1 – Mois de septembre
Le mois de septembre inspire le temps des récoltes, de la gratitude et des fruits de saison dispensés par le Créateur et du fruit partagé du travail. Temps de bienvenue, et de joie commune en toutes latitudes de la terre pour célébrer le bénéfice de la vie.
Une sculpture attribuée à Claus de Werve de 1439, artiste influent à la Cour des Ducs de Bourgogne, représente cette Vierge à l’enfant généreuse et touchante aux attributs confortables.
Marie - mère assise - mesure 1,35 m de haut, plus grande que la taille humaine habituelle, représentée en Siège de la Sagesse, comprenez en trône à la Sagesse incarnée par le Divin Fils, le Christ au visage généreux.
Le commentaire donne des interprétations distinctes à ceux qui pensent à l’héritage byzantin d’origine qui désignerait le trône impérial sur lequel est assise cette Mère éternelle, à l’effigie des reines en majesté.
Et pour d’autres encore, Marie la mère de l’Enfant, serait représentée comme étant non pas le trône de la sagesse mais la Sagesse sur son trône.
La spiritualité voulant rapporter les vierges ainsi représentées assises portant l’enfant, comme des vierges de l’humilité de leur fonction.
L’enfant aux cheveux bouclés confirme cette interprétation, tenant sur ses petits genoux le pesant volume de la Bible ouvert sur le livre de Ben Sira le sage, du nom de l’Ecclesiastique jadis.
De l’index il désigne à sa mère le verset 9 ou 14 selon la Vulgate, du chapitre 24, celui qui met ces paroles dans la bouche de la Sagesse.
“Ab initio et ante saecula créata sum, et usque ad futurum saeculum non desinam”, comprenez : j’ai été créée dès le commencement et avant les siècles, et je ne cesserai jamais d’être éternellement.
Le regard attendri, Dieu -Enfant désigne sa mère comme la réalisation actuelle de cette figure. L’artiste ayant pris soin d’inscrire en lettres magistrales ce dit verset sur le revers du manteau de la Vierge Marie..
Les Pères de l’Eglise et la spiritualité chrétienne reconnaissent Marie comme Sagesse éternelle mentionnée au chapitre 24 du livre de Ben Sira le Sage.
De tradition, dès le VIIème siècle, ce chapitre 24 fut maintenu par la liturgie comme première lecture des fêtes mariales, et ce même chapitre revient lors de ces fêtes de célébration de la Vierge marie.
L’intérêt de ce choix historique mérite d’en connaître le sens. La sagesse divine proclame son propre éloge, au milieu de son peuple elle célèbre sa gloire : “Je suis sortie de la bouche du Trés Haut et comme la brume, j’ai couvert la terre. Le Créateur de toutes choses m’a donné un ordre, celui qui m’a créée a fixé ma demeure. Il m’a dit : viens demeurer parmi les Fils de Jacob, reçois ta part d’héritage en Israël, enracine-toi dans le peuple élu. Dès le commencement avant les siècles, il m’a créée et pour les siècles, je subsisterai.
Je suis la Mère du bel amour, de la crainte de dieu, de la connaissance et aussi de la sainte espérance, J’ai reçu toute grâce pour montrer le chemin et la vérité, versets 1,3,8-9.18”.
“Les théologiens diront cependant que la sagesse figure le Fils en tant qu’il est le Verbe, la Parole créatrice de Dieu. Mais à la fois la réponse créée à cette Parole personnifiée par la Fille de Sion Marie de Nazareth.
La méditation se poursuivra au fil du temps sur la genèse mystérieuse de l’Immaculée voulue dans le même dessein divin que celle de l’incarnation de la sagesse.
Joseph Ratzinger a délivré sur ce sujet de spiritualité mariale des réflexions sublimes sur le Logos qui contemple l’origine de la sagesse dans la Mère de Dieu contemporaine de la création du monde de par son Logos et en lui.
On prêta à Bernanos ce propos : “Marie est plus jeune que le péché, plus jeune que la race dont elle est issue”...
2 - 1er septembre - La Journée mondiale de prière pour la Sauvegarde de la Création.
Tout le long de ces cinq dernières décennies, le thème de la création célébré dans l’histoire de l’Eglise sous le regard de Marie sagesse incarnée prend de l’amplitude chez nos contemporains qui l’associent au visage de la création divine sous toutes ses dimensions environnementales et humaines.
Associée à l’écologie intégrale telle que promue par le pape François dans son encyclique « Laudato Si », elle embrasse l’écologie de la création, et celle de l’humanité dans un discours rationnel et une spiritualité élargie aux contraintes de l’histoire présente.
Enraciné dans l’histoire biblique, le thème de l’écologie intégrale traverse chacune des églises chrétiennes orthodoxe, protestante, catholique, évangélique, et les traditions religieuses issues du judaïsme originel.
La santé de la planète, le réchauffement constaté, les conséquences sur les populations et les cultures, les mobilités de migrations soumises à ces aléas météorologiques observées donne à la sauvegarde de la Création un centre de gravité nouveau pour les professionnels des sciences de la terre, les écoles de spiritualité, et les églises qui en prennent davantage la préoccupation de leurs fidèles.
Septembre à l’automne d’une saison chaque année rassemble cette multitude de composantes de la vie de la nature, et des humanités fédérées par leur destin commun des fortunes de la création, un patrimoine physique et spirituel unique de l’humanité en laquelle se joue son avenir et toute sa destinée !
3 – Jean Pierre Ribaut témoigne
Ancien Chef de l’Environnement au Conseil de l’Europe sa vie durant, Jean-Pierre Ribaut livre quelques réflexions d’un expert biologiste habilité à commenter le bénéfice de l’environnement intégral tel que voulu par le pape François pour la création.
L’écologie est une science, n’est qu’une science comme la chimie, la botanique, science qui étudie les relations des vivants avec leur milieu. L’écologie prête au applications que l’homme en tire mais l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche, c’est une source d’informations que tout homme soucieux du bien commun doit connaître.
La notion d’écologie intégrale que le pape François applique dans son Encyclique « Laudato Si » se réfère notamment au développement humain intégral de tous les domaines affectés par l’application de l’écologie, en tenant compte de l’ensemble des êtres vivants de la Création, et privilégiant - comme chrétien- l’homme.
Les conclusions papales rejoignent les avis du Club de Rome et aussi les conclusions de la Conférence Mondiale sur l’Environnement de 1992 à Rio de Janeiro à la base du concept de développement durable.
Pour les fidèles de la Bible dans Genèse 2, 15, « Dieu confia le Jardin d’Eden à l’homme pour qu’il le garde et le cultive ».
Mère du Bel Amour, Beauté de la Création émanant du Créateur, imbriquent une vision spirituelle de l’environnement qu’en ce mois de septembre on célèbre, comme un bonheur du contentement des hommes gestionnaires de ce patrimoine naturel qui assure sa survie durable !