En partenariat avec la Philharmonie de Paris, le CIAP Les Récollets reçoit l'exposition itinérante dédiée à l’œuvre du Boléro de Ravel invitant le public à découvrir des documents, des archives ainsi que des expériences audiovisuelles et musicales.
Rappelons que le 22 novembre 1928, le compositeur Maurice Ravel frappait de stupeur le public de l’Opéra de Paris. Avec une économie extrême de moyens, un ostinato rythmique, deux motifs mélodiques, un crescendo orchestral et une modulation inattendue, il avait créé un chef-d’œuvre universel : le Boléro.
À l’image des dix-huit entrées du thème de cette composition devenue un classique, ce catalogue accompagnant l’exposition présentée au Musée de la musique – Philharmonie de Paris et dirigé par Lucie Kayas, rassemble dix-huit contributions de spécialistes. Musicien, danseuse, compositeur, musicologue, mais aussi psychanalyste, journaliste de cinéma ou écrivain éclairent les différentes facettes de la création de Maurice Ravel et brossent un portrait pluriel de l’artiste.
Enrichi d’une iconographie variée – photographies et objets issus de la maison-musée de Ravel à Montfort l’Amaury - "une maison cosy, charmeuse, emplie de meubles académiques, mignardises, porcelaines, beaucoup plus l’univers de l’auteur de Ma mère L’Oye que de celui du violent Boléro", commente Jacqueline Thuilleux dans "Concert Classic" - partitions, dessins et manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale de France, ou encore extraits de films et de ballets –, ce livre constitue un indispensable de la bibliographie ravélienne.
Ravel/Boléro, sous la direction de Lucie Kayas, Editions de La Martinière, en coédition avec les Editions de la Philharmonie, 224 pages / 32,50 €
Le Boléro incarne presque toutes les caractéristiques de la production et de la personnalité de Ravel. Sous la forme d’une exposition dédiée à l’étude rayonnante de cette œuvre, la Philharmonie de Paris célèbre le 150e anniversaire de la naissance du compositeur et livre un portrait de l’artiste en forme de kaléidoscope. Le parcours propose une expérience audiovisuelle saisissante, en même temps qu’il réunit des objets patrimoniaux issus des collections françaises les plus prestigieuses, notamment de la maison-musée Ravel à Montfort-l’Amaury, où fut composé le Boléro.
Hymne à la danse
Monument de l’histoire de la musique, le Boléro est une composition paradoxale, tant pour Ravel que pour le public. « Mon chef-d’œuvre ? Le Boléro, bien sûr ! Malheureusement, il est vide de musique », écrivait le musicien en 1928. Cette remarque à la fois provocante et espiègle masque un coup de génie : avec une économie extrême de moyens, un ostinato rythmique, deux motifs mélodiques, un crescendo orchestral et une modulation inattendue, Ravel crée un chef-d’œuvre universel, fruit d’une réflexion musicale radicale.
Commande de la danseuse et chorégraphe Ida Rubinstein, le Boléro est d’abord pensé pour la danse. Son rythme hypnotique évoquant les castagnettes saisit l’auditeur dès les premières secondes pour ne plus le lâcher. Maquettes de décors et dessins de costumes font revivre différentes productions du Boléro tout en évoquant d’autres partitions chorégraphiques de Ravel : Pavane pour une infante défunte, Daphnis et Chloé, La Valse.
Musique en images
Le visiteur éprouve dès la première salle l’expérience physique de ce crescendo orchestral envoûtant, grâce à un dispositif cinématographique unique dédié à l’interprétation du Boléro par l’Orchestre de Paris et son directeur musical Klaus Mäkelä. Plus loin, les multiples réinterprétations musicales et chorégraphiques de l’œuvre – dont celles de Maurice Béjart, d’Aurél Milloss ou de Thierry Malandain – se déploient en une partition audiovisuelle qui montre que, depuis 1928, le Boléro n’a cessé de fasciner les interprètes.
L'Espagne revisitée
Le Boléro – d’abord intitulé Fandango – s’inscrit dans toute une lignée d’œuvres ravéliennes inspirées par l’Espagne, de la Habanera de sa jeunesse à sa toute dernière pièce, Don Quichotte à Dulcinée, en passant par l’opéra L’Heure espagnole. Né à Ciboure, Ravel hérite de sa mère le goût de la musique espagnole et s’empare d’un imaginaire fait de sensualité et de rêve qu’il partage avec ses contemporains musiciens. Plusieurs œuvres d’art, comme Lola de Valence de Manet, apportent un écho pictural à ce goût pour une Espagne haute en couleur.
Une mécanique de précision
À la manière d’un enfant, Ravel se passionne pour toutes sortes de mécanismes, comme ceux des jouets et casse-têtes qui peuplent sa maison du Belvédère à Montfort-l’Amaury. Dans une lettre de 1928, le compositeur parle du Boléro comme d’une « machine ». Fils d’un ingénieur-inventeur, soucieux du moindre détail d’écriture et d’orchestration, Ravel excelle dans la production d’œuvres ciselées au mécanisme à la fois implacable et subtil, comme le Boléro. Il partage cette fascination avec de nombreux artistes de son temps, comme František Kupka ou Fernand Léger.
Jusqu'au 31 août Exposition itinérante "Le Boléro de Ravel" à la chapelle du CIAP Les Récollets et Belvédère - Errekoletoak -
2 quai François Turnaco - 64500 CIBOURE - Jusqu'au 31 juin Ouvert du mardi au vendredi 14h - 18h et Samedi de 10h à 13h - A partir du 1 juillet jusqu'au 31 août ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Grâce à un plan-dépliant, les jeunes peuvent se repérer dans l’exposition / Audioguide et plan gratuits avec le billet d’entrée de l’exposition