L'association culturelle et historique Agora présentera une nouvelle lecture théâtralisée mercredi 16 novembre à 19 heures aux Halles de Gaztelu avec un sujet qui s’annonce savoureux : "La Gastronomie en Littérature".
L'atelier de lecture de l’association a sélectionné des extraits de textes et des poèmes sur la Gastronomie écrits par les plus grands écrivains, lus et accompagnés de sons, de musiques, d'images et de vidéos.
Un délicieux moment gourmand à partager ! Il parait que des surprises attendent le public en fin de spectacle…
Pour suivre les activités, page Facebook de l'association Agora : https://www.facebook.com/agoraculturehistoire
Pour visionner des extraits des spectacles, chaine vidéo YouTube de l'association Agora : https://www.youtube.com/channel/UCG64v4K3YEhO-h-Uo5DpIPw/videos
La gastronomie en littérature
Élaborée, perfectionnée, sublimée par une succession de cuisiniers créatifs, doués et passionnés, la suprématie de la gastronomie française s’est forgée au fil des siècles.
Tout commence avec Guillaume Tirel dit Taillevent (1310-1395), chef des cuisines de Charles V. Avec génie, il révolutionne la cuisine intégrant les légumes, ingrédients et épices rapportés du Nouveau Monde par les navigateurs. Il propose un nouvel art d’accommoder gibiers, volailles et poissons avec des sauces à base de safran, gingembre, poivre ou cannelle.
Son livre fait de lui le premier écrivain « culinaire ».
En 1533, le monde de la cuisine vit une autre révolution à l’occasion du mariage de Catherine de Médicis avec Henri II. Avec elle, débarquent d’Italie la fourchette à deux dents, les assiettes individuelles en faïence et les verres en verre de Murano.
Sous son règne, puis sous celui de Marie de Médicis, épouse d’Henri IV, les festins royaux deviennent raffinés, marque de distinction et d’hégémonie.
La cuisine est alors reconnue comme un art de vivre et François Vatel (1631-1671), maître d’hôtel et cuisinier de génie, est intrinsèquement lié à la naissance de la gastronomie française. Il fut l’organisateur de fastueux festins, jusqu’au jour où, craignant de ne pouvoir satisfaire les 3 000 convives invités en l’honneur de Louis XIV, il se suicide.
Avec le développement de l’imprimerie au XVIe siècle, le monde de la cuisine va encore évoluer avec l’apparition d’une littérature « gourmande » : désormais, il est possible de diffuser à grande échelle recettes et tours de mains.
Cette littérature gourmande se développe, remportant un vif succès. Brillat-Savarin (1755-1826), dans son ouvrage « Physiologie du goût », est le premier à souligner les liens entre gastronomie, physique et chimie.
Alexandre Dumas (1802-1870), grand auteur de la littérature française, mais aussi cuisinier amateur éclairé, consacre les dernières années de sa vie à l’écriture du « Grand Dictionnaire de cuisine », véritable glossaire d’ingrédients contenant plus de 3 000 recettes !
Les écrivains sont parfois de fins gourmets et leur goût pour la bonne bouffe se retrouve dans leurs écrits.
Des mots aux mets, il n'y a qu'un pas ou plutôt une voyelle. Il ne faut donc pas s'étonner que de Rabelais à Dumas, de Colette à Balzac, et bien d'autres, nos écrivains aient souvent célébré la bonne chère.
La nourriture est omniprésente dans l'œuvre de François Rabelais.
Au XIXe, George Sand est une épicurienne qui fait pousser patates douces et ananas, pique-nique avec Balzac, Dumas ou Chopin, cuisine allègrement les mets du terroir dont elle compile les recettes, affirme que «faire des confitures est aussi sérieux qu'écrire un livre ».
Victor Hugo, à l'appétit insatiable, assaisonnait son café au lait d'un filet de vinaigre ou relevait son morceau de brie d'une cuillerée de moutarde. L'écrivain français le plus célèbre avait un appétit d'ogre, mais surtout des goûts culinaires originaux. Victor Hugo n'avait peur de rien ! Pas même de mélanger dans son assiette tous les mets servis à un dîner pour en faire un « gribouillis » !
Dumas père adorait manger et cuisiner. Il essayait d'épater ses convives, parmi lesquels le compositeur Rossini, inventeur du tournedos au foie gras, en préparant les épices rapportées de ses voyages en Orient et en inventant des recettes comme le poulet à la ficelle ou le potage aux queues de crevettes. En 1873, trois ans après sa mort, parut son Grand Dictionnaire de cuisine qui tint une place à part dans son œuvre. C'est en quelque sorte le roman de sa vie où il se montre philosophe, historien et poète.
Romancière, journaliste, Colette parle de nourriture, d'ingrédients et de recettes dans sa vie, ses livres, ses articles dans Marie-Claire ou Le Figaro.
Barthes notait que “chez Flaubert, Proust, Zola, on sait toujours ce que mangent les personnages” et que la description du contenu des assiettes “constitue la marque même du romanesque”.
Nourritures terrestres et intellectuelles sont le sel de la vie si elles se combinent intelligemment. La gastronomie et la littérature entretiennent un vieux compagnonnage. Remarquons que la remise des distinctions littéraires, Goncourt, Renaudot, Femina, Interallié, est associée à des repas ou des cocktails dînatoires.
Quel plaisir de retrouver autour de notre table plusieurs auteurs célèbres illustrant tous les thèmes autour de la cuisine, la Gastronomie, mais aussi la Gourmandise et même la Goinfrerie, et rappelant dans leurs écrits leurs plats préférés !
Victor Hugo, Honoré de Balzac, Alexandre Dumas, Colette et bien d’autres sont aux fourneaux.
À vos estomacs !