Pour cette saison de « velours » fin août début septembre, plus d’une centaine de costumes spécialement cousus d’après le thème de la pamperruque par la compagnie Maritzuli sous l’égide de son créateur Claude Iruretagoyena, aidé du danseur et auteur d’une thèse sur la pamperruque Jon Olazcuaga Garibal, ainsi que de l’équipe d’une dizaine de passionnés et compétents bénévoles, racontent les traditions de la danse du XVIème au XIXème siècle dans le cloître de Bayonne. Cette promenade historique et didactique est ponctuée de panneaux explicatifs en français, gascon et basque.
L’exposition Hiri sartzea - Bayonne, Fêtes et Pamperruques » met ainsi en scène tout un cortège de deux files de silhouettes masculines et féminines chapeautées différemment selon les époques, galonnées de grelots, de fleurs et rubans sur toutes sortes de tissus de brocards chamarrés précieux, et de dentelles. A la tête du défilé des mannequins sculptés, un groupe vêtu en « kaskarots » venus d’Ustaritz introduit ceux de la Pamperruque à différentes périodes depuis l’histoire de sa création au XVIIème siècle.
Propre aux Bayonnais, les danseurs et danseuses de la « la Pamperruque » étaient reliés entre eux par de longs rubans de couleurs vives, ils formaient des ronds et des passes. Cette « farandole » bayonnaise si particulière à la ville se dansait dans les rues au son du tambour ou au son de la flûte, apparue plus tard. Autrefois, elle se pratiquait en l'honneur des hôtes de renom.
Les danseurs de la Pamperruque avaient ainsi accueilli Anne d’Autriche, future reine de France et mère de Louis XIV, lors de son voyage depuis l’Espagne.
« A l’occasion de la naissance du Dauphin, en 1729, toutes les villes firent des réjouissances ... A Bayonne : ‟ Le mardi, toutes les Dames et Demoiselles s’assemblèrent à la Maison de ville, vers les quatre heures, pour entendre un concert d’instruments et de voix, qui ne finit qu’à sept. On compta jusqu’à 160 personnes, Dames et Cavaliers, qui se tenaient par des festons faits avec art. Un siècle plus tard, on célébra à Bayonne la venue du duc d’Orléans en août 1839 en dansant la Pamperruque. "
En septembre 1744, M. de Roll-Montpellier, écuyer, maire de Bayonne de 1738 à 1740 et Chevalier de l’Ordre de Saint-Michel, voulant témoigner de son zèle ardent pour le Roi Louis XV, donna une somptueuse fête. A cette occasion, la Pamperruque fut dansée en son château « à deux lieux de Bayonne ».
Située le long de l’Adour, cette magnifique demeure du début du XVIIIème est habitée depuis par la famille Fouquet. D’origine bayonnaise, les nouveaux propriétaires avaient accueilli en 2001 Claude Iruretagoyena et sa compagnie Maritzuli pour présenter la mythique danse au château à l’occasion d’une réception dans le cadre des activités de l’association VMF (Vieilles maisons françaises),
Peu avant cette manifestation, Claude Iruretagoyena avait reconstituée la chorégraphie de cette danse bayonnaise sous une lumière des flambeaux - après 260 ans d’oubli - lors d’une édition du festival de danse biarrot « Le Temps d’Aimer ».
Ainsi, ressusciter l’art des danses d’antan bayonnaises et basques afin de transmettre ce patrimoine aux nouvelles générations, c’est l’objectif de Claude Iruretagoyena et de Jon Olazcuaga Garibal qui ont organisé cette promenade historique et didactique, ponctuée de panneaux explicatifs en français, gascon et basque.
Dotée aujourd’hui de plus de 900 costumes, la Cie Maritzuli qui bénéficie depuis quelques années de l'aide du ballet Malandain ne mériterait-t-elle pas un bel écrin pour ses magnifiques costumes, un musée qui animerait la Côte basque ?
Jusqu’au 14 septembre, Exposition Hiri sartzea - Bayonne, Fêtes et Pamperruques » de la Cie Maritzuli de 9h à 12h30 et de 14h à 18h. Entrée libre. Présentée en basque, gascon et français, par la compagnie Maritzuli.
Photos Anne et Alexandre de M de La C