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Littérature
Prix des Trois Couronnes : Etienne Rousseau-Plotto récompensé pour son œuvre
Prix des Trois Couronnes : Etienne Rousseau-Plotto récompensé pour son œuvre

| A. de Miller - La Cerda 678 mots

Prix des Trois Couronnes : Etienne Rousseau-Plotto récompensé pour son œuvre

Samedi dernier dans le salon d' Arnaga, le sénateur Max  Brisson remettait le Prix des Trois Couronnes dans la catégorie Littérature à Etienne Rousseau-Plotto. Ce talentueux lauréat pouvait ainsi rajouter une corde à son palmarès, 

Par sa mère, Nathalie Vladimirovna Plotto, née à Sébastopol en 1918, Etienne Rousseau-Plotto était issu d'une famille d’amiraux russes. Suite à la révolution bolchévique, sa famille s’était réfugiée en 1920 en France, pays allié où l'infirmière Nathalie Vladimirovna rencontra le blessé de guerre  François Rousseau, inspecteur à l’INAO qu'elle épousa. Après avoir vécu à Perpignan où naquit Etienne en 1957, les Rousseau s’installèrent à Angoulême puis à Bordeaux où leur fils jeune adolescent poursuivit ses études en khâgne au lycée Camille Jullian et passa sa licence d’histoire (il fut l’élève de Josette Pontet). Ayant obtenu la Maîtrise d’Histoire avec la mention très bien en 1980, Etienne Rousseau-Plotto passa l'année suivante le CAPES. Afin de ne pas quitter le Sud, il choisit d’enseigner en tant que professeur d’Histoire Géographie au Pays Basque. Neveu par alliance du professeur de neuropsychiatrie Michel Bergouignan, frère du créateur de la cave coopérative d’Irouléguy, Etienne suivit à Baigorry trois années de cours de basque. 

Parallèlement à ses études de langue et sa carrière d’historien, il appris à jouer du piano, une passion héritée de sa babouchka. Puis il s'initia à l’orgue aux conservatoires d’Angoulême, de Tours, de Bordeaux et obtint le premier prix d’orgue (à l’unanimité) au conservatoire de Bayonne où il fut nommé titulaire de l’instrument de l’église Saint-André, tout comme l’avait été le compositeur Ermend  Bonnal quelques années auparavant.
Aspirant un moment de sa vie à une vie monacale, il étudia la théologie et obtint une maîtrise avec la mention très bien à l’université d’État de Strasbourg en 1998 ce qui lui permit d'enseigner l’histoire de l’Église au séminaire de Bayonne et à l’Antenne de Théologie des Pays de l’Adour.
Aussi à la suite de ses études préparatoires en khâgne ainsi que ses maîtrises d’histoire et de théologie, deux ouvrages s'étoffant sur 300 pages pour la premier et 150 pages pour le second, Etienne Rousseau-Plotto se découvrit un nouveau talent, celui de l’écriture. 
Aux éditions Séguier, il publia deux livres : Stravinsky à Biarritz en 2001 et Ravel, portraits basques en 2004, qui ont été réédités en 2016 par Atlantica. Parallèlement, il se consacra à la publication d’articles pour la Société des Amis du Musée Basque et des Amis du Musée Bonnat et donna de nombreuses conférences.
Le centenaire de la Grande Guerre fut pour lui l’occasion de rendre hommage au peintre luzien Gabriel Deluc, mort dans les tranchées et dédicataire de la Forlane dans le Tombeau de Couperin de Ravel en 1916. Rappelant ainsi les talents de ce héros décédé trop tôt, il organisa en sa mémoire deux expositions : au Musée de Guéthary en 2016 et à Ducontenia et Saint-Jean-de-Luz en 2017.
A Bayonne depuis 1995, le voisinage rue Jacques Laffite du Musée Bonnat lui permit de devenir l’ami du conservateur Vincent Ducourau, et de découvrir les collections du musée en s'intéressant à l’École de Bayonne, en particulier à Denis Etcheverry, Henri Zo, Marie Garay, mais aussi à René Choquet et Philippe Veyrin. Sur ce dernier, l’infatigable Etienne prépare une étude.
Il y a deux ans, son éditeur Atlantica lui proposa de publier un autre livre. Etienne Rousseau-Plotto choisit d’écrire un roman historique sur Léon Bonnat, dont le titre porte le nom du grand tableau de Puvis de Chavanne : Doux Pays, exposé au Salon de 1882, alors que Léon Bonnat montrait son « Portrait de Puvis de Chavannes », l'occasion pour les deux artistes d’échanger ainsi,  deux toiles tout à fait représentatives de leurs esthétiques.

Ainsi, dans l'écrin poétique de la villa Arnaga où le prix des Trois Couronnes lui a été  attribué, le lauréat féru de musique rappela à l'assemblée que le piano du salon offert par Massenet à la famille d'Edmond Rostand méritait une restauration. Puis il ajouta avec émotion, en souvenir de sa mère bien aimée décédée l'année passée : "la ville de Sébastopol en Crimée où est née ma mère, est un territoire russe !"

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