Il serait dommage de se trouver à Bayonne samedi soir sur les 20h, et de ne pas pousser la porte de la cathédrale : 120 musiciens et chanteurs s’y trouveront en rangs serrés devant le chœur. Quand on saura qu’ils se préparent à redonner vie à l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la musique sacrée de tous les temps, il serait franchement coupable de ne pas entrer ! Et quand on aura dit que cette entrée est libre, « pis qu’une faute, ce serait une erreur » !
Le deuxième des « Samedis Musicaux » de l’été accueille en effet l’Orchestre Symphonique du Sud-Ouest au grand complet, deux chœurs mixtes, Aeolia et Ananda, et un quatuor vocal pour ce sommet insurpassable qu’est le Requiem de Mozart. Mais en première partie, le chef d’orchestre et metteur en musique de cette impressionnante phalange, Bernard Salles, professeur du Conservatoire de Pau, proposera l’une de ses compositions, dont la création, quatre ans plus tôt en cette cathédrale, avait subjugué le public : « Les Sept Dernières Paroles du Christ en Croix » pour orchestre symphonique et quatuor vocal. Après Haydn et Franck, entre autres compositeurs, Bernard Salles a voulu illustrer ces paroles sacrées, sûrement les plus émouvantes de l’Evangile, dans un langage mêlant la puissance symphonique au mystère de la mélopée orientale, comme un cri adressé à l’âme autant qu’aux « tripes ».
L’émotion ne devrait pas baisser en intensité avec le Requiem qui suivra, œuvre en partie posthume, que Mozart composa frénétiquement, dans l’urgence d’une vie qui se terminera quelques semaines plus tard. Œuvre mythique autant que chef-d’œuvre absolu, auréolée du mystère de son commanditaire anonyme, elle aussi est le plus bouleversant des cris de ferveur et d’espérance d’un Mozart qui couche sur le papier le jet ultime de son fulgurant génie ! Le Requiem, pour soli, chœur et orchestre, sera donné dans son intégralité, complété après la mort de l’auteur.
Il est prudent d’arriver à l’heure, samedi 8 juillet à 20h, Cathédrale de Bayonne, libre participation.
Pascal Mathieu