« India Song », c’est aussi le titre du film de Margerite Duras qui rappelle la vie d'Anne-Marie Stretter pendant les années 1930 dans l’Inde britannique.

C’est dans cette Inde à la lumière trouble que la photographe Séverine Dabadie s’est immiscée, rapportant des clichés de ce monde insondable. On connaît mieux Séverine Dabadie par ses photographies sur les pêcheurs basques du dernier thonier « Airosa » de Saint Jean-de-Luz qui navigue dans l’écume de l’Océan déchaîné, ou son livre consacré aux racines de la pelote basque avec le jeu du Laxoa, en attendant celui qu'elle prépare sur les Bergers basques.

Pourtant depuis plus d’une dizaine d’années, la photographe se partage entre le Pays Basque où elle est née (à Biarritz) et Bénarès en Inde, une ville déterminante dans son parcours. Bien que très attachée à son le Pays Basque natal, elle ne peut s’empêcher de voyager.

Avec poésie, son objectif est de décrypter les symboles parsemés dans ce monde lointain mettant ainsi en exergue des paysages et des hommes imprégnés de leur mystère.

 Vision personnelle d’images atypiques

 Séverine Dabadie pense la photographie comme un voyage intérieur, une remise à niveau des valeurs, une ouverture au monde et aux peuples, une manière de s’échapper de la caverne de Platon et de se faire « voyante » à la manière de Rimbaud.

Au-delà du côté artistique esthétique, la photographie est pour elle une manière d’arrêter la course du temps. C’est pourquoi elle s’est intéressée à l’Inde dont la civilisation si ancienne perdure sans encore avoir trop subi les assauts de la modernité. Son travail est diffusé par plusieurs agences de presse parisiennes (ANA, Only France, Only World) et en Inde par la Kriti Gallery à Bénarès. Elle y a été publiée et exposée. « Shiva Ganga Express » est le nom du train drainant chaque jour des milliers de pèlerins vers la ville sainte de Bénarès. C’est aussi l’occasion de mettre en valeur des images atypiques, et d’exposer une vision plus personnelle, partiale et étonnante, des images dans lesquelles la puissance mystique de la ville s’allie à la fulgurance de ce lieu riche et bouleversant.

A l’exposition de l’Artsenal, les clichés sur l’Inde proposés en tirages d’art limités de 30 exemplaires seront accompagnés de citations issues de la littérature indienne tirées d’œuvres anciennes ou plus contemporaines. Fixer le temps et lutter contre l’oubli, c’est ainsi la priorité de la photographe Séverine Dabbadie qui, de la même manière que le poète Verlaine, écrit : Oh temps, suspend ton vol !

Dans un autre style, Agnès Deal, artiste-peintre, maquilleuse, coach immobilier et mère de famille

utilise dans ses toiles expressionnistes abstraites le sable, les pigments, et le papier d'ici et de Pondichéry. Et de commenter : « En Inde, ce que j'ai beaucoup aimé, ce sont les liens sociaux ». Cependant, elle regrette la représentation primaire de la femme. L'Inde est un pays parfois incertain, dans lequel le problème des enfants tués n'est ni résolu ni su par tous, à l'heure actuelle. Elle a laissé un certain nombre d'œuvres à Pondichéry et en a fait don à l'association humanitaire Après-School.

 Sur la magnifique soie indienne, les panneaux de Francine Hervé dévoilent les symboles de cette civilisation orientale si ancienne. Des souvenirs de l’Orient que Danièle Sarrasin esquisse dans ses carnets de voyage.

Jusqu’au 30 octobre, exposition « India Song » à la galerie l’Artsenal, 2 rue Sainte-Catherine à Bayonne (ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h).

Anne de La Cerda

Article publié par Anne de la Cerda en début octobre dans la semaine du Pays Basque