Lors de la vente de Côte Basque Enchères samedi 26 avril dernier à Saint-Jean-de-Luz, le collectionneur Olivier Aubriet a acquis une œuvre de Georges Delaw qu'il a généreusement offerte au Musée d'Arnaga à Cambo.
Ce dessin au trait réalisé à l'encre noire de Chine illustre la comptine "Bon voyage Monsieur Dumollet ", dont la copie peinte à la détrempe et agrandie recouvre l'un des murs de la salle de jeux des enfants au rez-de-chaussée de la Villa Arnaga. Un décor de Georges Delaw animé par l'architecte Tournaire de la villa.
Georges Delaw, de son vrai nom Henri Georges Deleau, est né en septembre 1871, à la fin du siège de Sedan. Décorateur et illustrateur de contes féériques, il se baptisa lui-même « L’Imagier de la Reine ». Maître du dessin au trait dans des compositions parfaitement cadrées, il est un précurseur de la bande dessinée. A Paris où il s'installa dans le quartier de Montmartre, il devint l'un des piliers du cabaret Le Chat Noir.
Créateur de pièces de théâtre aux figurines de lanternes magiques, ses tableaux pour les « Folies Bergères », ses vitrines de Noël, ses panoramiques aux murs de paquebots font rêver les enfants et les adultes. Puisant ainsi sa richesse depuis une enfance passée dans l'ancienne Ardenne, il décéda cependant en 1938 à Paris où il avait choisi de s'établir professionnellement. Edmond Rostand écrivit à son sujet : « la grâce de sa fantaisie est unique. Il est l’illustrateur national du Folklore."
Aussi une œuvre de George Delaw manquait à la panoplie de la collection du donateur Olivier Aubriet qui depuis 2020 aura offert plusieurs dons de 289 objets (dont des éditions des pièces d'Edmond Rostand, de belles revues illustrées, des ouvrages et documents sur les artistes qui avaient œuvré à la décoration de la Villa, des plaquettes de théâtre et du film de Jean-Paul Rappeneau et des journaux d'époque, des portraits d'Henry Caro-Delvaille et de Clémentine-Hélène Dufau par Gabrielle Réval...).
Passionné de littérature et d'histoire tout en travaillant pour un important groupe pharmaceutique, apprécié pour ses multiples talents, Olivier Aubriet rejoignit le conseil d'administration des Amis d'Arnaga qui lui proposa d'écrire la préface de la réédition l'année dernière du livre de Rosemonde Gérard sur Edmond Rostand.
Aussi la même année, à la suite du don d’une édition originale de L’Aiglon d’Edmond Rostand à la Fondation Napoléon, il participa à la mise en scène de cette pièce pour laquelle il dessina des décors, des costumes et travailla à l’adaptation d’une pièce de théâtre jouée à la Comédie-Française. Olivier Aubriet fut encore invité par le président (Victor-André Masséna, prince d’Essling, duc de Rivoli) de la Fondation Napoléon à rejoindre le Cercle ses ambassadeurs, le but étant de promouvoir la mémoire et faire revivre l'épopée napoléonienne.
"Notre patrimoine, qu’il soit culturel — matériel ou immatériel — ou naturel, est bien plus qu’un héritage : il est le témoin vivant de notre histoire, de notre culture, de notre identité collective. Il fait notre fierté, mais il ne nous appartient pas en propre. Nous n’en sommes que les dépositaires temporaires. Notre responsabilité est immense : il nous revient de le protéger, de le conserver et de le transmettre aux générations futures, enrichi si possible, mais en aucun cas appauvri ou oublié."...
"Chaque don est une pierre posée pour bâtir l’édifice de la transmission ; chaque geste compte pour maintenir vivant ce qui fonde notre société. L'illustration concrète de cet engagement : offrir à la collectivité un fragment précieux de notre histoire littéraire et intellectuelle. Soutenir, préserver, transmettre : par un don, nous devenons acteurs de cette belle chaîne de l’histoire vivante" termine Olivier Aubriet avec panache !