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Tradition
Le tabernacle portatif hébreu chez eux et l'histoire juive en France !
Le tabernacle portatif hébreu chez eux et l'histoire juive en France !

| François-Xavier Esponde 1765 mots

Le tabernacle portatif hébreu chez eux et l'histoire juive en France !

A - Le peuple hébreu en son origine

Ce nous semble invraisemblable ou imaginaire de penser que le tabernacle dans la tradition juive au sortir d'Egypte, fut une tente que les fidèles de l'Eternel, béni soit son nom, transportaient au cours de de leur déplacement et refondaient sur pied pendant leur séjour sédentaire.
Cela nous parait de surcroit suspect en visualisant par l'image contemporaine ce qu'est devenu pour un chrétien le tabernacle, sinon le mobilier du retable où se loge cette présence cachée au regard, interdite à ouvrir ou observer dans son intérieur, préservé au prêtre ou officiant du culte religieux.

Mais le mobilier du tabernacle reconstitué par les hébreux à Timna Park en dit davantage et de cette tente symbolique juive et de notre application à s'en être inspiré pour loger dans le églises ce "saint des saints" des chrétiens. Car ce lieu est bien "la résidence de Yavhé et lieu de ralliement du peuple de l'alliance ", le lieu où selon la tradition se préservait l'Arche d'Alliance, de Moise, selon les règles strictes observées par l'architecte Beseleel dictées dans le livre de l'Exode.

1 -La "demeure en hébreu, la tente d'assignation" de la rencontre était une tente mobile du culte, tel que rapporté par le Livre des Juges, sur le chemin de la conquête de Canaan, avant de retrouver le temple de Salomon dès le X ème siècle avant JC .pour nous.

De ce terme tabernacle on connait le terme taverne ou lieu convivial que le terme sanctuaire qualifie dans sa sacralité selon l'Exode 25  comme tente visible pour les fidèles. Le Saint des Saints était accessible une fois l'an au Grand Prêtre, lors de la journée de l'Expiation, pour le sacrifice offert à Dieu par le peuple de l'alliance d'Israël- Ex 26, 32-33, Lévitique 16, 2-34

Les lévites ou prêtres habilités à ces sacrifices avaient en sus la charge de l'entretien, de la garde de l'Arche d'Alliance et de l'offrande des sacrifices animaux et de pain - Nombres, 3, 5-10 - selon le commentaire de 1 Chroniques 23, 28-32.

2 - La construction du tabernacle. 

Le livre de l'Exode détaille ces règles de la construction dans les chapitres 25 à 27, dictées à Moise par Dieu lui même, 35-40;

Des planches d'acacia  plaqués d'or aux socles d'argent, et fermées de barres de bois pour en assurer la structure toujours paré d'or.10 coudées de largeur, dix  de hauteur, trente de long, couvert côté est, et fermé d'une toile de lin blanc, avec des figures de chérubins, de lin bleu, pourpre et écarlate.

A l'entrée "une porte en toile de même confection puis une seconde d'un rideau "voilé " où l'on devinait "le saint" puis encore "le saint des Saints" tous deux réunis pour composer ce tabernacle sous la tente le protégeant du vent, des intempéries ou de la chaleur !

La tente parée de cachemire, de poil de chèvre, de peau de bélier, de peau marin, selon Crampon.

3 - Le parvis

Comme une cour de parvis alentour accessible au regard des fidèles, clôturé de courtines, de lin agrafées d'argent, au sommet des poteaux enchâssés par des socles de cuivre, tendus par des cordes et des épingles comme la tente par elle même. Un lieu saint ou parvis du tabernacle ouvert vers l'est.

D'une porte de lin blanc, de bleu, pourpre et cramoisi. La porte et le voile de même confection de toile et de couleur. En dehors de cet espace sacré "le camp d'Israël" gardé à distance respectueuse !

4 - Le mobilier

Comme mobilier à l'extérieur ou du parvis " l'autel d'airain" ou de sacrifice et " la cuve d'eau d'airain" et les ustensiles dictés par Ex 17 et Ex 30.

