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Tradition
L’Abbaye de Belloc face à la pandémie
L’Abbaye de Belloc face à la pandémie

| Jean-Paul Allaux 526 mots

L’Abbaye de Belloc face à la pandémie

Le 17 mars dernier, le gouvernement mettait en place une mesure de confinement pour l’ensemble de la population assorti d’un décret le 23 mars portant sur les lieux de culte et entravant la pratique des cérémonies dominicales pour les chrétiens mais aussi, en  cette période où se cristallisent les fêtes de l’ensemble des religions monothéistes : les Juifs célébrant Pessa’h, les  Chrétiens la Pâque et pour les Musulmans, le Ramadan avec son aboutissement : la fête de l'Aid el-Fitr.
Ces pratiques communautaires n’ont pu avoir lieu car tous rassemblements étaient interdits par la loi et par le fait que les autorités cultuelles avaient elles-mêmes, pour certaines, fermé les lieux de culte par sécurité avant même que la loi l’exige !
Nous avons pu voir ainsi se développer sur les sites paroissiaux d’internet des solutions palliatives grâce aux techniques audiovisuelles retransmettant les célébrations dominicales en particulier.

Comment ont réagi les moines et moniales dans les Monastères ?

Nous sommes allés à la rencontre des Frères bénédictins de l’abbaye Notre-Dame de Belloc, à proximité de Labastide-Clairence, pour connaître l’impact du Covid 19 sur leur Communauté… sachant que ces derniers vivent toute l’année en « semi autarcie » dans leur abbaye et que de ce fait, nous pourrions croire que les risques de contamination sont très limités voir inexistants.

Or, l’abbaye, fondée en 1875, a aussi pour vocation, de recevoir des hommes, des ménages et des groupes « en quête de silence ou en recherche spirituelle » pour des retraites ou des offices, particulièrement en ces périodes de Pâques et de Pentecôte...

Sans compter que, vient de l’extérieur régulièrement à l’abbaye, du personnel les aidant dans la fabrication du fromage de pur brebis « Abbaye de Belloc » assurant ainsi leur subsistance... fromage « qui se vend bien, malgré la pandémie, sur le carré des marchés de Rungis »… alors que « la boutique de l’Abbaye ne peux écouler, depuis trois mois , ses différents stocks de livres , CD, miels, fromages , etc... »

Depuis l’amorce du déconfinement, relayée par la Conférence des évêques de France, l’ouverture du monastère s’est effectuée comme dans les paroisses, autorisant l’accueil et les célébrations en présence de fidèles, tout en appliquant les règles sanitaires imposées.

Nous avons été surpris, en particulier lors de l’Office de la Pentecôte, par cet aspect quelque peu surréaliste, voire « kafkaïen » qui se portait à nos yeux (l’ensemble des moines et moniales, équipés de masques de tous types, se passant régulièrement les mains au gel hydro-alcoolique, laissait notre imaginaire évoluer dans des sphères étonnantes de complexité angoissante).

Cet aspect exceptionnel n’a pas empêché les moines de nous faire part de leur émotion suscitée par les conséquences que ces restrictions ont pu avoir sur les personnes, chrétiens ou non. L’abbaye, contrairement à la paroisse habituelle, a pour vocation d’accueillir quotidiennement toute personne en quête de spiritualité, et les très nombreux témoignages écris ou téléphonés durant cette période (distanciation physique –et non « sociale »- oblige), leur demandant avec insistance « la date d’ouverture de l’abbaye pour venir y  prier ? », a permis à cette Communauté de souligner l’impact de leur rayonnement au cœur de la société nous renvoyant à l’affirmation de Karl Gustav Jung : « La colonne vertébrale de l’être humain est la spiritualité »...

De quoi méditer !

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