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Michel Fenasse-Amat, pierre angulaire du festival d’Arnaga
Michel Fenasse-Amat, pierre angulaire du festival d’Arnaga
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| atolstoi 907 mots

Michel Fenasse-Amat, pierre angulaire du festival d’Arnaga

La 3ème édition du Festival Musical et Littéraire d’Arnaga avait bien démarré samedi dernier et malgré une heure pas très propice (14h30, un samedi), un auditoire intéressé par ma conférence sur la famille d'Arcangues s'était rassemblé à l'Orangerie ; aussitôt après, remarquable récital de poésie de Pierre et Guy d'Arcangues déclamé avec beaucoup de talent par Quentin Ostanel, comédien et conteur que l'on a retrouvé ensuite aux Ecuries pour un spectacle lyrique conçu à partir de l’opéra « La Navarraise », musique de Jules Massenet et livret de Jules Clarétie (d’après une nouvelle de ce dernier). Remarquables, la soprano Julie Goron dans le rôle d'Anita et le comédien Dominique Bergeret dans celui du témoin, accompagnés par les choristes de la master-class de chant choral du Festival ainsi qu'une très bonne accordéoniste, tous dans une mise en scène de Michel Fenasse-Amat qui en assurait également la direction musicale. Dans un « avant-propos » à la représentation, j'avais resitué l'œuvre dans l'histoire des guerres carlistes...
Rendez-vous à Arnaga ce samedi soir à 22 h pour le concert du quatuor Arnaga dans le cadre du Le soir venu, le Quatuor Arnaga a fait salle comble aux écuries d’Arnaga - avec une partie du public debout, faute de places assises - dans un répertoire « basque » : le 3ème quatuor d'Arriaga (2e et 3e mouvement) - le « Mozart basque » l'avait composé deux ans avant de mourir à la veille de son 20e anniversaire ! -, le Quatuor de Ravel (1er et 2e mouvements) ainsi le Quatuor sur des thèmes populaires basques que le compositeur donostiar Usandizaga avait écrit à 18 ans, à la veille de son diplôme de fin d’études de la Schola Cantorum ! Où le talent de notre quatuor emblématique met en valeur celui, précoce, de nos grands compositeurs, devant un public enthousiaste ! La soirée s’est terminée par un « mutxiko » allégrement dansé par une partie de l’assistance ! Entre-temps, notre poétesse basque Itxaro Borda avait initié des auditeurs à ses vers en euskera…
Quand les Belles Lettres rencontrent la Musique
Cette incontestable réussite est due à « l’inventeur » de cette belle manifestation, Michel Fenasse-Amat, omniprésent sur scène et dans les coulisses, dirigeant les interprètes de « La navarraise » et coordonnant toutes les représentations ! Il nous a confié qu’il projetait à l’origine une réalisation autour de Sissi au Domaine de Françon, dans le style d’une grande production viennoise, projet inabouti… Or, au cours de ses promenades dans la région, il était tombé amoureux d’Arnaga, avec l’envie d’y créer un spectacle : l’idée débouchera sur un festival dans l’esprit des salons de l’époque, quand Rostand recevait Sarah Bernhardt… Où les Belles Lettres rencontreraient la Musique, et le Théâtre, l’Opéra, en une intelligente « corrélation » des genres.
C’était en 2014, et l’adjointe à la culture de Cambo Anne-Marie Pontacq l’avait beaucoup appuyé auprès des instances municipales : la Ville y a tout de suite adhéré, ainsi que la conservatrice d’Arnaga. La première version du festival eut l’année suivante, dans une formule « généraliste » : « J’interroge toujours Edmond Rostand », précise encore Michel Fenasse-Amat, « tout doit lui plaire, même si certains aspects sont de notre époque, dans un esprit académique, mais adapté afin qu’un large public puisse s’y retrouver ».
Le public est constitué de visiteurs occasionnels ou de spectateurs venus exprès (un peu dans l’esprit de Molière qui jouait sur des tréteaux sur des places, des lieux ouverts qui, à Arnaga, correspondent à l’orangerie, la salle des calèches, les écuries, où le public a libre accès… une inspiration venue du « Mois de Molière à Versailles ».
Et grâce à la Nuit des musées, apport du public est considérable (les spectacles étant gratuits grâce au soutien du Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne, caisse de Cambo, et celle de riches Basques de la diaspora.
Mais Michel Fenasse-Amat ne se contente pas d’« organiser », sa belle voix de baryton, bien accrochée, témoigne de ses talents lyriques, par exemple elle convient merveilleusement aux airs de Glück (Orphée et Eurydice)… Car notre artiste a débuté ses études musicales à Toulouse, sa ville natale. Baryton, diplômé du Conservatoire Régional de Musique de Bordeaux, il s’est perfectionné dans le cadre des master-classes d’art lyrique de la Fondation Francisco Viñas à Barcelone. Il remporte le 3ème grand prix de comédie musicale du Festival d’Art Lyrique de San Remo (Italie) en 2000. Quelques-uns des hauts lieux de la musique et de l’art lyrique l’ont accueilli : Teatro Alfieri de Turin, Auditorium du Conservatoire du Grand-Théâtre du Liceu de Barcelone, Festival Les Nuits Musicales de Nice, Opéra de Montpellier, Halle aux Grains de Toulouse, Théâtre National Bordeaux Aquitaine, Cité de la Musique de Strasbourg… Figaro des « Noces de Figaro » compte parmi ses rôles de prédilection, ainsi que le vicaire dans « Albert Herring » de Britten, l’horloge comtoise dans « L’Enfant et les Sortilèges » de Ravel ou encore « Le Travail du Peintre » de Poulenc… Il donne encore des cours de chant et interprétation d'airs, duos, quatuors, scènes d'opéras, opérettes, comédies musicales, zarzuelas, à l'atelier d'art lyrique au Centre Culturel toulousain des « Minimes » qui s'adresse aux chanteurs amateurs ou confirmés.
Auteur-compositeur, il vient de réaliser l’album Aria Pirenèus (distribué par le label Agorila) avec des musiques pour quelques-uns des plus beaux poèmes basques, catalans, espagnols, français et occitans, pour mettre en valeur les différentes identités, cultures et langues des montagnes Pyrénées. On a pu en apprécier la vidéo pendant le Festival Musical et Littéraire d’Arnaga dont il est directeur artistique. Rendez-vous est pris pour l’année prochaine avec une thématique en rapport avec les commémorations en 2018 !
Alexandre de La Cerda
 

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