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Littérature
Hendaye : Olivier Weber, lauréat du prix Pierre Loti 2023 reçu en mairie
Hendaye : Olivier Weber, lauréat du prix Pierre Loti 2023 reçu en mairie

| Manex Barace 680 mots

Hendaye : Olivier Weber, lauréat du prix Pierre Loti 2023 reçu en mairie

Les membres du jury du prix Pierre Loti, créé par la librairie Ulysse (Hendaye et Paris) ont reçu Olivier Weber en mairie d’Hendaye pour une remise officielle ce lundi. 

Déjà récompensé par le prix Joseph Kessel, le prix Albert Londres, le prix du Livre européen et méditerranéen, le prix Louis Pauwels, le prix des Romancières, le prix Amerigo Vespucci, voici que l’écrivain journaliste baroudeur, ancien correspondant de guerre est distingué cette année pour son ouvrage Au royaume de la lumière, récit de voyage publié chez Plon. 

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Catherine Domain (librairie Ulysse) et Olivier Weber, le lauréat ©
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Olivier Weber rappelle : « C'est autour de l'âge de huit ans que je me suis ouvert au monde en plongeant dans les livres de Goethe, de Cervantès, de Jack London, de Lucien Bodard, de Joseph Kessel, de Romain Gary, d'Ernest Hemingway, de Joseph Conrad, de Curzio Malaparte ou de John Dos Passos. Je viens d'une famille modeste, la littérature m'a toujours motivé pour suivre des études et devenir ce que je suis. Désormais, j'appartiens à cette tribu de passeurs que sont les écrivains, les enseignants, les cinéastes ou les bibliothécaires, des passeurs de culture, de savoirs... Je suis toujours ému lors de mes voyages quand je vois tant de jeunes qui lisent, cela me renvoie à ma propre histoire. La lecture est un passeport pour un monde sans frontières » !

Olivier évoque ses nombreux voyages, notamment comme correspondant de guerre : "Depuis 1945, les victimes des différentes guerres sont pour la plupart des civils. Les militaires font des guerres "propres", ils ne s'affrontent quasiment qu'à distance et c'est toujours la population locale qui trinque. Sur le terrain, on voit des choses affreuses. Il faut trouver des moyens pour supporter toute cette horreur. En général on s'effondre quand on rentre en France et on se blinde pendant qu'on est sur place. Le plus dur c'est de revenir, on n'écrit que 10% de ce qu'on a vu, on garde tout le reste en soi. Moi, je pars toujours avec beaucoup de livres dans ma valise qui pèse du coup et cela donne parfois des moments cocasses avec des douaniers étonnés. Les livres m'aident, ils sont mon échappatoire."

Mais Olivier cherche aussi le positif dans ces situations catastrophiques : "Je trouve aussi beaucoup d'espérance au milieu de ces conflits armés. Je rencontre de multiples survivants qui ont soif de vivre. Je suis notamment émerveillé par la ténacité des femmes qui luttent au quotidien. Le pire c'est que maintenant, par esprit de déduction ou par intuition, je sais qu'une guerre va arriver dans un pays. Et la guerre commence ici aussi, en France, dans la violence des rapports familiaux ou dans les relations de travail... Je dénonce la guerre dans mes romans sans avoir de jugements manichéens. J'essaie toujours de prendre du recul et de capter ces sentiments d'espoir qui surgissent. Je reste optimiste malgré tout".

Deux années de préparation n’ont pas été de trop pour ce voyage au Mustang, petit royaume perdu protégé par les géants himalayens Annapurnas. 

« C’était une vielle promesse. Confronté aux souvenirs des guerres que j’ai couvertes, j’ai voulu me rendre dans une contrée mythique et oubliée, le Mustang. Fermé aux étrangers jusqu’en 1992, ce petit royaume en Himalaya, désormais rattaché au Népal est un « petit Tibet » à la culture protégée et sans la « tutelle » de la Chine. Avec deux amis, dont un aveugle, et trois Mustangais dont un prince du pays, je me suis aventuré au-delà de l’Annapurna dans des vallées perdues, sur des montagnes isolées, dans des hameaux dépeuplés qui tutoient les cieux, dans des monastères en renaissances ou désertés. A chaque pas, le cheminement et le pèlerinage intérieur se révélaient plus importants que le sommet, le vagabondage plus important que la conquête ».

Sur le Toit du monde à la fois ombrageux et accueillant, bâton de marche dans une main et carnet dans l’autre, Olivier Weber confie avoir trouvé ce qu’il recherchait : l’isolement, le recueillement, la méditation, le souffle poétique de la vie sauvage, comme une échappatoire à la vitesse et à la modernité. Qu’il partage volontiers.

« Au royaume de la lumière, un voyage en Himalaya », chez Plon, prix Pierre Loti 2023.

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