De nombreuses conférences prépareront l’avènement des carnavals dans notre région. Ainsi, l’Association des Amis de la vieille Navarre fait venir un remarquable spécialiste de la question, Thierry Truffaut, qui traitera des « Carnavals et mascarades dans les Pyrénées samedi 27 janvier à 17 h, salle d’honneur de la mairie de Saint-Jean-Pied-de-Port.
Ce même samedi 27 janvier, mais à Biarritz, c’est l'historien Beñat Zintzo-Garmendia qui traitera à la Médiathèque (à 15h) des rites et symboliques des carnavals Basques, labourdin, mascarade souletine, Ituren, Zubieta, Santesteban, et s'il reste du temps Yabar, Unanua... On retrouvera Beñat Zintzo-Garmendia à Saint-Pée-sur-Nivelle vendredi 2 février à 20h pour relater la Chandeleur et Artzak : rituels carnavalesques en Pays Basque et ailleurs.
Ainsi, à Biarritz, il s’agira de donner des clefs de lecture de ces cinq carnavals puisque la conférence aura lieu la veille de ces trois carnavals, dans cet ordre Santesteban (dimanche) Ituren (lundi) et Zubieta (mardi). Objectif décoder les principaux attributs qui composent ces personnages et les rituels qu'ils font revivre d'année en année. Puisque dans ces carnavals ruraux ruraux "aucun geste ni partie vestimentaire n'est inutile" tout ou quasiment a un moment de l'Histoire du village rempli une fonction utile à la psychologie du village. Certes les Joaldunak d'aujourd'hui ne doivent pas trop ressembler à ceux des siècles passés, mais il y a une très forte présomption qu'ils sont en partie liés à la grande peur des sorcières du XVIème siècle qui auraient sévi dans le village, au point qu'il nous reste un énorme procès de cette psychose devenue au fil des mois le problème du village (procès que je n'ai pas évoqué dans mon gros livre, car bien antérieur à ceux du Labourd et de Zugarramurdi). Or, par exemple, les cloches, quelles que soient leur grosseur, ont toujours eu, entre autres fonctions, le pouvoir si ce n'est réel, à tout le moins propitiatoire, de chasser le diable, les sorcières, le mauvais esprit... De là à voir une origine plus que plausible des Joaldunak, il n'y qu'un petit gué à franchir.
De même, aborder les Joaldunak d'Ituren et de Zubieta, c'est aussi montrer le combat durement mené et acharné par les deux villages. En effet, depuis une erreur vieille d'un demi-siècle, lorsqu’un reporter trop pressé avait répandu un faux nom, il aura fallu la conférence de presse des deux maires devant la presse à l'orée des années 2000 pour faire cesser une grosse bêtise : les personnages des deux villages sont tous des Joaldunak (littéralement ceux qui portent de grosses cloches, les seules qui sonnent) et non pas des Zanpantzarrak. Nom contre lequel le conférencier s’est toujours battu dans ses conférences et avec les touristes basques ou non basques allant regarder ou vivre ces carnavals. Faut-il rappeler que par village, il ne peut y avoir en toute bonne logique, qu'un seul Zanpantzar ou Monsieur Carnaval ? A la limite un couple, mais c'est tout!
Quant à la Mascarade souletine, c’est une forme de carnaval fort complexe tant sa richesse est grande, si ce n'est fabuleuse par la variété des types de personnages, des attributions de chacun d'entre-eux et cette capacité à reproduire durant quasiment une grosse douzaine de dimanche le même rituel à travers toute la Soule. A un époque où les gens n'ont que peu de temps à accorder à la vie associative, bloquer ainsi tant de week-ends pour "un simple rituel" démontre la force et la puissance qui se dégage de ce spectacle de rue qui s'étire sur toute une journée, quel que soit le temps, et l'incroyable motivation de jeunes gens qui par ailleurs ne manquent pas de sollicitation pour s'adonner à d'autres occupations. Si par exemple à Limoux dans l'Aude le carnaval dure plus longtemps, trois mois (au total 24 samedis et dimanches) que la mascarade souletine, c'est assez logique. Là-bas dans le Languedoc, chaque journée de carnaval ne relève que d'une seule association. Les personnages sont maîtres de la ville une fois dans l'année. En Soule les mêmes personnages rejouent "à n'en plus finir" la même histoire sur 12 à 14 week-end !
