterie : www.scenenationale.fr 

Alexandre de La Cerda

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