Les ingénus penseront la chose désuète et dépassée pour les esprits contemporains qui ne croient plus aux pratiques de superstitions et de mauvais sort de l’antiquité. Or, au vu de leurs découvertes faites à Athènes au cimetière de Keramikos, un vieux site funéraire de la ville grecque, des archéologues allemands n’en sont pas encore revenus.
Trente tablettes découvertes dans un puits vieux de 2500 ans dévoilent les croyances populaires des Hellènes grâce aux recherches engagées depuis 1913 par l’Institut Archéologique allemand qui fouille ces terres de l’antiquité grecque.
On y dénombre 6500 sépultures dans un espace de bain public abandonné, où des récipients, des lampes en argile, des bijoux en bois et des pièces en bronze ont refait surface.
Mais la surprise fut totale avec la découverte de ces tablettes en langue ancienne jetées au fond du puits pour donner un message aux dieux des enfers par la rédaction de malédictions proférées et inscrites dans la pierre pour la postérité des âmes des trépassés.
Les Grecs pratiquaient de telles croyances maléfiques, de sorts et de croyances dans le "mauvais oeil" jusqu’aux IVème et Vème siècles avant JC, et de toute probabilité on jetait dans les puits ces instructions malignes à l’adresse des esprits tourmentés, vouées aux dieux de l’au-delà.
On est dans la croyance dans son revers négatif bien avéré par ces découvertes aussi incontestables qu'inédites.
La pratique de ces croyances étranges auraient perduré, disent les archéologues, jusqu’au Vème siècle, autour des sépultures où - de mémoire des hommes - se vivaient des relations étonnantes avec le royaume des morts et la promiscuité des vivants entretenant avec leurs trépassés, des rapports étranges comme en toutes ces civilisations antiques du Moyen Orient.
La magie, les rites sataniques, les visées superstitieuses et la peur viscérale des mauvais sorts et sortilèges étaient de mise, on en perçoit dès lors l’origine et l’horizon de ces coutumes ancestrales et bien réelles.
L’eau était sacrée pour le Grec dans sa culture de l’espace du vivant.
Les forces de l’eau disposaient de cette ambivalence qui nous semble incroyable aujourd’hui mais qui a traversé la littérature des anciens et des récits bibliques depuis les origines.
Les nymphes qui l’entouraient comme des esprits invisibles mais bien agissantes pouvaient disposer de pouvoirs bénéfiques objets de cultes de bénédictions, ou maléfiques exprimant leur courroux et leur aptitude à agir malignement, lorsqu’elles pouvaient sembler maltraitées par les hommes.
Cette eau dans la religion grecque des anciens disposait de forces divines conduisant vers l’invisible et l’infini.
Et activer ces puits de malédiction ressemblait à un mauvais sort répandu aux conséquences redoutables, ou un objet de cultes pour apaiser cette rancoeur divine et ses maléfices.
Les archéologues décryptant les écritures grecques de ces tablettes ont observé des malédictions contre des décisions de justice, des sorts jetés aux compétiteurs lors des confrontations sportives, et des affaires sentimentales où l’amoureux éconduit vengeait ses humeurs en jetant ses intentions dans le puits de son mésamour et de ses rancoeurs.
Le destinataire de ces libelles était connu, jamais leur envoyeur !
Ne sourions pas, de telles pratiques existaient. Les découvertes archéologiques allemandes le prouvent.
Malédictions des uns et recherche des Bénédictions des autres définissent la nature de l’homme confronté et convoité par ces sentiments confondus de son esprit, combatif ou réceptif selon les cas, au destin qu’il appréhende ou qui l’éloigne de l’objet de ses amours, dont il est le jouet ou l’auteur par dépit ou par jeu !
Dans l’architecture de nos cathédrales ou églises les plus anciennes, on est parfois surpris de trouver ces démons figurés en débruak ou satanak et satantzak qui semblent antidatés pour notre imaginaire contemporain bien que les films d’horreur et les images illustrant ces forces malignes revoient le jour, laissant croire qu’il n’y aurait rien de nouveau sous le soleil de satan, sinon notre crédulité et l’incrédulité qui nous appartiennent selon les époques et les images dont nous disposons !