Le film « Marie Madeleine » de Garth Davis sera à l'affiche du cinéma CGR de Bayonne à partir du 28 mars (20h), date de sortie nationale. D’une durée de 120 mn, cette réalisation britannique avec Rooney Mara dans le rôle de Marie Madeleine et Joaquin Phoenix dans celui de Jésus constitue un portrait authentique et humaniste de l'un des personnages religieux les plus énigmatiques et incompris de l'histoire. Un « biopic biblique » qui raconte l'histoire de Marie, une jeune femme en quête d'un nouveau chemin de vie. Soumise aux mœurs de l'époque, Marie défie les traditions de sa famille pour rejoindre un nouveau mouvement spirituel mené par le charismatique Jésus de Nazareth. Elle trouve rapidement sa place au cœur d'un voyage qui va les conduire à Jérusalem. Un très beau film pour la Semaine Sainte...
La vie de Jésus a toujours été une grande source d’inspiration, en particulier pour les réalisateurs. De L’Évangile selon Saint Matthieu (Pier Paolo Pasolini, 1964) à La Passion du Christ (Mel Gibson, 2004), cette histoire a été explorée de toutes les façons possibles, artistiques, historiques ou religieuses. La richesse et l’ouverture interprétative de ce récit connu de tous ont poussé les producteurs du film à revisiter le mythe sous un angle différent. Selon Iain Canning et Emile Sherman, les producteurs du film, c’est la découverte archéologique des fragments de parchemins qui ont été attribués à Marie Madeleine, en Grèce et en Égypte, qui avait a décidé de leur approche inédite, celle de repenser la Bible à travers le regard d’une femme : « Chaque génération amène sa relecture des grands mythes sur lesquels est basée notre société. Le cinéma se doit d’adopter une vision contemporaine afin de faire écho aux problèmes actuels et d’être capable d’interpeller et intéresser le public. La relecture de la destinée du Christ à travers le regard d’une femme nous a semblé amener un nouvel éclairage sur le passé tout en faisant écho à des problèmes très actuels ».
Outre le travail d'écriture d’un scénario bâti « autour de l’amour et de la bonté », ressort qui bouleverse « les notions de compétitivité et performances modernes de nos sociétés individualistes, mais qui vaut la peine d’être rappelé et entendu » selon ses auteurs, Helen Edmundson et Philippa Goslett, l’adaptation à l’écran se révéla assez complexe car, en plus des textes consultés, en particulier l’Évangile selon Saint-Marc, et d’autres sources (l’évangile apocryphe de Marie dans le Codex de Berlin, voyez l’article de François-Xavier Esponde dans la rubrique « tradition »), « chaque consultant avait une version différente, selon sa confession (catholique, juive, orthodoxe, ou protestante) ou sa formation (historien, religieux, archéologue). Mais ils se retrouvaient tous sur un point : le fait que Marie Madeleine ait sa place parmi les apôtres ».
Cependant, si Marie Madeleine constitue le cœur du film, le trio qu’elle forme avec Jésus et Pierre donne sa dynamique au film. Pour jouer Jésus, il fallait un acteur au charisme et au magnétisme indéniables. Pour Garth Davis, il n’y avait aucun autre acteur possible hormis Joaquin Phoenix, en raison non seulement de son talent et de la force de sa présence à l’écran, mais aussi de la sensibilité, la bienveillance et la gentillesse de l’homme. Quant à Pierre, figure clef du Christianisme, c’est le comédien Chiwetel Ejiofor qui a été choisi pour le rôle de cet « homme du peuple, simple, en qui le spectateur peut facilement s’identifier, mais qui était la main droite du Christ ».
Beaucoup de scènes ont été tournées dans le sud de l’Italie, dans la vieille ville de Matera, pour représenter Cana et Jérusalem, ainsi qu’en Sicile. Mais l’équipe a passé beaucoup de temps en repérage en Israël pour saisir non seulement l’architecture mais également la manière dont les gens pouvaient y vivre à l’époque, avec l’aide d’experts, d’architectes et d’historiens locaux.
« Marie Madeleine » au cinéma CGR de Bayonne à partir du 28 mars (20h).