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Littérature
Le catholicisme a-t-il de l'avenir en France ?
Le catholicisme a-t-il de l'avenir en France ?

| François-Xavier Esponde 938 mots

Le catholicisme a-t-il de l'avenir en France ?

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Guillaume Cuchet : le catholicisme a-t-il de l'avenir en France ? ©
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1 – Guillaume Cuchet, professeur d’histoire et d’anthropologie européenne à Créteil

Sous ce titre abrupt de rentrée, l’auteur de ce livre l’historien Guillaume Cuchet interroge son public des lecteurs tous horizons. “Le paysage religieux contemporain a changé, et le virus sanitaire traité comme tel a pu exacerber des questions spirituelles confisquées par le vide religieux ambiant.”
Tel pourrait être le profil de l’objet de réflexion d’un livre de rentrée inattendu et lu avec curiosité.

Une fois encore l’Amérique et ses courants religieux les plus divers influencent les croyances outre atlantique pour le cas dans la vieille Europe On évoque chez les générations les plus jeunes les NONES Ni-NI, des sans-culte, sans religion, mais non sans croyance.
Leur adhésion première est d’opposer les religions synonymes de dogmes, d’institutions, de contraintes morales, parfois de violence et de crimes organisés à la spiritualité.
Un choix individuel, personnalisé de la croyance, dicte leur conduite inspirée de multiples horizons, alternatifs, qui aident à bâtir selon son bien vouloir, son bien être et selon sa liberté, la spiritualité de son choix..

Jusqu’au XVIIème siècle, on connaissait en pays latin le quiétisme historique dans son inspiration mystique. Le quiétisme actuel est logé dans des rayons ésotériques où les ouvrages mêlent le mystère, le secret, l’interprétation des cartes, la magie et les prophéties, à la croyance.
Des pratiques plus répandues que l’on pense, dira l’auteur jusque dans les rangs des fidèles les plus ancrés de nos communautés traditionnelles.
Les générations successives ont décroché au fil des décennies des spiritualités classiques, (carmélitaines, jésuite, franciscaine, dominicaine, des œuvres de l’Action catholique...) dans une institution dont le contrôle était assuré par l’interprétation du dogme, comprenez le contenu de la foi.

Désormais le sentiment religieux dominant sur quelque adhésion personnelle à la croyance, la permutation est notable. Le terrain flottant de la base sociologique de ses membres élargit les sources possibles de la spiritualité tous azimuts dans ses origines et les cultures qui la portent.

Bossuet avait dit à son époque, si la religion traditionnelle est capable de l’ordinaire, elle est aussi une métaphysique pour temps d’épreuve, “je vous ferai revenir du bout du monde”, extrait des Elévations sur les mystères !
Le propre de ce “nouveau marché” du religieux, un nouveau clergé de coachs, de médiums, fraient dans ce halo d’horizons possiblement sectaires, dans ce que Herbert Marcuse avait qualifié dans Le régime de santé de la société unidimensionnelle, cette spiritualité de relent quelque peu mercantile.

A la croisée d’une influence contemporaine du virus dévastateur du temps, l’attitude de la mort menaçante ajoute l’incidence psychique de cette crainte aux disponibilités à croire, par défaut ou par adhésion.
La France, le pays de Philippe Ariès, auteur de travaux historiques sur « La mort et son histoire », a trouvé en ce paysage sanitaire opportun, matière à requête de sens et d’interprétation.

Interrogé par l’ébauche de conclusions à son ouvrage de rentrée de septembre, l’historien rapporte à propos du titre du livre : “les croyants, disposent d’un ensemble de ressources personnelles et collectives, intellectuelles et rituelles qu’une espérance suffit à activer.”
Cette espérance comporte une identité de foi non exclusive, des connaissances qui expliquent le sens de notre culture, une vie communautaire de partage, une distance critique vis à vis du monde, un sens altruiste de la vie, une méthode pour savoir hiérarchiser les priorités de l’existence et faire face aux épreuves du temps présent...

2 – La France des décrochages religieux ?

Selon une enquête récente en France, 64 % des jeunes de 16-29 ans se disent sans religion en 2018, mais non sans croyances, 47 % croient en une vie après la mort, 38 % au paradis, 32 % à l’enfer, 33 % à la réincarnation, dans un espace public français où se côtoient de plus en plus les adhésions de la para-science, à savoir l’astrologie, les lignes de la main, la sorcellerie, la voyance, la numérologie, et la cartomancie (sondage Ifop - Femme actuelle 2019).

Aux USA, Linda Mercadante, professeur dans l’Ohio et citée comme figure de proue de ces questions de spirituels non religieux, avait publié en 2014 « Belief without borders », comprenez « Croyances sans frontières », un ouvrage qui a traversé l’Atlantique dans l’autre sens.
L’universitaire distingue dans ce panel contemporain cinq types de profils, les dissidents en rupture avec quelque institution ou en désaccord théologique, les occasionnels, consommateurs de spiritualité libre et passagère, les explorateurs les plus récents les plus nombreux, comparés à des touristes du spirituel en recherche d’élévation spirituelle, les chercheurs en quête d’un domicile spirituel fixe, les migrants enfin qui naviguent d’une tradition vers la nouvelle.

3 – Les alertes de Miviludes.

Le phénomène sectaire est en hausse, indique le dernier Rapport d’activité de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires de 2018-20.
Les saisines concernent le domaine de la santé et du bien-être, l’alimentation, le coaching, la méditation et le yoga, la crise sanitaire ayant nourri à profusion cette attente de solutions alternatives au covid.

Le constat est patent : la médecine complémentaire, les mouvements syncrétiques, la psychothérapie et le développement personnel, les courant évangéliques, la quête de spiritualité orientale de substitution, l’appel à la spiritualité bouddhique, le new age américain,et des courants du catholicisme traditionnel, ont établi l’espace pluriel contemporain des respirations alternatives du temps présent.

Nous ne serions plus en manque de courants spirituels alternatifs, mais en demande de sens et d’harmonie dans ce panel varié, variable et inter changeable du moment. De quoi laisser bouche béante les prophéties nihilistes du temps post spirituel et du vide sidéral que l’on croyait inscrit dans le déroulé de l’histoire des humains, qui pensent autrement la quintessence de leurs méditations devenues anachroniques !

Répondre à () :

MARTIN DESMARETZ de MAILLEBOIS | 17/09/2021 11:39

La question posée n'a pas ici trouvée de réponse. Voilà une dissertation pleine de digressions à la conclusion ni ouverte, ni fermée. ma note serait : ZERO. Il ya des gens qui affirment avec raison qu'il y a bien un avenir à la Catholicité comme l'association "Avenir et Culture" de Monsieur GUTTERMAN qui renvoie par exemple à St-THOMAS d'AQUIN ( https://www.youtube.com/watch?v=sfUKcCDIK5o ) ! Il y a aussi le Père HOROVITZ qui défend bec et ongles la droiture générale de l'Eglise Catholique nonobstant certains papes dont chacun rêve de les voir relégués aux placards de l'Histoire : https://www.youtube.com/channel/UCa1ghg52eqrUyq-gO-MJZuQ ! Ledit père HOROVITZ s'il abandonne la soutane en été, porte le col clergyman, un scapulaire, et veille en permanence à s'afficher aux yeux de tous comme Prêtre Catholique ! Ce qui est sa mission, indépendamment des autres qui simples citoyens ne portent pas forcément ostensiblement des insignes chrétiens... Je rappelle la chose à quelqu'un qui va se reconnaître !

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