Simultanément à la conférence en vidéo-projection, les auditeurs pourront profiter de l'exposition consacrée aux costumes de carnaval organisée par l'association Maritzuli.
Concernant la conférence de Saint-Pée-sur-Nivelle, elle sera entrecoupée par un repas sorti du panier. La Chandeleur et Artzak : rituels carnavalesques en Pays Basque et Ailleurs. Cette nouvelle conférence sera consacrée aux rites et mythes autour de la Chandeleur (pourquoi les crêpes) et la « déshibernation » ardemment souhaitée d'Hartza/Artza, l'ours... Chandeleur officiellement fête chrétienne, mais c'est aussi une de ces fêtes au double sens : le christianisme (la fête des chandelles et Marie) et les croyances païennes autour de la Vie et du Renouveau. Dans tous les cas, la Victoire de la Lumière sur les ténèbres si redoutées... Mais aussi nous attarder sur quelques-unes des symboliques d'Hartza/Artza, qui en font l'animal majeur de bien des carnavals Basques...
Simultanément, depuis le 7 janvier, la bibliothèque de Saint-Pée-sur-Nivelle accueille l’exposition photographique et pédagogique de Beñat Zintzo-Garmendia : « Carnavals Basques ». Certes, elle est "un peu jaunie par le temps" mais toujours oh combien d'actualité. Les visites commentées sont assurées par Yannick Odeau, le responsable de la bibliothèque. Ces visites s'accompagnent d'un jeu-questionnaire fort original à destination des scolaires... elle restera à Saint-Pée-sur-Nivelle jusqu'à la fin du mois de février (www.zintzo-garmendia.com).
Biarritz
Le carnaval de Biarritz aura lieu le vendredi 2 et le samedi 3 février, en soirée.
Ustaritz
Le Festival Hartzaro se déroulera du 3 au 13 février. Créé il y a trente ans, ce Festival emblématique d'Ustaritz revisite le carnaval en Pays Basque en associant traditions séculaires et créations artistiques. C'est un évènement incontournable des festivités hivernales qui nous invite à accueillir le printemps. Un festival haut en couleurs.
Pour fêter cette 22e édition, alterneront arts de la rue et spectacles en salle dans un Kiroleta à nouveau réinvesti en salle de spectacle. Au programme, ‘causerie’de Philippe Oyhamburu, stages de danses, animations de rues et créations qui rythment le rite des traditions carnavalesques à Uztaritze, ainsi que de nombreux spectacles de musiques et danses amateurs ou professionnels avec les troupes, Uztaritzeko Txistulariak, Kautere Balet, Zortzi taldea, les spectacles Ez Dok Hiru de la compagnie Tartean, Hatsa de la troupe So. K, Giz’arte de la compagnie Zarena Zarelako, Hartza Iguzki du groupe Izartxo, Oskara de la compagnie Kukai, Mugetatik at !!! du groupe Burrunka et un final en apothéose avec 250 artistes, amateurs et professionnels qui participeront au Zanpantzar le Mardi Gras, tradition sans cesse renouvelée. Cette année encore, plus de 500 artistes amateurs et professionnels, un florilège de créations scéniques et de rues, seront l’expression d’une culture basque puisant sa force dans une riche tradition, ancrée dans le présent et résolument tournée vers l’avenir
Bazas (Gironde)
Bazas accueille depuis 735 ans la célèbre « Fête des Bœufs Gras » au cours de laquelle sont présentés les plus beaux spécimens de la célèbrerace bazadaise. Parés de rubans et de couronnes fleuries, les bœufs défileront, jeudi 8 février, au son des fifres et des tambours dans les rues de la ville, avant d’être jugés par des experts. La journée se termine par un banquet où l’on peut déguster sa fameuse viande persillée (office de tourisme du Bazadais, tél. 05 56 25 25 84 ou www.ville-bazas.fr).
Rédaction