A Pau, devant une assistance choisie du Cercle Anglais présidée par Me Pierre Dissez, j'eus le plaisir d'évoquer au cours de ma conférence les liens millénaires unissant le Pays Basque et les Îles Britanniques... et de retrouver dans la belle villa Lawrance la merveilleuse collection de peintures, gravures et caricatures que j'appréciais déjà (il y a près d'un demi-siècle !) au "Gassion", lorsque - jeune membre du Cercle - j'y venais prendre mon petit-déjeuner, accompagné de la lecture de la presse quotidienne...
Plaisir doublé d'une signature de quelques-uns de mes ouvrages, suivie d'un très sympathique déjeuner avec mon collègue le Consul Général d'Espagne à Pau, Alberto Carnero Fernández, les membres du Cercle, dont le fils du réputé et regretté universitaire Pierre Tucoo-Chala, historien de mon ancêtre Gaston Febus, le directeur des Archives départementales Jacques Pons, ainsi que plusieurs dirigeants de l'Académie de Béarn qui partage ces locaux avec le Cercle Anglais : le vice-président, Marc Ollivier - "ancienne" connaissance à la mairie de Biarritz - et le secrétaire-général, Etienne Lassailly !
Et parmi les jeunes auditeurs, j'eus le bonheur de retrouver mon lauréat de l'année dernière du Prix littéraire des Trois Couronnes, le poète et professeur de musique Bastien Brestat, également primé aux Jeux Floraux, qui prépare actuellement l'édition de son premier recueil poétique !
Depuis Jaun Zuria, ce seigneur blanc à la tignasse rousse qui devait avoir débarqué des îles britanniques en ce neuvième siècle pour mener à la victoire les Biscaïens qui refusaient de payer à leurs puissants voisins asturiens et léonais le tribut qui leur était imposé... jusqu'à Victoria, son fils Edouard VII et l'actuel souverain Charles III - lorsqu'il était encore Prince de Galles - en passant par Richard Cœur de Lion qui soumit la rébellion bayonnaise au moyen-âge, les liens millénaires entre Îles Britanniques et Pays Basque sont nombreux, et remontent sans doute bien au-delà...
Et il nous reste, avec la cathédrale de Bayonne et d'autres édifices gothiques du pays, certains détails architecturaux de l'église Saint Martin de Biarritz, conformes au « style anglais » des églises de Saint Martin de Hinx et de Port-de-Lannes.
Sur les rives proches de l'Adour, la bastide de Hastingues est due à l'initiative du sénéchal John of Hastings.
Et pour sa part, Biarritz garda longtemps sur le promontoire de l'Atalaye le vieux fort dressé par les Anglais au XIVe siècle. Les ébranlements de la falaise sapèrent ses fondations et la dernière guerre en finit avec ses ultimes vestiges.
Au XIXe siècle, on retrouva dans les archives de la Tour de Londres le véritable sceau de Biarritz apposé à un acte de 1351, et les privilèges conférés à la ville en 1270 par Henri III et Edouard Ier...
Et plus tard, la recherche d'un climat doux et tempéré en hiver, un certain attrait pour la nature « sauvage » chanté par les romantiques, d'Alfred de Vigny à Victor Hugo, et la renommée des eaux thermales pyrénéennes jointe à la vogue grandissante des bains de mer, attirèrent dans notre région les touristes britanniques qui fuyaient le manteau d'usines aux fumantes cheminées dont la révolution industrielle avait recouvert l'Angleterre...