Le maire de Cambo, Christian Devèze, a inauguré la plaque qui (en français et en basque) consacre désormais le nom de Rosemonde Gérard attribué à la médiathèque de la ville. L'adjoint à la Culture et président des Amis d'Arnaga, Robert Poulou, le conseiller délégué à la médiathèque, Roger Barbier, la conseillère municipale Bernadette Remeau qui en avait suggéré l'idée, ainsi que la directrice de la médiathèque, Sylvie Dupont, ont participé à l'acte qui s'inscrivait dans le cadre du colloque dédié à la poétesse et femme de Lettres qui fut l'épouse d'Edmond Rostand... et bien plus que sa muse...
Créée il y a un peu plus d'une vingtaine d'années par l'ancien maire Vincent Bru et située en plein cœur de la ville, près de la mairie, la médiathèque constitue désormais un espace de culture, d’information, d’éducation et de loisirs qui propose des livres, des documents audiovisuels, des revues et un équipement informatique.
Elle offre à ses usagers l’accès à plus de 27 600 documents, dont le fonds basque qui rassemble tous les documents en euskera, le fonds local, et les documents associés au Pays Basque par le sujet, ou les auteurs. Cela représente plus de 3 000 documents : livres, périodiques, documents sonores et audio-visuels, en secteur adulte et jeunesse.
La consultation sur place des documents est libre et gratuite.
"Azur au Pays Basque" par Rosemonde Gérard
C'est la saison divine et fraîche
Où l'on croit tout ce qu'on vous dit;
L'air est bleu comme une dépêche,
Le ciel bleu comme un paradis ;
Le saule défend que l'on pleure;
Le soleil dit : « N'allez jamais
Chercher midi à quatorze heures » ;
Les petits arbres des sommets
semblent rangés par des archanges
Sur une table de gazon;
Chaque oranger à dix oranges,
Chaque village à dix maisons ;
Dans l'arbre une voix infinie
Ne va durer que quelques jours;
Les cigales ont du génie; @La rose est la fleur de l'amour ;
Les plus méchants barreaux des grilles
Ont des sourires de jasmin;
L'école des petites filles
Donne sept ans au vieux chemin;
Le ciel tendre n’a pas un voile;
Les peupliers ce soir pourront
Chanter la romance à l’étoile
Qu’ils touchent presque avec leur front;
La lumière n’a pas un masque,
Et la campagne dit: «Vraiment,
Il n’y a que ce Pays Basque
Qui soit si triste et si charmant…»
Demain la fête d’Espelette
Vendra ses raisins andalous;
Si la montagne est violette
C’est que le vent vient d’Itxassou…
Quelle douceur! quelle faiblesse !
Un insecte miraculeux
Prétend qu’à jamais on le laisse
Dormir au fond d’un iris bleu;
L’ortie a rentré tous ses ongles;
Dans l’herbe qui monte aux genoux
On lit Le livre de la Jungle
Au milieu des gueules-de-loup;
La couleuvre, dans les pervenches,
N'est plus qu'un collier endormi;
On se confie aux moindres branches ;
Les animaux sont des amis;
Le soleil aux balcons s'attarde;
Les maisons ne sont plus soudaines
Que des images qu'on regarde,
Car on habite les jardins;
Un chant tremblant comme un mensonge
Passe au loin dans le soir tombant.
Les cœurs s'embarquent sur les songes…
Un manteau reste sur un banc…
Et tous les ciels, toutes les roses,
Prennent, pour mieux nous attendre,
Cet aspect déchirant des choses
Qui de viendra des souvenirs !