La semaine prochaine, à l’occasion des « Rendez-vous aux jardins », La petite Escalère organise une journée d’expositions dans le cadre de l’année « en hommage au collectionneur Paul Haim et à son épouse artiste-peintre Jeannette Leroy, nourris des connaissances botaniques sur les plantes japonaises du pépiniériste Paul Maymou et l’aide du jardinier Gilbert qui ont laissé une empreinte asiatique dans leur jardin enchanté de sculptures ».
Un lieu magique qui entrouvrira ses portes pour présenter leurs deux artistes invités Marie-Ange Guilleminot, plasticienne, et Cyrille Marlin, paysagiste.
A 15h, le paysagiste Cyrille Marlin, chercheur, docteur en géographie de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Spécialité Jardins-Paysages-Territoires) enseigne à l’Ecole d’Architecture et de Paysage de Bordeaux et habite à Bayonne. Après de nombreux séjours au Japon, le spécialiste expliquera à travers des formes singulières de « jardins ».
Un sanctuaire Shinto de campagne, le prototype du jardin de thé, un jardin promenade de l’époque d’Edo, des jardins ordinaires dans les ruelles de Tokyo…
Au Japon où Jeannette Leroy avait exposé ses dessins dans le Vogue japonais, avec son mari Paul Haim, le couple s’était naturellement ouvert à cette esthétique raffinée.
Pendant les époques Muromachi et Momoyama se développa la fameuse cérémonie du thé. Ces jardins de thé étaient issus des temples zen, un « chemin de rosée » de pierres conduisait à des maisons.
Rappelons que le jardin japonais antique essentiellement religieux se structure en plusieurs parties. Tout d'abord la montagne immortelle symbolisée sous la forme d'un ou plusieurs rochers rappelle les rituels du shintoïsme ancien ou du bouddhisme. La perspective, à la différence de l’Occidentale construite sur un point de fuite à l’horizon, repose sur le principe de trois profondeurs avec un premier plan, un plan intermédiaire et un plan lointain où s’interposent des plans d’eau, de mousse, de sable… dans les vides. En dernier, la dissimulation qui permet de dévoiler progressivement le jardin donnant l’illusion de l’espace ce qui n’est pas vraiment nécessaire à la petite Escalère puisque le domaine s’étend sur environ 50 hectares constitués en grande partie de marais et de roseaux, l’eau ayant un rôle purificateur tout comme chez les occidentaux. Egalement, l’asymétrie du jardin japonais souvent en triangle, symbole de la trinité, joue avec les divers plans et éléments lui apporte du mouvement.
Le cadre japonais ainsi campé, la « Petite Escalère » invite l’artiste Marie-Ange Guilleminot à présenter une performance gestuelle.
16h30 : « Sculptures de gestes pour un jardin » –par Marie-Ange Guilleminot.
Autour des notions de « faire » et de « transformation » liées à son propre corps, l’œuvre de Marie-Ange Guilleminot originaire de Saint-Germain-en-Laye, se présente sous forme d'objets ou sculptures d'usage, de films ou de livres d'artiste sous forme de performances.. Présente dans plusieurs musées, à la Biennale de Venise en 1997 où elle a reçu la mention d’honneur pour son installation « Le Salon de transformation ». C’est dans le cadre de la Petite Escalère en lien avec son itinéraire au Japon depuis vingt ans, l’artiste proposera une création textile aux accents japonisants déclinée de son oeuvre l’Oursin réalisée pour le Louvre en 2005.
Une journée à la lumière du Japon à la Petite Escalère à ne pas manquer !
Sur réservation : Inscriptions : tél. 09 51 63 77 56 ou contact@lpe-jardin.org