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Musique
Un violon baryton pour le Quatuor
Un violon baryton pour le Quatuor
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| Alexandre de La Cerda 724 mots

Un violon baryton pour le Quatuor

Le Quatuor Arnaga offrira vendredi 23 septembre à 20h30 à Arnaga un concert exceptionnel au cours duquel, Jacques Dupriez, soliste international, présentera son violon baryton et jouera avec l’ensemble régional deux pièces parmi les plus remarquables du répertoire à cordes.

A commencer par le Quintette en sol mineur avec deux altos de Mozart, le compositeur autrichien ayant toujours eu une relation privilégiée avec le quintette à cordes, peut-être parce que l’alto était son instrument « fétiche ». En l’occurrence, les deux altos apportent leur tonalité chaude et grave aux confidences du compositeur et conviennent particulièrement bien quand celles-ci se font dans le ton de la tragédie. Ce quintette en sol mineur constitue ainsi une des œuvres majeures de Mozart en marquant profondément l’auditeur.

Quant au Quintette à deux violoncelles en ut majeur, il ne représente pas seulement le fleuron de la musique de chambre composée par Franz Schubert, mais il est même souvent considéré comme le chef-d’œuvre absolu de toute la musique de chambre. D’autant plus qu’il avait été écrit deux mois avant la mort du compositeur, procurant ainsi une tonalité tragique à l’œuvre une vérité plus crue.

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L’artiste qui se joint au Quatuor Arnaga est un des altistes les plus en vue aujourd’hui. Invité dans le monde entier, l’abondante discographie et une dizaine de créations mondiales annuelles avec le nouveau « Violon-Baryton » de Jacques Dupriez sont toujours accueillies avec le plus grand enthousiasme par le public et les éloges de la presse, en particulier les magazines « Diapason », « Le Monde de la Musique », « Joker » et « Crescendo ». Il est directeur artistique des « Masterclasses & Festival des Instruments et Musiques Rares » au Château de Farnières (Luxembourg) et chargé de cours de musique de chambre au Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles.

C’est l’histoire extraordinaire d’un instrument créé au XVème siècle en pleine apogée des grandes créations de la Renaissance, et tombé dans l’oubli à cause de sa trop grande taille (75 cm) au profit de l’alto plus petit au siècle suivant, en attendant le violon, encore plus petit et aigu au XVIIème... Seul Paganini, qui possédait des bras étonnement longs, put en jouer au XIXème siècle, soit 400 ans plus tard ! Malgré l’inconvénient dû à sa grandeur, Stradivarius au XVIIème le considérait toujours comme la quintessence du « Violino da braccio » : premier violon de l’histoire, aux environs de 1450, à se jouer sous le menton et non plus comme une « viola da gamba » entre les jambes.

Hélas, malgré sa sonorité envoûtante et puissante, sa trop grande taille le rend pratiquement injouable, excepté pour quelques Ripieno (accompagnement secondaire dans l’orchestre), un peu comme les fonds de couleurs des tableaux Italiens et Flamands de la Renaissance.

Cependant, subjugué par sa chaleur et sa puissance qui surpasse l'alto de loin dans la beauté de la tonalité et de la richesse, Stradivarius construisit encore quelques « Medicea d'alto » en 1690 en raison de la commande spéciale réalisée pour l’illustre famille Florentine, et plus particulièrement destinée au Prince Cosme de Médicis.

C’est précisément sur le plus bel exemplaire de Stradivarius que Paganini créa à Londres en 1834 la « Sonata per la Gran’Viola ».

Le Violon-Baryton fut remis à l’honneur avec persévérance par Jacques Dupriez. Notre époque moins conformiste permit de changer la forme classique afin d’obtenir la forme contemporaine du Violon-Baryton : un peu d’ingéniosité, le souci de tenir un équilibre mathématique, esthétique et précis à travers des formes étonnantes et ergonomiques.

Aujourd’hui, le nouveau Violon-Baryton (appellation correspondant à sa tessiture et à sa place dans l’ensemble vocal ou instrumental) est arrivé à sa pleine maturité. Jacques Dupriez fait revivre l’instrument et crée à travers ses propres transcriptions un répertoire classique, lui redonnant enfin une voix oubliée depuis six siècles. Et l’engouement rencontré parmi les compositeurs contemporains est à l’origine d’une vingtaine de créations mondiale pour le Violon-Baryton de Jacques Dupriez.

Quant au Quatuor Arnaga, formé d'enseignants du Conservatoire et membres de l'Orchestre Régional Bayonne Côte Basque, il se produit depuis une douzaine d'années de part et d'autre de la Bidassoa avec le grand répertoire du quatuor à cordes, du XVIIIe siècle à nos jours, en y incluant des compositeurs basques.

Vendredi 23 septembre à 20h30 à Arnaga. Tarif : 15 Euros gratuit étudiants et – 18 ans (réserv)

Alexandre de La Cerda

 

Quatuor Arnaga
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Quatuor Arnaga

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