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Oeuvre de la semaine
Christ en Croix de Léon Bonnat
Christ en Croix de Léon Bonnat
© le Christ par Léon Bonnat. Une huile datée de 1874

| Anne de Miller La Cerda 348 mots

Christ en Croix de Léon Bonnat

Chevalier de la Légion d’Honneur en 1867, grand’croix en 1900, élu membre de l’Institut en 1881, puis nommé Président du Conseil Supérieur des Musées en 1905, Léon Bonnat (1833- 1922) n’a cessé d’accumuler les titres. 

Natif de Bayonne, il vécut une partie de son enfance à Madrid, puis à Paris où il étudia aux Beaux-Arts dans l’atelier de Léon Cogniet. Avec l’aide financière que lui octroya sa ville natale, Bonnat, second prix de Rome grâce à son œuvre de la Résurrection de Lazare, se rendit à Rome où il décida de rester durant trois années consécutives. Précédant sa future série de portraits, ces compositions « italiennes » traitaient presque exclusivement de sujets religieux, tels le Martyre de saint Vincent, saint Vincent de Paul, et le Christ en croix, commande de l’Etat pour l’ornementation de la Cour d’Assises du Palais de Justice de Paris. Présentée au Salon de 1874, à l’époque d’un impressionnisme naissant, ce tableau provoqua un scandale de par son « cruel réalisme » : cette œuvre majeure marqua un tournant qui sera considéré comme naturaliste.
A la limite de la photographie, ce réaliste d’avant-garde utilisa une palette de dominante noire contrastant avec la blancheur ivoire de la chair du corps maigre du Christ dont les mains et pieds ont été cloués sur la croix portant sur une feuille épinglée à la mention abrégée : I.N.R.I., un acronyme de l'expression latine « Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm » généralement traduit par : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs ». La tête cerclée d’une couronne d’épines, son regard est tourné vers la lumière venue du haut. Une scène d’un réalisme poignant à l’opposé de l’école iconographique byzantine qui sublime la douleur (*).

Rappelons que Léon Bonnat, également grand collectionneur, légua à son décès (1922) à la ville de Bayonne qui lui avait octroyé une bourse pour ses études à Rome, un magnifique ensemble d’œuvres d’art comprenant des dessins, des peintures et des sculptures (Michel-Ange, Raphaël, Rembrandt, Ingres..et bronzes de Barye), placées au Musée Bonnat–Helleu qui porte depuis son nom. 

(*) Une différence  théologique évoquée par le philosophe et écrivain Guillaume d’Alançon dans le livre « Frères chrétiens, levez-vous ! » (éd. Artège) à l’occasion d’une entrevue avec le Père Dimitri Smirnov, président de la Commission pour la famille (Patriarcat de Moscou). 

Répondre à () :

de COUX | 10/04/2020 11:32

Ayant t rouvé une gravure de ce Christ signé "Léon BONNAT" dans une propriété que j'ai acquise il y a quelques années à Sauveterre de , je l'ai offerte au Musé BONNAT à BAYONNE. Le tableau de ce Christ se trouve à Paris au Palais de Justice

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