En face de la porte, l'autel d'airain en bois et de cuivre pour recevoir les vases à feu, encensoirs, en vue d'un transfert à "l'autel des parfums" et "des vases" pour recueillir le sang des sacrifices , les fourchettes, les pelles et autres instruments utilitaires, enfin " la cuve" pour se laver les mains et permettre aux sacrificateurs d'observer les lois religieuses de circonstance;

Comme mobilier du tabernacle, on notait une Table, un Chandelier à sept branches, et " l'autel des parfums " dans le Saint de senteurs bibliques, enfin  l'arche de témoignage du Saint des Saints.

Compartiments distincts, dans le premier " la Table des pains de proposition"  soit douze pains non levés, de l'encens selon Lev 24, 6 -7. Les sacrificateurs seuls pouvaient consommer ce pain et les lévites en question renouvelaient tous les sept jours à sabbat ce pain de sacrifice;

"Le chandelier à sept branches" en or battu martelé une lampe à chaque branche comme seule lumière intérieure préservée du soleil extérieur par ces nombreux voiles alentour, en somme préservant le Saint et le Saint des Saints des influences externes.

Soit sept lampes nettoyées par les lévites, pourvues d'huile de graisse animale, par le Souverain sacrificateur pourvoyeur de lumière et d'encens sur " L'autel d'or" ! Le petit autel de parfums y occupait une fonction première de senteur destiné au Voile, au Saint et au Saint des Saints !

Et de toute évidence pour auréoler de ces onguents sacrés " le Saint de l'Arche d'Alliance ", un meuble d'or recouvert du propitiatoire environné de chérubins en or battu. Sous le couvercle du propitiatoire, le coffret du vase d'or contenant la manne, la verge d'Aaron fleurie , deux tables de la loi -H e 9, 4 dans ce décor confidentiel réservé aux cultes sacrés d'Israël et préservé de toute intrusion extérieure !

On découvre avec un réel intérêt ce décor qui a compté au cours de l'histoire religieuse chrétienne et inspiré l'architecture de nos églises, temples ou sanctuaires.

B - Les Hébreux en Gaule ancienne

Parler des Hébreux en Gaule est de l'hébreu pour un français peu informé de cette origine !

Les scolaires en ont un écho lointain et dispersé. Mais outre la Révolution française ou on découvre leur existence et plus tard l'Affaire Dreyfus, l'apport à la vie politique, intellectuelle, économique et culturelle à la France semble voilé ou improbable. Peu enseignée ou ignorée !

Pourtant on parle des hébreux en Gaule  romaine, et lors de recherches archéologiques menées au XIX ème siècle, on découvre leur présence avant l'arrivée du christianisme sur le sol national ! "L'Histoire juive de la France" la raconte chez Albin Michel, en contradiction avec des idées reçues d'arrivants de fraiche date. ? Cependant cette présence est ponctuée, de protections, d'expulsions, de restrictions hors du droit commun qui ne leur était adressé.

Citant dans ce livre, la Champagne et les comtes protégeant dès le XII ème siècle les juifs, citant le rabbin Rachi de Troyes dont les écrits sont évoqués sur le Talmud. Mais le siècle suivant leur présence est moins bien partagée par les chrétiens. Le roi Saint Louis est de ce temps, le sien, Il taxe, pratique la ségrégation de ces gens et les soumet à la dime, de "la politique juive", aux lendemains plus compliqués sur le royaume pour eux.

Philippe Le Bel les expulsera en 1306 mais leur influence reste prégnante dans le pays comme "des nouveaux convertis chrétiens". Tels ceux plus familiers chez nous en Aquitaine. A la veille de la révolution française, on compte 40 000 juifs selon les estimations peu ou prou vérifiées, comme " les marchands portugais" familiers de notre région. les alsaciens disposent des juifs ashkénazes de l'est de l'Europe, enracinés comme paysans mais leur proximité locale entre eux est compliquée. Paris a aussi "ses juifs" interdits mais présents et mobiles.

Avec leur reconnaissance en 1791 comme citoyen français égal à tous les autres, on parle désormais des juifs de France dont " la convergence du bon juif observant les règles du judaïsme et de la citoyenneté française sont possibles."

"La chronique concernant le capitaine Dreyfus évoque un anti judaisme - anti républicain concernant cette affaire disent les historiens, considérant quelque peu que l'émancipation des juifs serait un reniement de la nature catholique de la France.. Tel un flottement sous la III ème république du sentiment national fébrile et partisan."

