0
Acquisition Musée
Restitution des œuvres de la collection Petithory à son dépositaire le musée Bonnat-Helleu
Restitution des œuvres de la collection Petithory à son dépositaire le musée Bonnat-Helleu

| Anne de Miller de La Cerda 689 mots

Restitution des œuvres de la collection Petithory à son dépositaire le musée Bonnat-Helleu

F.BAROCCI - buste de Marie-Madeleine - Huile .jpg
F.BAROCCI - buste de Marie-Madeleine - Huile ©
F.BAROCCI - buste de Marie-Madeleine - Huile .jpg

En 1992, le musée Bonnat avait hérité de la collection du collectionneur Jacques Petithory, via les musées nationaux, légataires universels. Une trentaine d'années plus tard, en prévision de la réouverture du musée Bonnat-Helleu, par arrêté  ministériel du 13 janvier 2025,  l'Etat acte le transfert les œuvres dispersées entre les musées nationaux d'Orsay et le Louvre au dépositaire légal le musée Bonnat-Helleu. Parmi cette liste, deux bronzes de la couronne portant l'inscription de l'inventaire de Louis XIV, figuraient au musée du Louvre.  

De la période du XVIe au XIXe siècle, la collection Petithory comprend 336 œuvres dont 36 peintures, 186 dessins anciens de l’école française et italienne, 95 sculptures, meubles et objets d’art (majoliques, petits bronzes de la Renaissance, faïences et pièces d’orfèvrerie).  

Une grande partie de cette collection reflète le goût du collectionneur pour l'Italie mise en valeur par le conservateur Vincent Ducourau. Certains d'entre nous se souviennent de la remarquable étude du buste de "Marie-Madeleine" dont  regard fuit vers l'horizon, une huile rehaussé de pastel signée Federico Barocci dit le Baroche (vers 1535-1612). Parmi les autres trésors de cette collection, on relèvera  notamment les bronzes italiens du XVIe et XVIIème siècle dont celui du " Jeu de Saccomazzone" d’Orazio Mochi (1571-1625) qui avait appartenu aux collections royales de Louis XIV.  

Du XVIIème français, l'esquisse de "l'Hercule terrassant Diomède" est signée Charles Le brun. Parmi les autres feuilles, "le Frère Simon" d'après Zuccaro par Jean-Antoine Watteau. Cet  ensemble français est complété par des études du XVIIIème français signées de Jean-Baptiste Creuze ainsi qu' une pléiade d' artistes célèbres : François Lemoyne, Charles Natoire, Michel-François Dandré-Bardon, François Boucher.  

Né à Pessac en octobre 1929, personne n'aurait soupçonné dans l'entourage de Jacques Petithory,  que ce dernier ancien parachutiste de l'armée à Brazzaville, deviendrait un des plus grand collectionneur parisien. Personne n'aurait non plus imaginé  que  dans son "bric à brac" ordonné aux Puces du marché Biron créé durant les années 1953-54, le "brocanteur" Jacques Petithory accueillerait  les célébrités  du monde artistique du monde entier : son mentor le célèbre collectionneur-historien d'art Raymond Ruby, les couturiers Saint-Laurent, Hubert de Givenchy, Christian Dior...l' écrivain Jean Anouilh, l'animateur de TV Jacques Chazot... le ou les conservateurs dont Jacob Bean du Metropolitan ... Ainsi ces amateurs d'art éclairés venaient pour voir et espérer acquérir un dessin, une toile rare à des prix souvent élevés car Jacques Petithory détestait vendre ses trésors et préférait les garder.  

Chaque jour, il se rendait à Drouot où il avait tout appris du métier exerçant ainsi son génial œil de lynx . Un regard de bon goût qui savait flairer la bonne affaire. Il adorait acheter.

Afin de déposer une partie de sa collection, Jacques avait acquis un pavillon en pierre meulière rue Danton à Levallois-Perret. Cette maison insignifiante à l'extérieur, dévoilait toute sa richesse passée la porte d'entrée. Sur les murs tapissés de tissus précieux, les tableaux joliment encadrés étaient  mis en scène avec raffinement.  

Les dix dernières années de sa vie, l'antiquaire s'était retiré dans sa demeure secondaire près de Pierrefonds où il avait également recréé un décor somptueux.  
Jacques Petihory était fasciné par l'artiste Léon Bonnat qui devint l'un des plus grands collectionneur du début du XXème siècle. Il admirait la généreuse démarche de ce dernier qui légua toute sa collection à la ville de Bayonne qui l'avait aidée durant ses études. Comme lui de condition modeste, Jacque était originaire du Sud-Ouest par sa mère et son grand-père  nés à Peyrehorade à quelques kilomètres de Bayonne. Et comme Léon Bonnat, la collectionneur n'avait pas d'enfant.  Aussi en décembre 1992, Jacques Petithory nous quitta. Quelques mois avant son décès ; par testament du 31 juillet 1992, Jacques Petithory lèguait sa collection aux musées nationaux de France comme son légataire universel, à charge de doter le musée Bonnat de la totalité du legs.  « C’est l’aboutissement d’une importante collaboration, notamment avec le musée du Louvre », avait souligné Yves Ugalde, adjoint à la Culture bayonnais lors de son interview.  

Légendes des photos
Jacques Petithory - Copyright Musée Bonnat-Helleu
Fredérico Barocci (vers 1535-1612) - Buste de Marie-Madeleine - Huile rehaussée de pastel

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription