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Patrimoine

| Didier Rykner 645 mots

Le patrimoine à l’heure de tous les dangers

L’active communication du ministère de la Culture et des pouvoirs publics ne masque guère les difficultés croissantes éprouvées par les propriétaires privés et même certaines collectivités.

Biarritz et Bayonne, éclaircies à l’horizon patrimonial

Didier Rykner a accepté de confier à nos lecteurs ses préoccupations dans la tribune ci-dessous. 

Il était temps ! On se souvient de la gerbe déposée il y a huit ans, presque en catimini, par quelques défenseurs du patrimoine à l’entrée de l’Hôtel du Palais afin de commémorer le bicentenaire de la naissance de Napoléon III.

Désormais, Biarritz a rejoint l’association « Marque Ville Impériale » lancée en octobre 2011 par la ville de Rueil-Malmaison, en partenariat avec les villes de Compiègne, Fontainebleau et Saint-Cloud, afin de réunir les villes comportant un patrimoine lié à l’Empire. Véritable outil de promotion et de communication, la marque, a pour objectif, au travers de ce réseau, de donner une réelle visibilité historique et touristique aux communes adhérentes permettant de valoriser leur patrimoine lié au Premier et au Second Empire, notamment dans le cadre de leur offre touristique. Le lancement officiel de l’association avait eu lieu à l’occasion du dernier Salon des Maires, lorsque son président-fondateur Patrick Ollier, député-maire de Rueil-Malmaison, avait rappelé aux nouveaux adhérents – Biarritz était représentée par son adjointe à la culture, Jocelyne Castaignède - que « ce réseau donnait aux villes une réelle visibilité touristique et culturelle auprès du grand public et des professionnels du tourisme » (www.ville-imperiale.com).

 Quant à Bayonne, la ville a reçu cet été la visite de Didier Rykner diplômé de l'École du Louvre, journaliste et historien de l'Art, fondateur du magazine en ligne La Tribune de l'Art, dont la lettre reçue par des milliers de lecteurs est l’une des rares à consacrer une importante couverture aux activités des musées régionaux.

Beaucoup d’historiens d'art et de conservateurs y collaborent avec l’objectif de lier leurs activités et leurs études à la protection des objets et des monuments, car si « la France est un des pays les plus riches en œuvres d'art », c’est également « l'un de ceux où le vandalisme sévit le plus. Aujourd'hui encore, des églises sont détruites, des tableaux dénaturés par des restaurations abusives, des sculptures sont envoyées à l'encan. Parfois même, ce sont des institutions censées conserver le patrimoine qui détruisent celui-ci. Nous n'hésiterons pas à dénoncer ces atteintes inadmissibles ».

Précisément, Didier Rykner vient de consacrer une étude très documentée à la remarquable exposition-événement « La paix des Pyrénées » qui a considérablement augmenté la fréquentation du Musée Basque (voyez notre « Piment Vert » en page 7) ainsi que des considérations sur « la collection des ducs de Gramont d’où viennent plusieurs tableaux de l’exposition. Cet ensemble a un statut particulier puisqu’il fut déposé de manière permanente à la ville de Bayonne par la famille. Depuis, il attend d’être enfin présenté en permanence au public. Il semble que des solutions soient désormais envisagées sans que rien de concret ne soit encore annoncé. Avec la fermeture depuis de nombreuses années du Musée Bonnat (l’un des plus importants musées de province), cela faisait un passif un peu lourd pour la ville. Il semble que l’horizon s’éclaircisse. En effet, des travaux du Musée Bonnat sont désormais programmés et celui-ci devrait s’étendre sur l’école voisine. De plus, si beaucoup d’inquiétude pouvait peser sur les conditions de stockage des œuvres, la visite que nous avons pu en faire nous a montré que l’équipe de conservation a réalisé un gros travail pour les mettre à l’abri et les conditionner de façon très satisfaisante. Nous étions prêts d’écrire un article très alarmiste à ce sujet. Il ne semble plus d’actualité, mais nous serons attentif à ce que toutes ces belles promesses ne restent pas lettre morte. Une visite de la ville nous a cependant quelque peu rassurés (même si nous n’avons pas pu tout voir) : les monuments historiques nous semblent bien mis en valeur. Bayonne, avec ou sans musée Bonnat, mérite incontestablement d’être visitée. Avec le musée Bonnat, ce sera encore mieux ».

Didier Rykner

Publié également fin septembre dans la Semaine du Pays Basque

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