Un record d'assistance pour l'Université du Temps Libre - côte basque sud à la salle Duconténia de Saint-Jean-de-Luz à l'occasion de la conférence d'Alexandre de La Cerda sur "La déportation des Basques sous la Terreur".
Après une brève présentation du conférencier par le président de l'UTL, Hervé Chalumeau, ainsi que l'annonce de la prochaine conférence de l'UTL mardi 26 novembre à 15h à la Villa Ducontenia (Thierry Juteau sur "Georges Brassens, les Croque-notes racontent"), le directeur de Baskulture et auteur du livre éponyme sur ce sujet (qui vient d'être réédité par Cairn) a développé ce sujet majoritairement méconnu - et parfois à dessein occulté - de notre histoire.
L'occasion également d'évoquer, en dehors de l'aspect tragique et criminel de ce véritable populicide qui avait frappé une bonne partie de la population du Pays Basque de France à l'hiver 1794, particulièrement rigoureux, les libertés particulières ou fors dont jouissaient les provinces basques sous la monarchie, en particulier le Labourd avec son parlement - le "Biltzar", libertés ou "privilèges" qui furent rayés d'un trait de plume dès la "fameuse" nuit du 4 août 1789...
Car, les quelques tentatives d’empiétement du pouvoir royal au cours des siècles n’avaient guère entamé - même sous Louis XIV - les libertés ancestrales des Basques qui avaient su dans l'ensemble préserver une partie de leurs anciens « fors » ou privilèges.
Ainsi, malgré l'Edit d'Union de 1620 par lequel Louis XIII avait annexé à la France les restes du petit royaume pyrénéen apportés par son père, la Basse-Navarre, malmenée par les Intendants royaux, n'avait jamais désarmé et voyait dans cette révolution, considérée comme « étrangère », l'occasion de récupérer son autonomie originelle. De toute antiquité d'ailleurs, figuraient dans les fors de Navarre les deux principes fondamentaux que proclamait la révolution à son avènement : la souveraineté nationale et le vote de l'impôt par les représentants de la nation...
Quant au Labourd, il n'avait pour ainsi dire pas connu de féodalité, malgré quelques fiefs qui constituaient une exception à la règle de ses habitants - agriculteurs, bergers, marins - les maîtres des maisons franches (c'est-à-dire ne dépendant pas d'une autre maison) formant une assemblée capitulaire qui élisait des jurats, et parmi eux, un « maire-abbé » ou « Auzaphez ».
Pour traiter des questions qui intéressaient l'ensemble du pays, ces maires-abbés représentant chacune des trente-cinq paroisses labourdines, à l’exclusion de la noblesse et du clergé ( ! ) se réunissaient au « parquet et auditoire du baillage » à Ustaritz pour constituer le « Biltzar », sorte de parlement provincial. Pour l’anecdote, pendant la souveraineté anglaise, il semble bien que le bailli désigné parlait habituellement le basque.
Le Biltzar tint sa dernière session le 18 novembre 1789. Les minutes font état de la demande à l'Assemblée nationale nouvellement constituée, issue des États généraux, du maintien de la constitution actuelle ou au moins de la création d'un département réunissant les trois provinces basques françaises.
Il est utile de rappeler qu’auparavant déjà, les cahiers de doléances rédigés localement en vue des Etats Généraux faisaient clairement apparaître une volonté de développer - et non supprimer - cette administration « autonomique » traditionnelle.
Méconnaissant les aspirations des Labourdins et passant outre les protestations de leur représentant Garat - « Ma province proteste ! » -, l'assemblée raie leur territoire de la carte et fonde Basques et Béarnais en un même département des Basses Pyrénées, futures Pyrénées Atlantiques.
Alexandre de La Cerda répondit ensuite aux nombreuses questions posées dans la nombreuse assistance, vivement intéressée par ce sujet très rarement évoqué.
Prochaine conférence sur Georges Brassens ce mardi 26 novembre
Ce mardi 26 novembre à 15h à la Villa Ducontenia (12, Avenue Ithurralde à St-Jean-de-Luz), conférence de Thierry Juteau sur "Georges Brassens, les Croque-notes racontent".
Comment le fils d’un maçon sétois et d’une mère d’origine napolitaine a-t-il pu devenir un des plus grands poètes français du 20ème siècle et un des meilleurs connaisseurs de la langue française, dont les chansons ont été et sont encore fredonnées par des générations de français ?
Le groupe de guitaristes Les Croque-notes animera en “live” le récit d’une biographie hors du commun.
Thierry Juteau et ses Croque-Notes se sont passionnés, dès leur jeunesse, pour les œuvres de Georges Brassens, ce poète et compositeur de leur jeunesse. Ils continuent de jouer et chanter ses œuvres.
Entrées : 5 € pour les non abonnés.