Parallèlement à l’importante rétrospective Ramiro Arrue à l’Espace Bellevue de Biarritz, le maire de Ciboure Guy Poulou et son cousin le collectionneur Robert Poulou – qui en est le commissaire – inaugurent à la Tour de Bordagain la douzième édition de l’exposition « Les peintres de la Nivelle, repaire d’artistes », d’après le titre du livre de Jean-Paul Goikoetxea. Elle se déroulera du 10 au 17 août à Ciboure qui fut un lieu charnière sur les rives de la Nivelle, où des artistes du XXème du XXIème viennent s’enrichir à la lumière si particulière du Pays Basque et contribuent à la pérenniser.
Le lundi 14 août, trois vidéo-conférences « Les peintres de la Nivelle : Matisse, Floutier, Arrue », puis « Guernica de Picasso » et « la vie de Maurice Ravel » - viendront émailler cette exposition annuelle (à propos du célèbre tableau de Picasso, voyez notre article en rubrique « Histoire »).
Au XXème siècle, le peintre expressionniste Rodolphe Caillaux (1904-1989, Paris), dont son ami malgré la différence d’âge, le peintre ziburutar (cibourien) contemporain Marc Claerbout affirmait : « Caillaux marque de son empreinte son époque par un véritable don de sa personne. Il ne s’économise pas, le désir créatif est constant. Combien de toiles différentes, avec cette signature construite pas à pas, identique au soin qu’il prenait à la préparation de la toile pour en arriver en superficie à l’essentiel ? L’essentiel n’est-il pas le résultat d’une belle maîtrise » ? Et d’ajouter : « J’ai pu obtenir auprès de la ville de Saint-Jean-de-Luz qu’une rue porte son nom, comme je l’avais fait pour Dante Antonini ». L’artiste avait également réalisé la médaille de Maurice Ravel pour la Monnaie de Paris.
Peintre impressionniste et musicien de la société musicale « L’Oursin » que son père avait créée, Jean Etcheverrigaray (1877-1952) était, lui, originaire de Saint-Jean-de-Luz. Cet autodidacte se lia d’amitié avec Floutier qui possédait une galerie non loin de son magasin de peinture à Saint-Jean-de-Luz. Pointilliste parfois comme le montre « Le pont d’Ascain », ses couleurs aux dominantes bleutée et rosée chantent au fil de ses paysages et portraits.
Une couleur bleutée musicale qui rappelle que l’ancien professeur de dessin Xabier Soubelet, né à Ciboure en 1953, est également musicien et poète. Créateur du mouvement « l’abstrootisme » – nom provenant de "abstrait" et de "root", racine qui signifie que la peinture basque est liée à l’abstrait -, Xabi Soubelet se partage entre sa ville natale de Ciboure et Arizkun dans la vallée du Baztan. Entre Océan et montagnes, ces lieux emblématiques respirent le Pays Basque. Miroir de cet Iparralde, ses toiles expressionnistes signées de rectangles blancs symbolisent l’etche. Lumière, couleurs vives, poésie et musique rythment l’œuvre de cet intéressant artiste, bertsulari. « Quand l’Âme et la lumière deviennent alors inséparables, elles inondent le cœur du peintre et permettent de relier terre et vibration, matière et émotion. »
Plus épicuriennes, les toiles de Mattin Partarrieu (1946), originaire également du Pays Basque mais qui a vécu 35 ans de sa vie à Paris, s’apparentent à l’illustration et reflètent l’esprit « Moulin Rouge » de la capitale. Sous son coup de crayon, ses visages personnifiés peuplent les scènes de vie insolites. Depuis l’âge de cinq ans, cet ancien ajusteur en imprimerie travaille le dessin avec facilité. Depuis peu, il s’adonne à la sculpture.
Du 10 au 17 août, exposition les peintres de la Nivelle, Rodolphe Caillaux, Jean Etcheverrigaray, Xabier Soubelet et Mattin Partarrieu à la Tour de Bordagain à Ciboure (ouvert de 10h à 19h).
Conférences à 18h30 :
Lundi 14 août : « Matisse, Floutier, Arrue » par Guy Lalanne et Robert Poulou.
Jeudi 17 août : Le « Guernica » de Picasso par Robert Poulou
Samedi 19 août : « la vie de Maurice Ravel » par Etienne Rousseau-Plotto.
Annia de Miller La Cerda