Originaire de Saint-Palais, capitale du pays de Mixe au cœur de la Basse Navarre, l’artiste-peintre Anne Broitman est toujours restée attachée à ses racines basques. C’est au Centre culturel Bastero (Bastero Kulturgunea), édifice avant-gardiste qui tient lieu de maison de la culture de la ville Andoain près de Saint-Sébastien qu’elle a choisi d’exposer ses œuvres.
Après les séries des ponts romains de la Basse-Navarre, des collages, des portraits, des sept péchés capitaux (l'orgueil, l'envie, la gourmandise, l'avarice, la luxure, la colère, la paresse), sa production s’emballe avec les chutes d’Iguazu, dans la forêt tropicale entre Argentine et Brésil. Puis, Anne Broitman poursuit sa quête artistique avec le thème des sourires.
C’est lors d’un voyage en janvier 2013, sur les traces de deux de ses aïeux basques partis « faire fortune en Argentine au XIXème siècle », qu’Anne Broitman avait découvert ces paysages époustouflants.
Impressionnée par la beauté de ce site classé au patrimoine de l’UNESCO, elle a voulu les retranscrire en peinture acrylique à partir de clichés pris sur le vif.
Dans une première série, les paysages expressionnistes - tout en vitesse - suivent le mouvement des cascades qui se fracassent en rafales. Composées d’aplats par touches, les couleurs se chevauchent sur les toiles, évoquant l’écume sur les pierres grises cernée de marron noir.
Dans une seconde série, les paysages deviennent plus abstraits. Telles des vues aériennes, de grands aplats, limités à trois couleurs, figent le mouvement et s’évanouissent en lambeaux suggérant à peine des paysages devenus « dénaturés ».
Présentée par Anne Broitman au Salon d’Automne à Paris, l’une des toiles de la seconde série, fut sélectionnée sous la dénomination d’un nouveau groupe « Convergences ».
Un an et demi après, ses ébullitions créatives se poursuivent à travers les séries des sourires, des toiles déclinées en sculptures, bijoux.
Des bouches au rouge « pop art », ou bien des tâches de couleurs fauvistes, ont été figées en sculptures surréalistes en métal argenté ou doré.
Il fallait pour Anne un objet encore plus précieux, d’où l’idée de signer une bague en or ou argent d’un sourire. Une façon « de m’aider, si besoin était, à ne jamais le perdre. J’ai souhaité garder à l’esprit la valeur et le témoignage qu’apportent un sourire : garder le sourire, c’est garder l’espoir ».
Pour le vernissage, Anne avait disposé du concours musical de Marc Lafaurie avec son « murmurophone ».
Jusqu'au 30 décembre, exposition « les chutes d’Iguazu » et « les sourires » d'Anne Broitman au Centre culturel de Bastero, calle de Ondarreta, 1, 20140 Andoain (Guipuzcoa).
Anne de La Cerda