Il y a une quinzaine de jours, le Musée national du château de Pau acquérait le tableau "Le cheval d'Henri IV arrive à Pau" signé du peintre néo-classique François Gérard (1770-1837).
En 1594, Henri IV avait acquis ce cheval venu d'Italie, il était destiné à sa grande écurie. Cette belle étude équine tout en mouvement, datée de 1816, augmentera ainsi la superbe collection du château de Pau.
Originaire de Rome où il était né en 1770 d'une mère italienne, François Gérard passa les premières années de sa vie dans la "ville éternelle" où son père occupait la fonction d'intendant auprès du Cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis. Puis, de retour avec sa famille en France, il devint l'élève d'Augustin Pajou, de Nicolas Guy Brenet et du grand maître Jacques-Louis David. A son tour, il sera considéré comme l'un des peintres français incontournable du Ier Empire, puis de la Restauration sous Louis XVIII et Charles X.
Jeune élève, il fréquenta les artistes de sa génération les plus en vogue, parmi lesquels Antoine-Jean Gros, Anne-Louis Girodet qui obtint le premier prix de Rome en 1789 alors que lui sera second. A cette époque, il perdit son père, puis sa mère quelques années plus tard. Après la révolution, sans commandes, François Gérard dut subvenir à l'éducation de ses deux frères et de sa tante italienne. Son maître David l'aida en lui procurant un atelier et des commandes.
François Gérard se tourna alors vers les portraits, puis les tableaux historiques telle la bataille d'Austerlitz (1810) qui lui permirent de faire une brillante carrière de peintre officiel. En 1803, il sera décoré de la Légion d'Honneur. L'empereur lui commanda plusieurs portraits de famille, dont celui en 1812 de Marie-Louise, impératrice des Français, ainsi que le roi de Rome. Sous la Restauration, le portrait de Louis XVIII au Salon de 1814 lui vaudra de recevoir le titre de baron.
En 1816, la maison du roi lui commanda l’une de ses plus célèbres compositions, "l’Entrée d' Henri IV à Paris le 22 mars 1594" (musée national des châteaux de Versailles et de Trianon), qui lui vaudra de nombreux succès. Sur cette toile, le Cheval d'Henri IV d'après l'étude a été reproduite.
Légende : François Gérard- Etude le cheval bai d'Henri IV - Huile - ( 80,8 x 64,6 cm) 1816 -copyright Aber
En parallèle au Musée des Beaux Arts de Pau :
Une nouvelle lecture, " Révolution(s) jusqu’au 17 mars 2024 au Musée de Pau, retrace un nouveau parcours à travers les salles, sortant des toiles des réserves, comme « L’homme à l’œillet » de René Morère, datant de 1926.
C’est l’occasion pour le musée de montrer sa richesse, de valoriser ses 6 000 objets, et de proposer une nouvelle vision des œuvres . fruit de la réflexion de l’équipe du musée.
Cette plongée dans le passé débute avec les primitifs espagnols, des anonymes qui s’effaçaient devant la grandeur de leurs sujets religieux « idéalisés ». Sur un autre mur, le visiteur suit l’avancée de la science avec « La cathédrale d’Anvers » peinte vers 1650 par Pieter Neefs dit le Jeune. Aussi dans cette traversée chronologique, une sculpture de Gabart fait « la jonction entre tradition et modernité », comme ce plâtre de 1903 d’Émile Antoine Bourdelle. A partir de 1915, arrive l'abstraction et sa révolution.