Le Musée Bellas Artes a reçu un legs de 110 photographies de 1850 à 2010 de l'exceptionnelle collection européenne privée de photographies du couple Enrique Ordoñez et d’Isabel Falcon. L'occasion pour le musée Bellas Artes d'organiser une exposition « Un nouveau monde à voir «.
Apparu dans les années trente, le mot « photographie » veut dire « dessin avec de la lumière » : il a été créé à partir des mots grecs "phôs" signifiant «lumière» et "graphê" signifiant «dessin ou écriture». L’invention de la photographie combine l’optique à la chimie, pour permettre de copier l'image sur un support photosensible (sensible à la lumière). A l'origine de cette invention, Nicéphore Nièpce captura en 1816, des petites images de camera sur du papier traité au chlorure d’argent, puis son confrère Louis Daguerre améliora le procédé de l’héliographie. A la mort de son confrère, Louis Daguerre découvrit une nouvelle méthode à base de nitrate d’argent. En 1839, le chercheur présenta ses recherches à l'Académie des Sciences qui l'honora.
Passionné de photographie, le couple Ordoñez-Falcon avait débuté il y a 53 ans sa collection comme une histoire d'amour. Aujourd'hui celle-ci est constituée de 2000 images dont la grande majorité des originaux d’époque composant un recueil sur l’histoire de la photographie aux techniques les plus diverses réalisées par les plus grands photographes - Nadar - Man Ray, Cartier-Bresson...
L'objectif est d'exposer ce recueil d'images exceptionnelles dans les plus musées nationaux d’Europe.
Aussi depuis 2007, le musée Bellas Artes de Bilbao en collaboration avec les collectionneurs, avait reçu en dépôt 61 photographies.
Des relations et des échanges qui aboutissent aujourd'hui à une donation de 110 photographies de 1850 à 2010 comprenant un ensemble de clichés – paysages, vues urbaines, portraits, nus, natures mortes, scènes de genre et documentaires, images scientifiques, voyages et monuments, etc. indiquant l’évolution de la photographie au cours du XIXe siècle en phase avec l’évolution du développement technique : sur papier albuminé, gélatinobromure, daguerréotype, etc. – apportant une texture, un grammage, un effet de pointillisme.
Parmi les portraits montrés à l'exposition organisée par le musée figurent des écrivains tels que George Sand en 1864, mise en scène par le réputé Atelier Nadar.
La femme de lettres est coiffée d'une raie au milieu à la mode de l'époque. Une lumière douce atténue les marques du visage de la sexagénaire, qu'orne de chaque côté par des cheveux ondulés rattachés à l'derrière par un chignon. Cependant la tenue vestimentaire à bordures de dentelles noires, bien que recherchée, assombrit le tableau de l'érudite qui s'éteignit douze ans plus tard. Nadar qui avait photographié quelques années auparavant Victor Hugo en barbe blanche, avait dû procéder à de nombreuses retouches et, même engagé un peintre pour en améliorer le visuel de ses nombreux clichés.
"Mes enfants sont dans le ravissement de mes photographies, et ils vous remercient de les avoir faites et ils me remercient de vous les avoir fait faire. Détruisez donc l’affreuse photographie Richebourg – sur l’honneur ! » avait ainsi écrit George Sand à Félix Nadar, 24 mars 1864. Il n’existe plus de photographies de Pierre Ambroise Richebourg.
Des clichés d'une collection qui augurent un nouveau monde et sont témoins d'un passé, comme l'avait écrit George Sand : "le souvenir est le parfum de l'âme".
Jusqu’au 18 février exposition « Un nouveau monde à voir « Collection de photographies d’ Ordonez -Falcon au Museo Bellas Artes de Bilbao Salle 6 à 10. Ouvert du lundi au samedi de 10h à 20h. Dimanche de 10h à 15h. Fermé le mardi. Ouverture extraordinaire : Le mardi 31 octobre, le musée sera ouvert.
Légendes photos :
- Henry Frères L’Âge de la Lune (27 mars 1890),1890 - Papier albuminé 22,5 x 17 cm - Don de la collection Ordóñez-Falcón en 2022
- Nager - George Sand, vers 1864 - Woodburytype sur papier 23,6 x 18,8 cm - Don de la collection Ordóñez-Falcón en 2022