Ce nouveau concert de l’orchestre symphonique d’Euskadi inscrit d’abord à son programme la deuxième symphonie de Beethoven achevée pendant l'été 1802, alors que le compositeur était en cure à Heiligenstadt pour soigner ses troubles auditifs, « tourments » dont ne témoigne guère l'œuvre dédiée à son mécène, le prince Carl von Lichnowsky. Au dire des musicologues, cette symphonie « reste très classique dans son écriture, ce qui contraste avec les symphonies suivantes. Elle comporte cependant des éléments novateurs comme l'apparition d'un scherzo remplaçant le traditionnel menuet mozartien ainsi que la présence d'un contraste dynamique important et la liaison entre les différents mouvements pour en faire un tout ».
On entendra également le Concerto pour violon et orchestre n°2 de Dmitri Chostakovich. D’une facture certes plus « contemporaine », il n’en garde pas moins une certaine fibre romantique, en particulier dans son « andante » ; composé au printemps 1967, Chostakovich l’avait dédié à David Oïstrakh qui le créa le 26 septembre 1967 à Moscou.
Le soliste en sera Dmitri Makhtin, violoniste natif de Saint-Pétersbourg et dernier descendant de l’école de Leopold Auer qui « met la virtuosité au service de la musicalité ». La quarantaine à peine entamée, il est l’invité régulier de nombreux orchestres (philharmonique de Saint-Pétersbourg, philharmonique de Radio France, symphonique de Singapour). Au cours de la saison 2016-17, il s’est produit avec les orchestres philharmoniques de Monte-Carlo et de Marseille, à l’Auditorium du Louvre, au Musée Pouchkine de Moscou, à la Philharmonie de Saint-Pétersbourg, à la salle Tivoli Vredenburg ainsi qu’aux festivals Pietrasanta et à la « Folle Journée » de Nantes.
Et c’est Roberto Treviño qui dirigera l’Orchestre Symphonique d’Euskadi dont il est le nouveau chef depuis octobre dernier. Il a collaboré et dirigé nombre d’orchestres prestigieux dont le New York City Opera, le Boston Symphony Orchestra, les Philharmoniques de Los Angeles, Boston, Saint-Pétersbourg, le Suwon Philharmonic of South Korea.
Quant à l'Orchestre d'Euskadi, créé en 1982 par le ministère de la Culture du Gouvernement Basque, c’est aujourd'hui une formation symphonique de référence dans les nombreux pays où le mènent ses tournées internationales, tant du point de vue qualitatif que quantitatif. Mais l’orchestre bénéficie également d'une forte assise au Pays Basque même, avec 7.000 abonnés et une moyenne de 150.000 spectateurs à l'année : un orchestre de son temps, avec un très haut niveau d'exigence et fermement engagé en faveur de la diffusion de la musique symphonique de toutes les époques, mais avec un intérêt tout spécial pour la création et la diffusion de la musique basque. L'Orchestre d'Euskadi collabore également avec le ballet Malandain de Biarritz : après « Cendrillon » et « La Belle et la Bête », la nouvelle œuvre de Thierry Malandain, « Marie-Antoinette », qui sera donnée à Saint-Sébastien, Pampelune et Bilbao, ainsi qu’à Versailles, bénéficiera, comme les précédentes de la présence de l’orchestre d’Euskadi.
Vendredi 9 mars à 20h30, église Saint-Jean-Baptiste à Saint-Jean-de-Luz, l'Orchestre d'Euskadi avec Dmitri Makhtin, violon, joue Chostakovich et Beethoven (Plein tarif : 32 € - Tarif réduit A : 29 € - Tarif réduit B & enfant : 20 € - Abonnement : catégorie A, réservation Off. de Tourisme tél. 05 59 26 03 16 et Scène Nationale Sud-Aquitaine, tél. 05 59 55 85 05).
Alexandre de La Cerda