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Pax Christi à Bayonne : oser la paix en temps de guerre
Pax Christi à Bayonne : oser la paix en temps de guerre

| François-Xavier Esponde / Rédaction 1549 mots

Pax Christi à Bayonne : oser la paix en temps de guerre

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Les participants à la chapelle St-Léon de la cathédrale de Bayonne ©
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Le chœur "Pottoroak" animait la réunion ©
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La rencontre des témoins prévue le 22 novembre en la chapelle Saint-Léon de Bayonne s’est tenue dans la cathédrale comme convenu.
En présence d'Alfonso Zardi, Délégué national de Pax Christi France et de sa collaboratrice Berengère Savelieff, chargée de l’éducation à la paix au sein du mouvement.

Deux témoignages se succèdent, celui d’Alfonso Zardi, Italien d’origine venu à Strasbourg comme membre du Conseil de l’Europe, avec l’intention de “servir l’institution quelque temps, mais ce temps dura quarante ans !”

L’occasion de rappeler le fonctionnement interne de la Communauté européenne et de ses institutions en Alsace, le Parlement Européen, le Tribunal Pénal International, le Conseil de l’Europe qui exerce chacun sa mission et ses fonctions dans cette ville européenne (cette dernière par le droit au service des citoyens des membres du Conseil).

Il n’était sans doute pas dans ses intentions de prolonger comme juriste son séjour alsacien mais la qualité des dossiers qu’il eut à traiter aux franges de la vie sociale européenne le passionnèrent et il en fit l’objet d’un engagement personnel.
Bruxelles, dira-t-il, était l’objectif de ces postulants aux carrières dans l’Europe en croissance, Strasbourg retint sa vie et celle de sa famille !

L’histoire de Pax Christi France est rapportée par ce témoin, et celle de Dortel Claudot comme l’une des chevilles ouvrières des premiers acteurs du Mouvement de la paix entre l’Allemagne et la France dès le temps de la guerre, et la figure de Mgr Théas, proche de celle de madame Dortel Claudot.
Mgr Théas, évêque de Montauban puis de Lourdes-Tarbes, en fut une figure première. Son origine à Barzun en Béarn demeure dans la fidélité des aînés de ce temps et de cette histoire bien de chez nous.

La paix prit des visages multiples au cours de l’histoire des conflits qui n’ont cessé de germer depuis la Grande Guerre.
La guerre et la paix se livrent sans cesse un échange intime et inachevé au coeur de conflits internationaux où se croisent les acteurs de ces deux mondes séparés et conjoints par le destin des solutions nécessaires pour trouver réponse à la récurrence des conflits et des guerres.
Les soldats de la paix endossent l’uniforme, et par bien souvent ceux de la paix associent celui des militaires pour assurer des missions humanitaires et de l’urgence des conflits en cours.
L’actualité ce jour, de la libération prochaine d’otages en Palestine, juifs et non juifs et l’échange avec d’autres otages palestiniens illustre la pression psychologique en l’état du sujet permanent quelles que soient les époques.

Au fil du temps le mouvement Pax Christi développa une réflexion humaniste sur la paix et la justice innovant et nouveau, ouvert par le truchement de Pax Christi international, tout d’abord européen, puis en croissance à l’extérieur du continent.
Le nombre de correspondances du mouvement à l’international allant en se développant, on retrouve désormais au Proche-Orient, en Afrique et sur d’autres continents des familles spirituelles associées à “l’éducation à la paix” telle que voulue et promue par le pape Jean XXIII avec Pacem in Terris, et depuis lors par tous les papes.
Chaque continent arborant sa singulière originalité pour adopter cette philosophie et doctrine en faveur de la paix.

Le pape François encourageant avec force cet engagement la faveur de la paix aujourd’hui en Europe et en Terre Sainte même.
“Le rayonnement de Pax Christi à l’international a ouvert le mouvement aux associations les plus prestigieuses de la communauté des nations de New York à l’Europe, un courant de pensée et de partage qui ira encore toujours se développant au regard du recrutement de ce mouvement aujourd’hui.”

Le travail d’éducation à la paix fut rapporté par la jeune franco-russe Bérengère Savelieff qui ajoute à la vie du mouvement un programme pédagogique nouveau “de dévotion et d’actions” permettant à l’enfant, l’enseignant et l’éducateur d’accompagner cette croissance et cette évolution au fil du temps par l’éducation par la paix. Le contexte du monde chaotique actuel en fait le constat évident, la violence endémique appelle des réponses de l’école, des parents, de la vie associative, culturelle et sportive appropriées aujourd’hui.
Le Chef de l’Etat invitant les cultes à l’Elysée tout récemment les assurait de son soutien pour développer dans les familles spirituelles ce travail d’éducation à la paix auprès des jeunes aujourd’hui en France.

Le groupe Pottoroak, groupe vocal bayonnais ponctuait ce déroulé des témoignages de chants interprétés en cette chapelle ce jour de la Sainte-Cécile, patronne des musiciens. Une participation originale de leur part à “cet effort de paix aujourd’hui par tous les volets de l’éducation possible de la population.”