Le capitaine Dreyfus ayant été innocenté, les juifs d'Europe de l'est y verront une attitude positive de la France pour leurs populations pourchassées par des pogroms en ces pays, de la fin du XIX ème siècle jusqu'en 1920.La France n'a guère à les envier tant leur nombre et leur cruauté sont incroyables.

La période de Vichy leur fut signe de trahison après le rôle tenu par la communauté juive auprès de tous les français, avec ou sans religion, catholiques ou juifs, au diapason de la guerre de 14. La période nazie va troubler avec douleur le langage même utilisé par tout un chacun à propos de l'Allemagne. Les français envoyés dans le pays occupant étaient ils des exilés, des déportés, des prisonniers ? Les mots n'avaient plus le même sens. La shoahj mettra du temps à se démarquer de la guerre, et devenir génocidaire, ce qui demanda de la distance  aux acteurs du moment à l'accepter jusqu'au président Chirac qui reconnaitra en 1995, l'affaire du Vel d'Hiv non comme un fait de guerre mais un acte de déportation de guerre !

La création de l'Etat d'Israël sera un havre de secours des exilés de tout antisémitisme d'europe de l'est , et un tournant religieux du statut universel de Jérusalem reconquis et entre les mains désormais de l'Etat d'Israël, avec ce sentiment renaissant ces dernières années d'un retour messianique sur ce sol béni de l'Eternel .On se souviendra encore de la colère du général de Gaulle en novembre 1967 notifiant Israël "comme un peuple d'élite, sûr de lui même et dominateur". Un accès d'humeur que les uns qualifièrent de maladroit, d'autres autrement !

Plus proche de notre temps, l'indépendance de l'Algérie et au Maroc apportèrent un flux de sépharades juifs du nord de l'Afrique en France. Refaire nation pour ces exilés malgré eux d'ancien franco juifs, devenant juifs français apporta en notre vieille gaule un sang oriental neuf.

Mais l'horizon oriental ne pouvait s'effacer dans cette communauté partagée entre Paris et Tel Aviv, En 2000 la seconde intifada se réveilla en France dans les villes peuplées de populations immigrées d'origines différentes. Le panel récent des opinions et des élections a prouvé que ce phénomène demeure récurrent dans le pays et que tout événement global ou sporadique qui se produit dans cette terre d'Orient explose dans nos villes, comme si Marseille et Gaza et le Liban appartenaient à la même province , à la même histoire, ou pour le cas les deux côtés de la méditerranée étaient jumelés entre eux hier, et pour demain encore !

Répondre à () :

MARTIN DESMARETZ de MAILLEBOIS | 11/10/2024 11:15

Le ? eut été plus logique à la fin que le point d'exclamation. Toutes les approches exposées ici sont partielles et donc à la limité du partial. C'est quand même étonnant de la part d'un prêtre supposé "catholique" ? J'aurais tout à redresser si j'en avais la possibilité = temps + écoute. Dès le départ avec le contenu du tabernacle soit-disant "caché" et "réservé" au prêtre alors qu'il est connu, exposé (Fête du St-Sacrement) et même ingéré à chaque messe par tous les communiants ? St-LOUIS IX a suivi scrupuleusement la doctrine sociale de l’Église et ordonné par un édit que je possède en copie certifiée, que tous les usuriers portent visible de tous une rouëlle de drap jaune devant et derrière le torse ! Ceci pour avertir tout le monde du danger de ces gens qui prétendaient gagner de l'argent en dormant, je cite ! Il est évident que cela visait la plupart du temps des Juifs (célèbre pièce de Shakespear : "Le marchand de Venise) mais pas seulement... Philippe IV dit "LE BEL" a compris l'avantage à imposer une TAILLE (pas la dime) sur les Juifs tous les dix ans, que l'on appelle de nos jours depuis 1981 un IGF ! Ce même Roi a inventé l'impôt royal annuel sur tout le monde en prétendant à des guerres quasiment organisées exprès ! Cet impôt est en effet le seul selon les lois fondamentales du Royaume a pouvoir être appelé, ce que l'affaira des États Généraux de 1789 a rappelé... Et ainsi de suite tout du long de cet article...

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