En cette rentrée traditionnellement marquée par les Journées européennes du patrimoine, l’équipe du Musée Bonnat-Helleu a imaginé de présenter l'histoire du musée et son projet à l'occasion d'une déambulation devant ses façades (*).
Le chantier est désormais bien visible depuis la rue et les amateurs d’art auront certes envie de savoir ce qui s'y passe ! La « Lettre du Musée » l’indique dans sa dernière édition : « Cet été, les passants de la rue Jacques-Laffitte ont pu voir que le bâtiment de l'ancienne école du Petit Bayonne a été détruit pour n'en conserver que la façade. Retenue par des étais posés des deux côtés du mur, la façade sera ensuite conservée et restaurée. Par ailleurs, depuis le 30 août, une équipe d'archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) vient de prendre possession du terrain pour une première phase de travail. Les fouilles vont durer jusqu'en octobre afin de vérifier et redessiner une partie du plan du Petit Bayonne d'il y a quelques siècles. En effet, c'est au cœur de ce quartier que s'étaient installés les principaux couvents religieux (Jacobins, Capucins, Cordeliers, Visitandines), détruits aux cours des deux siècles derniers ».
Treize ans de fermeture du musée : 13, un chiffre porte-bonheur ?
Si le site du Musée Bonnat-Helleu indique bien que sa réouverture reste prévue en 2024, rappelons toutefois que sa fermeture « le 11 avril 2011 à 18 heures » avait été annoncée par un communiqué de la mairie de Bayonne (et ce n’était pas un « poisson », hélas) en date du… 1er avril de cette même année 2011 !
Il y était question que « pendant trois ans environ, l’équipe se consacrera à un vaste travail sur ses collections (plus de 6 000 œuvres) mêlant étude, recherches historiques, inventaire et restaurations, avant de traduire dans un projet scientifique et architectural le nouveau musée Bonnat » et que « la Ville de Bayonne, aux côtés de l’équipe du musée Bonnat, avait décidé cette fermeture qui permettra de réaliser dans les meilleurs délais un projet d’envergure pour façonner le nouveau visage au musée Bonnat-Helleu »…
Les meilleurs délais ? Espérons qu’après treize ans de fermeture, le « nouveau musée » rouvrira vraiment en 2024 et, d’ici-là, armons-nous encore de patience !
L'actualité du musée : équipe renforcée et nouvelle acquisition
- C'est d’abord l'accueil d'Emma Delgado qui intègre l'équipe comme chef de la régie : titulaire d’un master 1 de l’École du Louvre en histoire de l’art et muséologie, Emma s’est spécialisée dans la régie des œuvres et le montage des expositions en intégrant le master 2 de l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens. Elle a d’abord travaillé à Paris, au Musée national des arts asiatiques Guimet, à l’Institut national du patrimoine et au Musée de l’Air et de l’Espace avant de partir pour l’Alsace en 2014 afin de participer à la réouverture du Musée Unterlinden de Colmar en décembre 2015. Après sept ans à la tête de la régie des œuvres dans cet établissement, Emma a rejoint le musée Bonnat-Helleu. En tant que responsable de la régie des œuvres, hors arts graphiques, elle a pour mission d’organiser sur les plans administratifs, juridiques et logistiques les mouvements d’œuvres au sein et à l’extérieur du musée dans le cadre des expositions, des prêts, des rotations en salles, des restaurations et de tous les projets incluant des collections patrimoniales. En lien avec le service référent, elle contribue aussi à assurer la conservation préventive des collections, c’est-à-dire à endiguer autant que possible les causes de dégradation des œuvres, par une vigilance permanente lors du contact quotidien avec les objets. Enfin, dans le contexte du grand chantier de rénovation et d’extension du musée Bonnat-Helleu, elle devra planifier l'accrochage des œuvres dans les salles ou leur rangement dans les nouvelles réserves.
- Nouvelle acquisition (à l’occasion d’une vente organisée par Sotheby’s à Paris le 15 juin dernier) d’une statuette en terre cuite, « La Fidèle Amitié » de Jean-Baptiste Stouf (1742-1826), qui vient d’enrichir les collections du musée. Elle représente une jeune femme, une colombe sur l'épaule, caressant un chien couché sur une colonne tronquée. Il s'agit probablement de l'esquisse préparatoire à l'œuvre exposée au Salon de 1795 et aujourd'hui conservée au Nationalmuseum de Stockholm sur le même sujet, d'une composition légèrement différente. Élève de Guillaume II Coustou (1716-1777), important sculpteur sous le règne de Louis XV, Stouf avait remporté le deuxième prix de sculpture à l’école de l’Académie royale en 1769 avant de devenir membre de cette même Académie en 1785. Son style se caractérise par une combinaison d'élégance et de sentimentalisme, typique de la nouvelle sensibilité néoclassique de la fin du XVIIIe siècle. Cette sculpture vient compléter un ensemble d’une trentaine de terres cuites réalisées entre les dernières décennies de l’Ancien Régime et le Premier Empire, pour la plupart acquises de la collection Cailleux en 1983.
(*) À l'occasion des Journées européennes du patrimoine, le musée fera rencontrer l'équipe autour du musée pour en comprendre l'histoire, les travaux en cours et le projet à venir. Pour participer, rien de plus simple ! Venez au 5 rue Jacques-Laffitte samedi 18 ou dimanche 19 septembre après-midi : des visites (45 min) sont prévues toutes les demi-heures entre 14h et 17h, il suffit de vous inscrire au moment qui vous convient sur nos créneaux. Pour toute demande d'information, contactez le service des publics au 05 59 46 61 52. Les visites gratuites s'effectueront par groupes de 15 personnes maximum.