D'autres témoignages suivirent.

Déborah  Loupien Suares présidente du consistoire israélite de la Côte basque, élue en charge des cultes à Bayonne apporta une contribution originale.
La paix et l’espoir d’un retour à la paix pour Israël et la communauté internationale privée de cette échange avec la Terre Sainte par ce conflit actuel que chacun espère le plus bref possible.
Le thème de l’éducation à la paix interrogea la témoin de ce jour. “ Elle rapporta que dans le judaisme il existe aussi ce rapport à l’éducation des jeunes par la paix si présente dans la bible juive depuis son origine, placée sous le patronage de shalom signe de paix et de fraternité entre les hommes.”

Alexandre de la Cerda intervint au nom de l’orthodoxie et des chrétiens d’Orient touchés par le conflit palestino-juif dans Gaza et au-delà des Lieux-Saints privés désormais de relations avec l’étranger, mais également au nom des fidèles de l'Eglise Orthodoxe Ukrainienne, de loin majoritaires mais abominablement persécutés par les autorités de leur propre pays. Evoquant d'abord l'empereur Charles d'Autriche dont l'offre de paix en 1916 - qui aurait pu éviter à la France et à toute l'Europe, Russie comprise, les "boucheries" ayant emporté des millions de vies - s'était heurtée au refus de Clemenceau désireux de voir l'Empire d'Autriche-Hongrie s'écrouler afin de réserver la Tchécoslovaquie à son ami Edvard Beneš, "logé" à la même enseigne que le dirigeant français, l'historien mentionna ensuite l'occasion perdue des pourparlers de paix russo-ukrainiens dont la signature, intervenue dans les premiers mois du conflit, aurait pu également éviter des centaines de milliers de victimes : mais cette tentative de règlement pacifique se heurta hélas au refus de la "partie prenante" américaine... En désespoir de cause, il nous reste l'arme de la prière, conclut A. de La Cerda.     

Faisant allusion à sa propre évolution au fil de son expérience d'élu bayonnais, l'adjoint à la culture Yves Ugalde évoqua pour sa part un sujet sensible, celui de la culture aujourd’hui accessible à toutes les populations d’une ville, quelles que soient leurs origines, leurs provenances et leurs religions.
En somme, un rapport direct illustrant la légitimité du civil et du spirituel appelés à se rencontrer, croiser leurs projets et échanger entre eux sur le sens de la culture aujourd’hui pour tous.

Guillaume Bidet, parent et responsable scout, témoigna sur le scoutisme “école d’éducation du jeune enfant qui apprend et découvre les aléas de la vie et les règles communes du vivre ensemble dès la prime enfance".

Par un message écrit, l’abbé de Mesmay - en charge du réseau des pèlerinages et voyages culturels du diocèse - assura de la solidarité des directeurs de pèlerinages confirmée depuis la Jordanie “de soutenir les communautés chrétiennes de Terre Sainte privées désormais de la présence étrangère sur le sol palestinien par la guerre.”

Il est un fait légitime désormais qu'oser la paix au coeur du conflit présent ouvre l’horizon des chemins de rencontres à proposer pour tous les âges de la vie et des familles spirituelles et religieuses affectées par la guerre.
Un groupe scolaire du Lycée Le Guichot avait fait un déplacement à midi avec leur professeur pour témoigner de leur intérêt pour le sujet.
La Paix dans un espace scolaire et éducatif creuset de toutes les sensibilités et difficultés de l’heure est un défi majeur du temps présent du sujet ouvert à toutes les expressions de rencontres pour éviter des actes radicaux toujours possibles dans un monde prompt à la violence.

Aucune institution civile ni religieuse n’en serait épargnée ou préservée par nature ni par elle même.
La délégation nationale de Pax Christi nourrit des projets ambitieux sur le sujet.
Une génération nouvelle de volontaires actifs, formés aux conduites psychologiques des groupes, et des particularités des populations sur le sol national laisse prévoir des projets qui prenant forme invitent à revisiter le mouvement, en cours de renaissance !

Le cardinal Gouyon, ancien évêque de Bayonne puis cardinal archevêque de Rennes retiré à Bordeaux, demanda par téléphone un jour : “Bayonne, qu’est devenu aujourd’hui ce mouvement si fervent dans mon ancien diocèse “?
Nous ne fûmes pas en mesure de lui répondre assurément de son histoire, elle ressurgit sans cesse, dit Alfonso Zardi, dans le paysage national français et international comme “une énergie spirituelle vitale du vivre ensemble” où croyants, incroyants, néo-croyants, en recherche d'un sens de vie se rencontrent sans commune origine ni éducation initiale, du patriote au militant écologique et social, de l’intermittent de la vie religieuse à l’abstinent, ce faisceau de rencontres est un mystère auquel il faut croire pour donner à la vie sociale d’aujourd’hui un regard positif et prometteur !

*Les témoignages enregistrés par Mikel Faurie de Radio Lapurdi et des services de la communication diocésaine sont à disposition de cette antenne à Bayonne

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