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Histoire
L’épopée des enfants d’Euskadi à la Citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port
L’épopée des enfants d’Euskadi à la Citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port
© TxoTxomin Hiriart-Urruty – Les enfants basques à la Citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port, 1937

| Alexandre de La Cerda 631 mots

L’épopée des enfants d’Euskadi à la Citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port

La Société des Amis du Musée Basque organise ce dimanche 1er décembre à 16 h au Musée Basque une conférence de Txomin Hiriart-Urruty consacrée à « La Citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port – colonie d’enfants réfugiés de la Guerre Civile espagnole (1937-1939) ».
24 juin 1937 : 600 enfants accompagnés par une centaine d'adultes entrent à pied dans Saint-Jean-Pied-de-Port. Le feu de la Saint-Jean crépite au cœur de la ville mais l’accueil est glacial.
Ces arrivants sont des réfugiés de la Guerre Civile espagnole. Ils arrivent de Bilbao après un long et fatiguant périple. Ils ont été envoyés loin de la guerre par leurs parents et c'est le gouvernement basque qui les installe dans la Citadelle abandonnée.
Un millier d'enfants réfugiés vivront pendant près de deux ans dans cette fortification, jusqu'à ce que la guerre ne les rattrape et ne les rejette sur la route de l’exil.
Par cette étude, Txomin Hiriart-Urruty a tenté de retracer le parcours de ces enfants tout en essayant de comprendre d'où ils venaient, comment ils échappèrent à la guerre, mais aussi comment ils vécurent dans cette forteresse en piteux état.
Txomin Hiriart-Urruty expliquera comment le sauvetage de ces innocents fut au cœur de nombreuses manœuvres politiques. Il replacera cette histoire locale dans un contexte historique beaucoup plus large, qui aura de nombreuses répercutions sur la vie de la colonie.
Enfin, il mettra en lumière comment la venue d'un si grand nombre de réfugiés dans une si petite ville fut difficile à accepter par la population locale mais aussi comment cette situation finit par être bénéfique aux uns et aux autres.

Comment ne pas évoquer à ce propos l’épopée de Segundo de Olaeta, maître de danse, chorégraphe et musicien, fondateur du groupe de danse « Elai Alai » à Gernika dont il était originaire, qui s’était précisément réfugié à Saint-Jean-Pied-de-Port afin d’y abriter pendant la guerre civile espagnole la quarantaine d’enfants qui lui avaient été confiés. Après avoir séjourné par la suite dans la région parisienne, au début de la 2ème guerre mondiale, les jeunes artistes seront rapatriés en Euskadi et Olaeta reconstituera à Biarritz un nouvel ensemble à partir de sa propre famille et d’éléments « locaux », avant de rentrer, lui aussi, dans sa province natale.
Comment ne pas se souvenir également de la présence de l’ensemble « Eresoinka » à Sare et des efforts pour l’y faire rester de Paul Dutournier, son futur maire (je l’ai relaté bien des fois dans mes livres et mes chroniques historiques sur France Bleu Pays Basque) ? 

Dans le blog "Pays Basque d'Antan", on trouve mention de plusieurs comités d'aide qui se mirent en place au Pays Basque Nord :
- le Comité National Catholique d'Accueil aux Basques, grâce à l'évêque de Dax et Aire, Mgr Clément Mathieu (originaire d'Hasparren).
- Le Comité Basque de Secours aux Réfugiés
Des intellectuels et des responsables religieux se mobilisèrent fortement pour les enfants réfugiés, tels François Mauriac, le cardinal Verdier, Mgr Houbaut et Mgr Mathieu. Des industriels Basques aidèrent financièrement la colonie, comme Manuel de Intxausti qui avait fait fortune aux Philippines.
La presse locale, en l'occurrence "La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque" relata parfois l'activité de la colonie :
- le 25 juin 1937 : "Enfants réfugiés. — Cinq cents enfants espagnols environ, évacués de Bilbao et Santander, doivent arriver dans notre ville jeudi soir. Un centre d’hébergement a été organisé à la Citadelle, avec le concours d'une soixantaine de réfugiées également espagnoles".
- le 28 septembre 1937 : "La Région Saint-Jean-Pied-de-Port. Fête basque. On nous signale qu’une fête basque sera organisée demain mercredi 29 septembre, par la colonie basque de la Citadelle, à l'occasion de la Saint-Michel. Dans la matinée, une messe en plein air sera célébrée à la Citadelle. A 11 heures, les enfants de la colonie exécuteront des danses et chants basques au trinquet Garat".

Dimanche 1er décembre à 16 h au Musée Basque, salle Argitu (entrée gratuite).

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