L'Ensemble Orchestral de Biarritz créé et dirigé par Yves Bouillier a répété samedi dernier le succès de son premier concert en « Lever de rideau » qui avait été présenté il y a un an par Frédéric Lodéon, toujours dans une « Gare du Midi » de Biarritz remplie comme jamais !
Cette fois, c’est Christian Morin, dont les matinales sur Radio Classique sont très appréciées des mélomanes, qui a œuvré de maître de cérémonie pour ce nouveau rendez-vous à la Gare du Midi., et se produit en France et en Europe. Le timbre chaleureux de ce musicien qui se partage entre jazz et clarinette et sa bonne humeur quotidienne sur les ondes ont parfaitement « mis en scène » le programme du concert, avec à la clef quelques anecdotes non dénuées d’humour sur les morceaux interprétés, contribuant à la convivialité du concert chère à Yves Bouillier. L’entrée s’est faite en fanfare avec l’étincelante « Entrée des Gladiateurs », marche militaire du compositeur tchèque Fučík, parfaitement en relation avec l’entrée du chef d’orchestre, fringant « jeune premier » en nœud papillon blanc et chaussures à guêtres blanches, dont la tout aussi belle plastique et la gestuelle précise ont autant envoûté un public – majoritairement jeune, ce qui est rare à Biarritz – que le célèbre « Boléro » de Maurice Ravel qui a suivi, malgré la petite « hésitation » d’un cuivre au début… Mais Ravel – dont on commémorera dans quelques jours, la disparition à Paris le 28 décembre 1937 – aurait sans doute passé sur ce très léger accroc, lui qui a toujours apprécié l’enthousiasme de la jeunesse, alors que le tempo imprimé par l’Ensemble Orchestral correspondait merveilleusement à la volonté du maître ziburutar. Les rythmes trépidants de la « Suite de Porgy and Bess » de George Gershwin ont allumé ensuite une série de feux d’artifices, avant que l’orchestre ne conclue sur la « Jazz Suite n°2 » de Dimitri Chostakovitch et sa célèbre valse qui a fait littéralement « tanguer » le public enthousiaste de la Gare du Midi, et le « Danzón n° 2 » d’Arturo Márquez où l’on a apprécié les rythmes festifs mexicains. Le bis réclamé par le public l’a fait valser à nouveau sur Chostakovitch.
Vivement les prochains rendez-vous pour 2018 : le 29 avril à la Gare du Midi, l’Ensemble Orchestral de Biarritz interprètera l’« Adagio pour cordes » de Barber, le second concerto pour piano de Camille Saint-Saëns avec l’épouse d’Yves Bouillier, la pianiste biarrote Damaris Alsunard comme soliste, et la magistrale « Symphonie du Nouveau Monde » de Dvorak.
Enfin, le « Requiem » de Mozart sera donné par l’orchestre à l’automne avec deux des principaux chœurs de la région.
Alexandre de La Cerda