En partenariat avec le Secours-Caritas France et la ville de Bayonne, le DIDAM, lieu d’expositions temporaires sur la rive droite de Bayonne, accueille jusqu'au 26 février une sélection de photographies consacrée aux « Oubliés de nos campagnes ».
Cinq photographes - Lionel Charrier, Alain Keler, Pierre Hybre, Olivier Jobard et Ulrich Lebeuf de l’agence MYOP ont souhaité travailler en relation avec le Secours Catholique sur le thème « les oubliés de nos campagnes » mettant en lumière ceux qui évoluent dans la précarité du milieu rural afin de changer notre regard sur ces situations.
Mais encore faut-t-il en connaître les causes dues à une mauvaise gestion politique : alors que le nombre de défaillances d’entreprises, tous secteurs confondus, a baissé de 8,3 % en un an, « l’agriculture reste à l’écart », souligne le bilan 2016 des défaillances et sauvegardes d’entreprises en France, diffusé le 31 janvier par le groupe Altarès. Dans le domaine de l’agriculture, ces défaillances ont même augmenté de « 4 % globalement, et de 8 % sur les seules activités de l’élevage, dont + 30 % sur l’activité vaches laitières et + 83 % sur l’élevage de porcins ». La Bretagne apparaît comme la région la plus touchée, avec une hausse de 122,2 % du nombre d’exploitations d’élevage en défaillance (100 en 2016 contre 45 en 2015).
Des problèmes qui sont dus en grande partie aux sanctions contre la Russie : fin juillet 2014, les Etats-Unis et l'Union européenne (à sa remorque), trouvant insuffisantes leurs sanctions contre les personnes physiques et morales russes adoptées sur fond de crise ukrainienne, avaient introduit des mesures restrictives contre des secteurs entiers de l'économie russe.
En août 2014, la Russie a riposté en frappant d'embargo plusieurs denrées alimentaires, notamment les produits laitiers, la viande et les fruits et légumes en provenance de l'UE, du Canada, de l'Australie et de la Norvège. En juin 2015, l'embargo alimentaire russe a été prolongé suite à la prorogation de ses sanctions par l'UE.
Or, d'après les statistiques, 600 fermiers français se suicident par an, les sanctions russes ayant aggravé une situation économique déjà précaire. Malgré son ampleur (le taux moyen de suicide chez les agriculteurs dépasse de 20% celui de la France entière), ce problème n'a pas été pris en considération pour répondre aux difficultés rencontrées par ce groupe socio-professionnel. L’année dernière, des manifestations plus générales se sont déroulées à travers le pays, avec des tracteurs bloquant les routes pour protester contre la baisse des prix et les sanctions antirusses qui poussent de nombreux agriculteurs à faire face à des difficultés économiques accrues. Et ne parlons pas de la dramatique crise du lait... Il ne manque même pas, dans notre région, une recrudescence de la grippe aviaire qui précipitera encore maints agriculteurs « sur la paille » !
L’exposition présentée au DIDAM permet de rappeler qu'il existe des « Oubliés de nos campagnes » qui ont droit de gagner honorablement leur vie sans être assistés.
Jusqu'au 26 février- Entrée libre du mardi au dimanche de 13h à 19h au DIDAM, 6 Quai de Lesseps à Bayonne.
A & A LC