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Société
Le goût du travail après 55 ans
Le goût du travail après 55 ans

| François-Xavier Esponde 777 mots

Le goût du travail après 55 ans

Selon une enquête IFOP du baromètre du Club Landoy, le goût du travail renaît après 55 ans dans un contexte international actuel sensible d’incertitude, d’insécurité et de crainte.

Premier élément retenu la sécurité par le travail domine pour 22% des 18-24 ans, 29% pour les 25-34 ans, 31% pour les 35-44 ans, 28% pour les 45-54 ans, 29% pour les 55 ans et plus.

Vient ensuite le plaisir au travail de 19 à 25 %, davantage au premier âge et au dernier que dans la médiane de la vie, mais encore la routine exacerbée entre 25 et 44 ans qu’aux deux chaînons de la vie professionnelle.

Le sentiment de fierté d’être utile, rentable et reconnu atteint des résultats modiques de 11% pour les 35-44 ans, à 18% pour les débutants 18-24 ans, et 17% pour les 54 ans et plus.

Enfin la contrainte est d’une moyenne basse entre 10 et 13% pour les diverses catégories et âges de la vie professionnelle.

La génération intermédiaire des 55 ans et plus demande de la reconnaissance et l’obtient par sa flexibilité possible à la demande.

Dégagés de contraintes de parents et d’éducation, une expérience reconnue, un stress moins prégnant, l’acteur en fin de carrière se rend proche d’un nouveau contrat social possible à l’orée d’une retraite longue en vue et qui interroge !

Que faire pendant ces décennies prochaines, comment gérer le temps, l’oisiveté et la liberté ?
Dans un temps récent de revendications sur l’heure advenue de la retraite, les avantages et les risques de l’inactivité, ce sujet fut passé sous silence et demeurait dérangeant.

Peu fédérateur des réclamations sociétales, et quasi tabou pour des organisations syndicales en résistance.

Les résultats de ce baromètre du Club Landoy surprennent les enquêteurs, par les similitudes qui réunissent les premiers âges et les pré retraités dans leur rapport au travail.

Plus satisfaits que les âges intermédiaires en travail des situations professionnelles différentes accentuent les préférences et les opinions en état de service pour le travail, par une baisse et un regain d’intérêt au delà des 55 ans.

Une question véritable pour les organisations syndicales et d’employeurs qui mesurent qu’au delà de certains seuils des âges de la vie le travail et le statut du travailleur est soumis aux contraintes de devoir gérer la retraite de vieux parents à charge, des questions de santé de chacune des générations, et parfois la situation des enfants eux mêmes soumis à l’aide sous toutes les formes de leurs propres parents, en fin de carrière professionnelle.

On devine alors le sentiment d’épuisement et de pénibilité portée comme un fardeau par cette tranche de vie les rendant fragiles face à des obligations contraignantes de leur âge, pris en étau entre des anciens et des plus jeunes dans leur propre famille.

L’argument financier de l’âge et d’un emploi plus coûteux après des décennies d’ancienneté laborale vient accroître pour certains une anxiété personnelle.

Suis-je trop vieux pour mon employeur, et le choix d’un plus jeune lui est-il moins coûteux, l’argument dynamique de ce travailleur moins avéré, sa faculté au changement moins facile, et la rapidité d’évaluation des nouvelles technologies au travail ininterrompue comptent pour la décision du chef d’entreprise.

La décision ultime demeurant aux mains de l’employeur in fine, les arguments de l’expérience, du goût du dialogue, de l’accueil des jeunes, de la culture d’entreprise, la mémoire des projets accomplis prennent place dans les politiques d’entreprenariat interne qui suivent des logiques distinctes selon la nature du travail accompli.

Aux uns le sentiment de la discrimination à partir de 50 ans, pour d’autres une chance possible pour l’entreprise, le contexte actuel de concurrence à l’extrême demeure le défi des sociétés en travail et en compétition entre elles.

Des critères tels le handicap, le « burn-out », l’obésité et parfois des arguments homophobes bien que bannis de l’espace de travail entrent en ligne de compte et pénalisent des candidatures ou éloignent des perspectives à terme de travail.

Une évolution semble faire jour selon cette enquête Ifop - Landoy, les entreprises sont de plus en plus conscientes que la nécessité de conserver des salariés expérimentés est un gage de savoir faire utile et nécessaire.

Sachant qu’en 2030 les seniors auront à travailler jusqu’à 64 ans au minimum la recrudescence démographique des octogénaires et plus, interrogent encore la société dans une France déclarée lanterne rouge en Europe avec un taux d’emploi des 55-64 ans de 57 % selon la Dares, contre 61 % en moyenne en ces autres pays !

De quoi réfléchir posément sur ces enjeux qui détermineront la sécurité de chaque sujet au travail comme rempart et assurance garantie de ne figurer par défaut dans un déclassement social dont on connaît les raisons !

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