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Le poisson de l'antiquité à nos jours
Le poisson de l'antiquité à nos jours
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| Poissons chrétiens 925 mots

Le poisson de l'antiquité à nos jours

1 – Le poisson aliment universel

Chacun sait d’expérience lors des visites autour de la Méditerranée, en Afrique ou en Asie de la place du poisson dans l’alimentation basique des populations. La nourriture la plus répandue auprès des myriades de personnes qui trouvent ce produit disponible, à bon prix et pour toutes les sociétés.

Dans la lecture de « Laudato si » - Lettre  encyclique du pape François - au titre évocateur à la louange du Créateur, chacun reconnait la bénédiction de l’Eternel qui propose dans l’immensité des océans la multitude des variétés en toutes les latitudes et en chacune dans la profusion ou la pénurie, comme un bien commun à protéger, entretenir et maintenir pour nourrir les individus et les peuples.

Les sémites furent eux aussi des consommateurs de poissons, dont la présence numérique est saluée comme un bienfait du ciel,  un bénéfice donné sans réserve, du moins le croyait-on pendant des millénaires jusque dans les surfaces marines les plus polluées de la terre où il tend à disparaitre.

Si les religions monothéistes l’associent au temps du jeûne et de la pénitence, les représentations les plus anciennes de la mer en mesure désormais la fragilité.

Après le déluge Dieu bénit Noé et ses enfants et leur confie toutes les bêtes de la création, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer Gen,2.

Car c’est bien là un signe de bénédiction mais quand les humains s’éloignent du Créateur et de sa munificence en raison de leurs abus, la création devient une terre et une mer de désolation.

“Les bêtes sauvages et les oiseaux du ciel, même les poissons de la mer disparaissent, Osée 4,3.”

Et la malédiction menace. Les abus en tous genres menacent l’espèce humaine, et l’équilibre des variétés elles-mêmes. Le prophète Ezéchiel, pour sa part, donnera des signes d’espérance à cette richesse confiée aux hommes par le Créateur.

Il voit dans le poisson une source de confiance, le don de l’Eternel sortant du Temple de Jérusalem et diffusant la vie partout où l’eau se répand à tel point que même la Mer Morte en serait assainie et d’abondantes espèces de poissons se répandraient aussi nombreuses que celles de la Méditerranée, Ez 47,8-10.

On sait combien le projet a pu compter en Israël mais à ce jour n’a pu être réalisé par la technique de désalinisation qui reste un horizon de probabilité inachevée.

La mythologie antique des populations a représenté la figure de Jonas jeté à la mer par des marins inquiets de la violence de la mer et qui pour ces gens exprimait la colère de tant de divinités menaçantes et dangereuses de leurs croyances.

Jonas dit le texte fut englouti “dans les entrailles d’un gros poisson, que la tradition assimile à une baleine pendant trois jours et trois nuits”.

L’image parlante trouve dans les ouragans ou les tempêtes une preuve irréfutable des phénomènes naturels où les humeurs  marines deviennent une réelle menace pour les populations. L’actualité ne nous épargne de l’état de telles catastrophes.

Si Jonas fut puni pour avoir désobéi au Créateur ce dernier sut et croit que Dieu ne pourra l’abandonner à son sort dans les pires moments.

Le caractère simple de sa confiance rejoint le sort de bien des hommes dans les moments les plus tragiques de la vie. Jésus lui-même s’en fera l’écho auprès des scribes et des pharisiens pour donner un signe, qui sera celui de Jonas comme Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits, le Fils de l’homme restera de même au cœur de la terre Mt 12,39-40, comme pour Jonas ! Les premiers croyants adoptèrent le poisson comme symbole sémite et biblique de leur histoire spirituelle.

Le corps de Jésus fut déposé dans le tombeau et connaitra comme dit par les croyants la résurrection au matin de Paques trois jours après.

2 –Ichtus devient le signe des chrétiens. “Jésus Christ de Dieu le Fils Sauveur”

Dans son acception grecque ancienne le poisson est le signe mystérieux et secret qui relie ainsi la foi de ces chrétiens qui se reconnaissent en ce dieu qui les sauve.

Il est émouvant de voir dans la catacombe saint Calixte de Rome, ou dans la primitive Basilique de Bethléem ce poisson dans une mosaïque d’un grand raffinement évoquant en ce lieu de la naissance de jésus, la fin tragique du prophète sous le signe du poisson.

Saint Augustin dans une de ces fulgurances de génie rappellera ichtus Piscis, Christus Passus, que les doctes latinistes traduisent pour tous, comme le symbole du “poisson péché, en christ sacrifié...” Les évangiles ne parleront du poisson que lors des miracles de jésus. Si la multiplication des pains fut rapportée dans les textes, il y eut aussi la pêche miraculeuse des poissons à laquelle les disciples prirent part comme rapporté dans l’évangile,

 Un poisson et une croix sertis ensemble, provenant d’Egypte sont conservés au Louvre pour la curiosité des visiteurs.

Mais vient à l’esprit la question pressante, le poisson signe de ralliement secret serait-il plus ancien que toute représentation de la croix elle-même ?

De quelle époque proviendrait le remplacement du poisson par la croix dans nombre des communautés chrétiennes hors de la Terre Sainte primitive ?

Les chrétiens d’Orient auraient-ils fait un autre choix que le renoncement au poisson ou les deux expressions du monogramme ont dû exister  ?

Chacun pourra livrer sa curiosité à ces questions qui demeurent et confirment la place et du poisson et de la croix dans l’histoire des premiers chrétiens lors des premiers siècles !

 

François-Xavier Esponde

 

 

 

 

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