Au couvent des Récollets à Saint-Jean-de-Luz, le Syndicat intercommunal de la baie de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, dirigé par le maire Jean-François Irigoyen, propriétaire par bail emphytéotique de 50 ans du couvent des Récollets sur la presqu’île rattachée à la rive gauche de la Nivelle, a entrepris les travaux de réhabilitation et d’extension des bâtisses depuis août 2021.
Un peu d’histoire
Construit au XVIIème siècle, le Couvent des Récollets portait le nom d’une congrégation de Franciscains. Ces derniers avaient été envoyés par le Cardinal Mazarin afin de séparer les habitants des deux ports de Ciboure et de Saint-Jean-de-Luz qui se querellaient sans cesse pour des droits commerciaux portuaires.
Après bien des péripéties, Mgr d'Etchauz plaça la croix au milieu de l'île et le couvent fut inauguré par l'évêque de Bayonne en 1613. D'après des dessins de l'époque, la chapelle (bâtiment principal) fut construite la première, avant le cloître, dont la date 1643 figure sur les fresques de la bibliothèque.
Lors du mariage de Louis XIV avec l’Infante Marie-Thérèse d’Espagne à l’église Saint-Jean-Baptiste en 1660, satisfait de voir son œuvre réalisée, le Cardinal Mazarin offrit une fontaine au couvent des Récollets.
La « Maison des évêques » fut rajoutée au couvent en 1675 par le seigneur d'Urtubie dont la tombe repose dans le couvent. Une chapelle adossée au cloître fut érigée. Un retable signé « Frère Martin, Récollet, 1733 » rappelle l’édifice sacré à l'église Saint Martin à Ahetze .
Ce site devint un lieu de culte et de culture. L'activité culturelle des moines du couvent y fut intense : les pères tenaient des conférences théologiques publiques et des personnalités se retiraient au couvent pour écrire. Leur bibliothèque comptait plus de 1 200 livres disparus et brûlés pendant la Révolution. Le cloître était formé de 18 arcades cintrées qui retombaient sur des piliers carrés.
Inscrit aux monuments historiques par arrêté du 26 février 2013, l’objectif de la réhabilitation du Couvent des Récollets est aujourd’hui d'ouvrir un centre culturel, rappelant un peu les activités d’antan.
L’entrée du site construite avec une armature de bois compose l’extension contemporaine. Située à proximité, l'aile Ouest accueillera le centre de découverte de l’architecture et du patrimoine (CIAP), dans le cadre de la gestion du label « Ville et pays d’Art et d’Histoire ». Un couloir distribue plusieurs salles du XVIIème, et il a été trouvé sous les enduits divers décors et fresques d’époque évoquant Notre-Dame de la Paix qui sont aujourd’hui restaurées et mises à nu.
L’aile Nord dans laquelle on a retrouvé également d’anciennes fresques, située dans l’ancienne chapelle transformée en espace culturel, accueillera expositions et conférences. Au la place du choeur, des gradins ont été posés qui permettront d’organiser des concerts et des spectacles pour 350 personnes maximum.
L’agence Arc & Sites, Architectes du patrimoine en charge du projet pour laquelle 20 corps de métiers ont travaillé, devrait en principe faire émerger l’ancien édifice réhabilité au printemps 2023.