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Patrimoine religieux
Le patrimoine religieux français en danger ?
Le patrimoine religieux français en danger ?

| François-Xavier Esponde 790 mots

Le patrimoine religieux français en danger ?

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Destruction d'une église ©
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1 – l’état du sujet.

Avec près de 100 000 édifices religieux en France, second pays après l’Italie en Europe, on évalue la densité de ces espaces sacrés à une moyenne de 2,5 bâtiments par commune.
A peine 15 000 seraient protégés par les Monuments Historiques et le reste évalué grosso modo, en regrettant un défaut d’exactitude du total pour le pays en son entier.
45 000 seraient de culte catholique, sans compter les abbayes et chapelles désaffectées, 3000 de rite réformé dont 1200 temples, 1800 églises évangéliques, 2200 mosquées, 500 synagogues, 300 temples bouddhistes, et nombre d’abbayes, de prieurés et de monastères qui se distinguent entre eux par les caractères spécifiques des basiliques, des cathédrales, des collégiales issues des branches franciscaines, dominicaines, bénédictines, cisterciennes, prémontrés, augustiniennes...

Selon le Rapport de la Culture, de l’Education et de la Communication produit par le Sénat le 7 juillet 22, avec Max Brisson membre de cette Commission, ce patrimoine serait en danger si ne se faisait dans la presse une évaluation complète du patrimoine, demandée pour 2030 ; le précédant étant daté de 1980, permettant de connaître dans le détail “l’inventaire de cette richesses culturelle mal exploitée.”

Ce patrimoine serait en bon état dans son ensemble mais menacé, dit le rapport, à cause de maires démunis, préoccupés par le coût de toute restauration, sachant qu’une grande partie de ces biens - autour de 40 000 - appartiennent à la collectivité et aux communes.
Se réapproprier ce patrimoine et revaloriser les édifices religieux, dit le rapport, face à la sécularisation générale actuelle en l’état, de la désertification rurale de ces biens sis en ces lieux pour nombre d’entre eux, et le poids budgétaire de leur restauration.”

Le patrimoine du XIXème siècle, le plus contemporain, peu ou prou prisé actuellement, serait le plus menacé, en ses styles néo-gothiques, néo-romans, de qualité discutée par certains.

Il serait recommandé aux élus de recourir aux CAUE, Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement, présents dans presque tout le pays par 92 antennes départementales (à quelques exceptions près) afin protéger le patrimoine religieux le plus menacé.

Il y est fait mention de “la menace des regroupements paroissiaux en cours, de leur fusion religieuse et civile (au sein des intercommunalités), en somme de toute menace sur son entretien à terme et sa protection.”

A ce jour 500 églises seraient déjà fermées, de 2500 à 5000 menacées d’être abandonnées, au risque premier non de changer de propriétaire mais d’être démolies.
Réhabiliter un bien patrimonial religieux demanderait de l’ingénierie dans une commune démunie pour la plupart de ces métiers spécifiques nécessaires à toute restauration.

Un appel à renouer le lien avec les Autorités territoriales les plus proches de la réalité sur le terrain en recherchant un usage nouveau à ce patrimoine religieux pour des missions non cultuelles et exclusives permises depuis 2006 pour les maires.

Devenu un bien commun ou partagé par les habitants de chaque commune, les propositions d’en faire un espace ouvert, extra-cultuel, ouvert aux divers âges et populations communales, les enfants, les aînés, les artistes, le bien des œuvres sociales et humanitaires, le tourisme, ne manqueront d’éveiller l’intérêt des uns et la réticence des autres, tant il est convenu que dans le principe le lieu est sacré et réservé aux cultes et pas très souvent, social et disponible aux visiteurs dans le quotidien, et les pratiques actuelles. Tel étant le paradoxe actuel !

Le Ministre de la Culture en exercice a lancé un appel à la prise en charge de ces espaces patrimoniaux contre toute menace de les détruire faute de mieux les entretenir.
Dans nos régions aquitaines, le patrimoine religieux est encore bien préservé à cette heure.
Qu’en sera-t-il à partir du moment où les habitants renonceront à en user pour le culte ou pour d’autres fonctions ?
Une question ouverte et sans réponse pour l’instant.

2 – Un rapport de Wall Street Journal sur la vente de ce patrimoine européen.

En 2015, une enquête menée par le Wall Street Journal mentionne que 20 églises sont fermées au Royaume Uni chaque année.
200 seraient jugées non fiables au Danemark,
500 églises catholiques seraient fermées en Allemagne depuis dix ans,
Aux Pays-Bas, les deux tiers des 1600 églises catholiques seraient déjà désaffectées,
700 églises protestantes menacées de fermeture sur 4 ans, ou transformées en espace commercial, en salle de sport, de restauration, supermarchés ou discothèques, ou devenues habitations privées d’habitation.

La France suivrait le Danemark dans ce classement par une pratique religieuse régulière à la baisse, l’Italie et l’Irlande du nord faisant exception avec une pratique de 50 % encore observable dans la population.

Un regard extérieur permet ainsi de comparer et d’illustrer la proximité de ce constat de fait porté à ce jour sur l’avenir du patrimoine européen.

Répondre à () :

AURNAGUE Jean-Christophe | 18/01/2023 19:57

Quel horrible désastre sacrilège !!! Une injure aux ancêtres qui ont édifié avec foi ces sanctuaires ! Une injure au peuple chrétien ! et aux amoureux de l’art ! Ceux qui conduisent ces véhicules de destruction, sont ils dépourvus de toute conscience ,pour un profit pécunier ? C’est comme si l’on décidait de faire tomber l’église des basques à Bayonne … Saint André de Bayonne , passera t’elle ce siècle ? a cette destruction massive, annoncée du patrimoine XIX ieme ?? Sonnette d’alarme 🛎🛎🛎

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