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Exposition
Pasajes : mémoires de Jorge Oteiza au musée Victor Hugo
Pasajes : mémoires de Jorge Oteiza au musée Victor Hugo
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| Anne de Miller-La Cerda 576 mots

Pasajes : mémoires de Jorge Oteiza au musée Victor Hugo

Les « Dessins, gravures et paroles » inédits réalisés pendant la période 1985 - 2000 par le poète-sculpteur  Jorge Oteiza (1908- 2003) dialoguent en écho à la lumière des souvenirs de Victor Hugo (1802-1885) au musée de Pasajes qui porte son nom.

Ce sont 70 dessins, estampes et poèmes visuels, 12 sculptures de petit format, des photos et diverses documentations sur Oteiza qui composent cet éventail artistique.

Rappelons que lors de la IVème Biennale de São Paulo en 1957, celui-ci avait reçu un prix international de sculpture qui englobait des esquisses et des écrits préfigurant la conception de l’œuvre finale. La poésie et le mot tiennent une place prédominante dans le cheminement de la pensée d’Oteiza.

Une poésie créatrice et populaire à l’image en son temps et de celle de  Victor Hugo qui se grava à jamais dans l’histoire de Pasajes dont l’une des rues porte le nom en souvenir de ses diverses visites au port guipuzcoan. Tout d’abord en 1811, encore enfant, le petit Victor devait rejoindre son père, Léopold-Joseph Hugo, général de l’armée de Napoléon en garnison à Madrid. Ce dernier avait participé à la Guerre de l’Indépendance Espagnole. Avec sa mère, le petit garçon resta un mois à Bayonne tout en se rendant à Pasajes.

Adulte, Victor Hugo retourna en 1843 au Pays Basque afin de se remettre de « l’échec » de sa pièce « Les Burgraves ». Dans son journal de voyage publié après sa mort sous le titre « En voyage, Alpes et Pyrénées » (1890), Victor Hugo s’aventura dans les étroites rues où les maisons blanches portent des linges aux fenêtres. Il y décrit la demeure du XVIIème siècle, un ancien « palais » où il habita dans le vieux quartier San Juan : « C ́est là une maison comme on n ́en voit nulle part. Au moment où vous vous croyez dans une masure, une sculpture, une fresque, un ornement inutile et exquis vous avertit que vous êtes dans un palais; vous vous extasiez sur ce détail qui est un luxe et luxe et une grâce, le cri rauque d ́un verrou vous fait songer que vous habitez une prison; vous allez à la fenêtre, voici le balcon, voici le lac, vous êtes dans un chalet de Zug ou de LucerneIci la poussière n ́est que de la vétusté. La poussière d ́hier est odieuse ; la cendre de trois siècles est vénérable. Que vous dirai- je enfin ? dans ce pays de pêcheurs et de chasseurs »…

Ainsi à la lumière de Victor Hugo, l’ancien petit palais semble renaître autour de l’œuvre contemporaine du sculpteur poète Oteiza. Un livre "très travaillé" dans la continuité de cette exposition est en préparation.

Transformée en musée au premier étage, l’ancienne demeure est gérée aujourd’hui par le Département de Tourisme de l'Agence de Développement Régional Oarsoaldea. A son rez-de-chaussée se trouve l’office de Tourisme, ; au premier étage, l’exposition « Dessins, gravures et paroles » d’Oteiza qui est prolongée jusqu'au 13 octobre en raison de son succès. Entrée gratuite . Ouvert du mercredi au samedi (18h30-20h30). Dimanches et jours fériés (11h30-13h30) Lundi et mardi fermés. Tel.: (00 34) 943 341 556
Rappelons à cette occasion le 50ème anniversaire des apôtres de Jorge Oteiza sur la façade du sanctuaire de Notre Dame d'Arantzazu, patronne de Gipuzkoa (1950-1969). Le centre Gandiaga et le musée Oteiza exposent jusqu'au 27 octobre une sélection de 300 œuvres montrant l'évolution du projet à différentes étapes et le processus complexe des œuvres du sculpteur originaire petit port d’Orio, entre Saint-Sébastien et Zarauz.

 

 

 

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ADLMDDM | 27/09/2019 14:21

Très intéressante exposition que je vais tenter d'aller étudier. Cependant, j'aimerais bien voir si c'est de toute l’œuvre de Victor Hugo qu'il est question ou seulement de quelques exemplaires ? Il est exact que LES BURGRAVES ne m'ont pas non plus marqués en mémoire au contraire de presque toutes les autres oeuvres de V.H. dont je possède les œuvres absolument complètes. Dans le temps nous avions ce privilège d'avoir à étudier les œuvres complètes de nombreux auteurs essentiels alors que les pseudos "bacheliers" depuis quelques décennies n'ont même souvent pas lus un seul livre entier ! Une telle exposition pourrait peut-être en pousser quelques uns à continuer d'étudier pour remplir leurs cases vides...

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